Une société qui n’éduque plus est une société qui ne répare plus
Rappel des faits. À l’heure où la société se trouve fragmentée et où toute une génération est en quête de repères, des MJC doivent fermer ou revoir leurs ambitions pour des raisons budgétaires.
Au-delà du quantitatif, des choses fondamentales
— Par Miguel Benasayag Philosophe et psychanalyste. —
Lors de mon arrivée en France, je me souviens avoir été heureux de découvrir l’existence des maisons des jeunes et de la culture. Présentes dans de nombreuses villes, ces MJC, dans lesquelles on trouvait des cinémas, des activités, des lieux de réunion et dans lesquelles une prise de parole publique était possible, m’apparaissaient comme le symbole d’une époque dans laquelle la construction du lien social solidaire demeurait une réalité. J’arrivais d’années de prison dans un pays en dictature et c’était quelque chose d’admirable que de pouvoir me dire : « Voilà des outils d’une société démocratique. » Grâce à ces MJC, les gens n’étaient ni parqués chez eux ni paumés dans la rue. C’était une offre de rencontre, une invitation à la solidarité pour construire du socle commun.