Étiquette : Michel Herland

Les inédits de Frantz Fanon

— Par Michel Herland —

Fanon Inédits« Nous sommes les uns et les autres trop éloignés de soi-même, trop à la dérive dans les choses… c’est au sein des choses, de l’objet que nous nous retrouverons. »[1]

Frantz Fanon, Écrits sur l’aliénation et la liberté. Textes inédits réunis, introduits et présentés par Jean Khalfa et Robert Young, Paris, La Découverte, 2015, 678 p., 26 €.

Tous les Fanoniens, et au-delà tous ceux qui souhaitent mieux connaître le militant exemplaire de la lutte anticoloniale, le « guerrier-silex » de Césaire[2], vont devoir se précipiter sur un ouvrage désormais indispensable. Ce gros recueil présente les diverses facettes de l’œuvre de Fanon, à l’exclusion de l’homme intime : la médecine psychiatrique, la politique et – plus inattendue – la littérature, puisque il fut aussi, pendant ses années d’étudiant, l’auteur de deux pièces de théâtre (L’œil se noie et Les Mains parallèles). Les textes rassemblés dans ces Écrits ne constituent pas toujours des « inédits » au sens strict : une thèse de médecine est « publiée » et a fortiori les actes d’un congrès médical ou des articles d’El Moudjahid.

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« 2084 » de Boualem Sansal : le 21ème siècle sera religieux

— Par Michel Herland —

2084Ce nouveau roman de Boualem Sansal, auteur d’une dizaine d’ouvrages publiés chez Gallimard, se situe dans un avenir postérieur au Choc des civilisations prédit par Samuel Huntigton (1996). Ce dernier auteur, on le sait, a été violemment attaqué au nom d’une conception politiquement correcte des rapports entre les nations qui refuse de juger pertinentes les différences culturelles ou – horresco referens – civilisationnelles. B. Salam n’a pas ces précautions : son livre, sous-titré « La fin du monde », décrit une dictature religieuse qui s’étend a priori sur toute la surface de la terre (la question d’une éventuelle frontière est posée mais non résolue). Comme 1984 d’Orwell (1949), 2084 est une dystopie. L’influence est évidente et d’ailleurs revendiquée. Il est même précisé que l’Etat qui a conquis la planète, « l’Abistan », a remporté une guerre victorieuse contre l’Oceania, la patrie de Big Brother, et qu’il en a repris les trois mottos en forme d’oxymore : « La Guerre c’est la paix / La liberté c’est l’esclavage / L’ignorance c’est la force »⋅ De même, la langue de l’Abistan, « l’abilang », a-t-elle été, comme la novlangue, volontairement appauvrie, réduite à des mots d’une ou deux syllabes au plus, « ce qui ne permettait aucunement de développer des pensées complexes et d’accéder par ce chemin à des univers supérieurs.»

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Les fous d’Allah et les trafiquants de drogue

— Par Michel Herland —

11 janvier 2015 Paris, Place de la République

Les événements tragiques du mois de janvier 2015 ont provoqué chez quelques intellectuels classés à gauche une réaction paradoxale, que l’on peut identifier au communautarisme le plus extrême : l’État ne devrait pas seulement une forme de respect minimale aux cultures minoritaires, y compris les religions (ce qui est conforme au consensus national), il deviendrait comptable de la survie culturelle de chaque communauté. Qui plus est, nous serions, nous les Occidentaux, et les Français en particulier, collectivement responsables de ces événements et l’islam n’aurait rien à y voir.

Il suffit pourtant de réfléchir un tout petit peu pour comprendre que si les politiques suivies en  France sont, pour partie au moins, à l’origine, d’un certain nombre des difficultés que rencontrent beaucoup de membres de la minorité musulmane, ces politiques ne sont pas responsables du djihad ici ou ailleurs. D’une part parce que la montée de l’intégrisme musulman est un phénomène global. D’autre part parce que, en France même, les ratés de l’assimilation ne se sont pas tous rangés sous la bannière d’un islam revanchard et cruel.

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« Bouki fait gombo » : histoire d’une plantation en Louisiane

— Par Michel Herland —

BoukiFaitGomboNous avons présenté ailleurs le mémorial de l’esclavage inauguré récemment sur le site de la Plantation Whitney en Louisiane[i]. Ibrahima Seck, son directeur scientifique, a consacré à l’histoire de la plantation un livre intitulé Bouki fait Gombo[ii]. Si le sous-titre est explicite, il n’en est pas de même du titre, compréhensible seulement pour qui connaît le proverbe entier (Bouki fait Gombo, lapin mangé li), proverbe dans lequel l’auteur propose de voir la description imagée de l’exploitation telle qu’elle existait en particulier dans les sociétés esclavagistes. Le brave bouc qui prépare à manger[iii], ce serait l’esclave et le lapin qui s’en régale serait le maître.

Cette interprétation proposée par I. Seck dans l’Introduction à son livre paraît néanmoins sujette à caution car le proverbe – dans ses diverses variantes et depuis ses lointaines origines au Sénégal où la hyène se trouve opposée au lapin – met traditionnellement en scène la ruse et non la force. Or c’est cette dernière qui est à la base de la société esclavagiste. Lafcadio Hearn, qui donne ce proverbe dans son Petit Dictionnaire des proverbes créoles, note qu’il résume un grand nombre de contes mettant en scène Compé Bouki épis Compé Lapin[iv].

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Scène de racisme à l’envers – Décryptage (1)

photo_campusUn « blanc-métro » victime d’une agression raciste en Martinique. Certains trouveront peut-être des excuses : qu’il « l’avait bien cherché » (voir plus loin le récit de l’action) ou que, en tout état de cause, ce qui lui est arrivé n’est rien à côté de tous les actes racistes dons sont victimes les Antillais en France. Le premier argument (« il l’avait bien cherché ») revient à entériner la force sur le droit. Le second est plus pernicieux car si les Antillais revendiquaient le droit de se montrer racistes chez eux, ils n’auraient plus d’argument véritable à opposer à ceux qui se montreraient raciste à leur encontre ailleurs. Mais examinons le cas d’espèce.

À l’entrée du campus de Schoelcher, Université des Antilles, le 26 mai 2015, vers 15h.

Le contexte : ce jour-là prenait fin la sanction pesant sur deux professeurs de sciences économiques de l’université. Ces deux professeurs étaient donc légalement autorisés, pour la première fois ce jour-là après douze mois de « suspension administrative », à réintégrer leur poste, et donc, concrètement, à pénétrer à nouveau sur le campus, à retrouver leur bureau et à reprendre leurs fonctions d’enseignants-chercheurs.

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La dette publique et la croissance – le cas de la France

— Par Michel Herland —

Palais-de-lÉlyséeAu-delà du cas grec, qui est en quelque sorte caricatural, l’exemple français mérite réflexions. En 2013, dernière année pour laquelle on dispose de chiffres quasi-définitifs, les dépenses de l’État se sont élevées à 373 milliard d’euros et les recettes (hors emprunt) à 302 milliards. Plutôt que de présenter le déficit de 70 milliards environ en pourcentage du PIB, chiffre passablement abstrait, il est plus parlant de le rapporter aux dépenses de l’État. Le calcul est vite fait : l’État français s’avère incapable – et ce de manière récurrente – de financer un cinquième de ses dépenses, parfois davantage, autrement qu’en recourant à l’emprunt. Quelle entreprise, quel ménage, pourrait vivre indéfiniment sur un tel pied ? Autre chiffre à retenir : en 2013, toujours, alors que les prélèvements obligatoires atteignaient 46% du PIB, les dépenses publiques s’élevaient, elles, à 57% du PIB.

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Le Musée de la Vie Rurale de Baton Rouge : un exemple à suivre

— Par Michel Herland —

BR Rural Life Museum 4 (Barn + Acadian House)Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre mais évertuons-nous quand même. On l’a dit et redit, plutôt qu’envoyer nos apparatchiks du tourisme dans de coûteuses « missions exploratrices » et de gaspiller les deniers de la région dans des campagnes de publicité à l’étranger, il convient de faire les choses dans l’ordre, c’est-à-dire préparer d’abord notre île à accueillir les touristes et aller les chercher ensuite.

Au risque de nous répéter, il y a deux actions à entreprendre d’urgence pour rendre la destination Martinique plus attractive et les hôtels n’en font pas partie. Il n’est d’ailleurs pas du tout certain, même à terme, que notre île doive miser sur le tourisme hôtelier au-delà de ce qui existe déjà. Au contraire, il est sans doute opportun de réduire davantage dans l’immédiat notre offre hôtelière pour assurer un taux de remplissage suffisant. Si, plus tard, un afflux de touriste le justifiait, il serait toujours temps d’augmenter l’offre. Cependant, au jour d’aujourd’hui, les perspectives réalistes de développement se résument au tourisme de séjour chez l’habitant et à la croisière.

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Olivier Larizza : l’humour est littéraire

– Par Michel Herland –

Larizza 1« Le message est le massage » (Mac Luhan)

L’humour est une denrée précieuse parce que, somme-toute, plutôt rare, en tout cas en littérature. Écrire ou publier un livre pour faire rire n’entre pas habituellement dans le programme des auteurs et éditeurs sérieux, sans doute pourquoi, d’ailleurs, on les qualifie de sérieux. Ils préfèrent les récits autofictifs, aussi moroses que les amours dont ils sont le décalque, ou les innombrables « livres de ma mère », « de mon père », signes immanquables d’un œdipe mal digéré et d’un deuil – de ce fait – inconsolable. Car en effet, ces ouvrages dont on voit mal qui ils devraient intéresser en dehors de la mère ou du père concerné(e), sont généralement écrits lorsque celle ou celui-ci a rejoint sa dernière demeure. On doit à la vérité de dire que, de cet océan nombrilesque, émergent quelques ouvrages relevant de genres mineurs et relégués dans des collections « dédiées » : romans noirs, d’aventure, de fiction spéculative, à l’exclusion des romances sentimentales qui sont par nature exclues des catalogues des « grandes maisons ».

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Soumission = Démission de l’intelligence = Bonheur.

— Par Dégé —
soumission C’est l’ami Bernard Maris qui dans son Houellebeck économiste1 m’a convaincue de refaire l’effort de lire ce pénible auteur. Et grâce à son regard bienveillant, cette fois le narrateur, malgré sa sexualité si obsédante et si typiquement masculine, paraît émouvant à plusieurs titres.
Au début du roman, François (Tiens ?) semble se débattre contre une sorte de vision autiste du monde qu’il n’arrive à percevoir, ainsi heureusement atténué, qu’à travers le filtre de l’œuvre de Huysmans dont il est devenu « le » spécialiste universitaire. Sa souffrance vient non seulement de ses relations difficiles avec les femmes, du déni de ses affections, mais du fait que son intelligence remarquable l’éloigne de la plupart des hommes. Ainsi, comme à contre courant, il devine que les équilibres politiques de la France vont être pulvérisés. De fait le leader de la Fraternité musulmane, Ben Abbès, gagne les élections.  L’enquête, comparable et parallèle à celle personnelle de Huysmans, mène François à interroger  des représentants politiques, des intellectuels, des religieux, et même un espion car l’humour n’est jamais loin… Il serait plus juste de parler de quête car, au-delà des valeurs temporelles, les intemporelles importent au point d’être une tentation.

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« Soumission » et « L’Esclave » : deux romans semblables de M.H.

— Par Michel Lercoulois —

Le déferlement inouï d’articles de presse consacrés au dernier livre de Michel Houellebecq avant même sa parution (1) devrait plutôt décourager toute nouvelle critique mais, en réalité, les articles publiés, pour la plupart obnubilés par le « pitch », ne s’intéressent pas à l’écriture. Il est donc légitime d’examiner Soumission d’un peu près. La tentation est d’autant plus grande qu’un autre roman, L’Esclave, publié quelque temps auparavant par Michel Herland, un collaborateur de Madinin’Art, traite d’un sujet très semblable. La ressemblance des thèmes se retrouve-t-elle au niveau de la forme ? On ne voit pas a priori pourquoi il en irait ainsi. La comparaison révèle pourtant de nombreuses proximités sur ce plan-là également.

Les deux auteurs imaginent que la France passera sous la coupe des islamistes : chez M. Houellebecq, ce serait pour demain (2022), chez M. Herland pour après-demain (2090). Le narrateur est dans les deux cas un universitaire, professeur de littérature chez Houellebecq, de philosophie chez Herland. La différence principale, ici, tient à la place du narrateur. Chez Houellebecq il s’exprime à la première personne, il vit les événements qui portent un musulman à la présidence de la République et les changements qui en résultent pour le pays et pour lui-même.

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La violence est-elle soluble dans la religion ?

Par Michel Herland —

laicite_wolinL’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo par deux meurtriers se réclamant d’Allah, puis l’attentat contre un supermarché kasher, obligent à s’interroger sur les liens entre la religion et la violence. Les quelques brèves remarques qui suivent, écrites dans l’urgence, ne prétendent pas faire le tour de la question mais devraient contribuer à l’éclairer.

À quoi servent les religions ? Aujourd’hui comme hier, leur fonction première, celle qui leur permet de trouver facilement des fidèles, est de rassurer. Tout le monde n’a pas l’âme d’un stoïcien pour accepter la mort avec sérénité. Dans les religions primitives le culte des ancêtres traduit la croyance dans une vie après la mort. Les religions du Livre promettent la vie éternelle. Mais tout le monde n’ira pas au paradis : il faut le mériter en respectant toute une série d’interdits et d’obligations. La religion remplit donc aussi une fonction sociale, celle de discipliner les croyants. Les sociétés archaïques étaient toutes religieuses sinon théocratiques.

L’humanité progresse. L’esprit rationnel se substitue peu à peu à la mentalité magico-religieuse. « Peu à peu » donc pas partout et pas chez tous.

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Signez le manifeste New Deal for Europe – Appel aux Martiniquais

logo newdealforeuropeLa Martinique est dans la France et la France dans l’Europe. La bonne santé de l’économie martiniquaise est liée à celles de la France et de l’Europe. Divers mouvements associatifs, syndicaux, fédéralistes, etc. ont joint leur forces pour lancer une Initiative Citoyenne Européenne (ICE) en faveur de la relance économique.

L’ICE, une procédure demandée de longue date par les partisans d’une Europe plus démocratique est un acquis du Traité sur l’Union européenne (dit Traité de Lisbonne) : « Des citoyens de l’Union, au nombre d’un million au moins, ressortissants d’un nombre significatif d’Etats membres, peuvent prendre l’initiative d’inviter la Commission, dans le cadre de ses attributions, à soumettre une proposition appropriée sur des questions pour lesquelles ces citoyens considèrent qu’un acte juridique de l’Union est nécessaire aux fins d’applications des traités » (article 11.4).

L’ICE ayant été lancé en mars 2014 les citoyens européens ont jusqu’à la fin février 2015 pour apporter leur signature. Mais que demande-t-on exactement ?

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Deux façons de représenter le jihad : « Timbuktu » et « l’Esclave »

Par Selim Lander

TimbuktuAlors que les médias déversent quotidiennement leur lot d’informations concernant les atrocités commises au nom d’Allah sur des populations peut-être pas innocentes – car qui pourrait se vanter d’être sans péché – du moins paisibles et n’aspirant qu’à continuer à vivre en paix, il n’est pas surprenant que des œuvres de fiction abordent ce thème. Faisons tout de suite justice de l’objection en provenance de ceux qui, obsédés par la crainte de n’être pas politiquement corrects, refusent par principe tout ce qui pourrait ternir l’image d’un islam idyllique, Religion d’Amour, de Tolérance et de Paix (on aura reconnu l’acronyme). Il faut croire que ces Européens habitant plutôt des beaux quartiers, qui vivent eux-mêmes dans un confortable agnosticisme, ont la mémoire courte. Ils devraient pourtant se souvenir qu’il est de l’essence même des religions – contrairement à certaines sagesses – d’être totalitaires. Il ne peut y avoir en effet qu’une vraie foi. S’il est avéré pour un croyant que, par exemple, le créateur et maître du monde, que dis-je de l’univers, est une entité tripartite constituée d’un Père à l’imposante barbe blanche, d’un Fils pâle et émacié cloué sur une croix, vêtu d’un simple pagne, et enfin d’une petite flamme sortant d’une lampe à huile dite l’Esprit Saint, toute personne qui refuse d’adorer cette trinité est considérée comme étant dans l’erreur et condamnée à périr en enfer.

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Michel Houellebecq plagiaire de Michel Herland?

« Soumission », la fiction de Houellebecq qui met l’islam au pouvoir

soumission-2Le livre de Michel Herland  » L’esclave » aurait-il été copié? 😉 

2022. A l’issue du second mandat présidentiel de François Hollande, la France est au bord de la guerre civile. Mohammed Ben Abbès, président de la Fraternité musulmane, est élu président au second tour face à Marine Le Pen, grâce au ralliement de l’UMP et du PS. Dans la foulée, François Bayrou est nommé premier ministre.

Les deux forces politiques autrefois majoritaires ont en effet négocié un accord de gouvernement avec Fraternité musulmane, acceptant deux mesures phares : l’islamisation de l’éducation nationale et l’autorisation de la polygamie. François, professeur d’université dépressif, raconte cette société fracturée, où séduisent les extrêmes. Voici la trame de Soumission, le nouveau roman de Michel Houellebecq, à paraître le 7 janvier chez Flammarion.
A l’issue du second mandat du socialiste François Hollande, la France est au bord de la guerre civile. Mohammed Ben Abbès, président de la Fraternité musulmane est élu au second tour de la présidentielle face à Marine Le Pen, dirigeante du Front national (FN).

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Drôle de genre ou Le dieu masqué

par DÉGÉ

Andromède Tamara de Lempicka Intéressant pour le moins L’Esclave de Michel Herland par ses thématiques et sa construction : d’un chapitre à l’autre l’auteur nous propulse d’un  narrateur à l’autre, d’un siècle à l’autre. De 2009 à 2114. Roman de science fiction donc ? Pas vraiment car nul futurisme dans les descriptions, les dialogues, les idées… Bien au contraire. Est-ce parce que, l’Asie ayant pompé toutes ses richesses, l’Europe à genoux est soumise aux Sarrazins ? L’ambiance est orientale et moyenâgeuse. Le calendrier grégorien étant remplacé par l’hégirien : en 2114 (1538), nous sommes au 16ème siècle ! Une régression dans le futur.

Au début on se dit : « Originaire du sud de la France, universitaire, M. Herland épouse les thèses du FN pour mieux les écraser… » Mais non. Fausse piste. Politique fiction oblige, les Musulmans ont triomphé. Après leur Reconquête, leur civilisation perdurera au-delà du XXIIème siècle. La prophétie lepéniste s’est réalisée.
Les Chrétiens, condamnés à l’artisanat (qu’il soit agricole, avec les corvées, politique, dans la votation à mains levées, religieux à travers des pratiques clandestines un tantinet dégradées voire réac., etc.), les Chrétiens donc, solidaires par nécessité, s’entredéchirent par nature.

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« L’esclave » : un roman politico-philosophico-théologico-et-poético-érotique de Michel Herland

— Par Quiestemont —
esclave_herland-2L’automne, est en France, la période où l’on parle le plus des livres, ou plus précisément des romans. Les éditeurs concentrent leurs publications sur cette période (qui s’étend en fait de la mi-août à la mi-novembre) et comptent sur l’effet « rentrée littéraire » pour en pousser quelques-uns. Cette année, 607 nouveaux romans sont ainsi proposés au public. Sur les 404 romans français, seuls 74 sont des premiers romans : quand on sait que le nombre des manuscrits reçus par les éditeurs chaque année se compte en milliers, on mesure combien sont minces les chances pour un auteur débutant de se faire publier par une de ces maison d’édition ayant pignon sur rue, dont tous les amateurs de littérature connaissent les noms et savent distinguer les jaquettes. Pour les nouveaux auteurs qui ne seront pas retenus dans le filet d’une sélection aussi impitoyable, il ne reste qu’à renoncer ou à se débrouiller par leurs propres moyens. Michel Herland, pour sa part, s’est adressé à l’un de ces éditeurs apparus avec l’ère internet qui distribuent des livres électroniques (e-books) ou les impriment à la commande.

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Retour sur le roman « L’esclave » de Michel Herland.

— Par Roland Sabra —
l_esclave_herland-400Dans le roman « L’esclave » de Michel Herland, il y a peu de personnages positifs. Une figure centrale apparaît sous des identités différentes, Michel essentiellement, Emmanuel un peu moins, animée par un solide égo-centrisme qui n’est pas un égoïsme. Ce n’est pas un « moi d’abord » qui prévaut mais plutôt un « moi aussi ». Il ne s’agit pas tant de s’aimer plus que les autres, ce qui est assez banal, que de s’aimer dans le regard que les autres portent sur soi sans pour autant s’aimer véritablement. Cela paraît un peu compliqué mais que l’on se rassure Piaget définit l’égocentrisme comme un stade normal du développement. Il y a bien quelques personnages qui pourraient endosser la défroque du héros mais ce sont des personnages secondaires. L’histoire ou plutôt les histoires s’ordonnent autour de cette figure centrale, bien dessinée par M. Herland dans le personnage de Michel dont la philosophie est largement teintée d’utilitarisme.

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« L’esclave » : un roman érotico-théologique original de Michel Herland

— Par Roland Sabra —

l_esclave_herland-400C’est un livre étrange que nous offre Michel Herland à l’aube de sa retraite de Professeur des Universités, en Sciences Économiques. Étrange, inclassable. Le titre ? L’esclave. Le genre ? Indéfini, il balance allègrement entre érotisme, théologie, philosophie avec une pointe d’histoire de la pensée économique. L’histoire ? Il y en a quatre qui se rejoignent à la fin. La première débute en 2009, un professeur de philosophie, à Aix-en-Provence, par ailleurs marié et père de famille, drague une de ses étudiantes, la séduit, la baise entre deux cours, lui fait cours entre deux baises. Situation de pouvoir, relation de domination entre le maitre, Michel et l’élève, Colette. La deuxième histoire est le prolongement de la première, soixante dix ans plus tard, nous sommes en 2081, Colette à l’annonce de la mort de Michel dont elle n’a cessé d’être amoureuse, recompose, revisite l’histoire première à la lumière d’une situation politique caractérisée par le dépérissement de l’Occident chrétien en voie d’islamisation. Pas moins!

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Valoriser le patrimoine martiniquais- La Fondation Clément et Hernando de Soto

Château Aubéry (2)Par Michel Herland – Faut-il le rappeler ? La Martinique n’a pas d’immenses richesses à exploiter en dehors de la solidarité nationale. On a vite fait le tour en effet de nos ressources propres : l’agriculture et la pêche ne représentent qu’environ 2 % du produit intérieur brut, dont 0,2 % pour la pêche et à peu près autant pour la filière canne (y compris le rhum). Les bananes constituent la quasi-totalité de nos exportations agricoles et l’on sait que, sans le soutien financier dont il bénéficie, ce secteur aurait déjà disparu. L’industrie (5 % du PIB) n’a pas d’avenir, en Martinique, au-delà de ce qui existe déjà : des produits alimentaires, pour l’essentiel, destinés au marché local à partir d’inputs le plus souvent importés.

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100 regards sur Césaire : un hommage des cinq continents

Césaire (100)« Ma cour est un théâtre d’ombre.
Mais je lis au tableau noir tout ce qui est écrit
Sous leur cranes épais »
(La Tragédie du roi Christophe).

Par Michel Herland – Pour marquer le centenaire de la naissance d’Aimé Césaire (1913-2008), le conseil général a rassemblé dans un beau livre richement illustré cent témoignages qui sont autant d’hommages au poète et chef charismatique de la Martinique (1). Ce n’est que justice car c’est bien grâce à Césaire que ce petit département de l’arc antillais s’est fait connaître dans le monde, ou, à tout le moins, dans toute la francophonie. Sait-on que la poésie de Césaire, son théâtre sont mieux connus en Afrique (où ils sont au programme des lycées) qu’en France même ? Plusieurs contributions nous le rappellent opportunément, qu’elles fassent référence au Cameroun (Romuald Fonkoua), au Gabon (Wilfried Idiatha), au Congo-Brazzaville (René Kiminou – qui enseigne désormais à l’UAG), au Mali (Salia Malé) ou à la Mauritanie (Annie et Michel Rémond).

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Livraisons : René Maran, Frantz Fanon

rene_maranPar Michel Herland – Les hasards du courrier font atterrir dans notre boite aux lettres deux ouvrages composites, atypiques en tout cas, arborant respectivement sur leurs couvertures les noms de René Maran (1887-1960) et de Frantz Fanon (1925-1961). Deux Antillais, ressortissants de ce qui était encore à l’heure de leur naissance l’Empire français, attirés par la mère Afrique où ils trouvèrent chacun un destin contrasté : les désillusions du colonialisme pour le premier et les illusions de la Révolution pour le second.

René Hénane fut médecin avant d’être césairologue. C’est à ce titre, sans doute, qu’il a voulu sortir de l’oubli un curieux ouvrage de Maran intitulé Asepsie noire ! (1). Le prix Goncourt attribué à Maran pour son roman Batouala (1921) ne lui apporta pas toutes les satisfactions qui vont de pair, ordinairement, avec cette récompense.

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Un tombeau d’Aimé Césaire

        Je veux peupler la nuit d’adieux méticuleux
(Et les chiens se taisaient)

Aimé Césaire : Poésie, Théâtre, Essais et Discours – Édition critique coordonnée par Albert James Arnold – CNRS Éditions et Présence Africaine Éditions, coll. « Planète libre » Paris, 2013, 1805 p.

Aimé-Césaire-CNRSPar Michel Herland – Un monument, un temple, un tombeau à la gloire de Césaire : tels sont les mots qui viennent immédiatement à l’esprit quand on découvre cet ouvrage de papier de plus de 1800 pages grand format. On n’aurait même pas rêvé de voir rassemblés toute la poésie et tout le théâtre de Césaire dans un seul volume, tous les articles de l’Etudiant noir et de Tropiques plus quelques autres, les grands discours sur la négritude et autre ! Sans parler des textes désormais historiques consacrés au grand homme par des éminences intellectuelles (Breton, Sartre, Leiris, Glissant…), et sans oublier enfin les articles de présentation, de commentaires et plus généralement tout l’appareil qui accompagne une édition savante, préparée en l’occurrence par une douzaine de collaborateurs (mais aucun Martiniquais) sous les auspices de l’Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM) et avec le soutien de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF).

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Les Écrits politiques de Césaire

Par Michel Herland –

Césaire1René Hénane dont on connaît les brillantes interprétations de la poésie de Césaire et de ses secrets (1), propose, en cette année du centenaire, une édition des Discours à l’Assemblée nationale du député de Fort-de-France (2). Ce volume constitue le premier d’une série consacrée aux Écrits politiques de Césaire, publiée chez Jean-Michel Place. Les césairophiles et césairologues gardent dans leur cœur une place particulière à cet éditeur auquel ils sont déjà redevables de deux instruments de travail extraordinairement précieux : le Glossaire césairien du même René Hénane (3) et la réédition en un volume des numéros de la revue Tropiques (4).

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Le mirage du mariage pour tous

– Par Michel Herland –

La nouvelle loi française ouvrant le mariage aux homosexuels fait l’objet d’un affrontement passionné entre des anciens qui n’imaginent pas autre chose que le maintien d’une tradition, il est vrai solidement établie, suivant laquelle il ne saurait y avoir de mariage qu’entre un homme et une femme – et des modernes qui, mettant en avant l’idéal d’égalité, revendiquent pour les couples homosexuels le droit de se marier et d’avoir des enfants, tout comme les couples hétérosexuels.

Les anciens, cependant, s’appuient rarement sur la tradition de manière explicite ; ils mettent en avant plus volontiers l’intérêt des enfants. Ces derniers auraient absolument besoin d’un référent paternel et d’un référent maternel pour s’épanouir.

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Martinique : patrimoine à l’abandon

Par Michel Herland. La mise en valeur des sites naturels de notre île – dont nous avons souligné les faiblesses dans quelques articles récents – ne serait pas seulement un atout pour attirer les touristes. Elle profiterait à tous les Martiniquais. On peut en dire autant du patrimoine architectural : hélas ! il n’est pas l’objet de davantage de soins que les sites naturels. N’est-il pas pour le moins curieux que nos édiles, qui se gargarisent de la culture créole, ne voient pas les pépites qui parsèment encore nos communes – ou s’ils les voient ne manifestent aucun souci de les préserver ? Puisqu’il existe à l’UAG un centre de recherches sur les pouvoirs locaux, on lui suggère de lancer une enquête sur le comportement des élus à cet égard. Quelles peuvent bien être les raisons qui les conduisent à laisser disparaître, faute d’un minimum de soins, des trésors architecturaux (à notre échelle – il ne s’agit évidemment pas du Taj Mahal !) ? On en donnera cinq exemples, tous différents.

Dans la commune la plus touristique de l’île, qui fait l’objet, paraît-il, d’un ambitieux plan de (ré)aménagement sous l’égide de la Région, il n’y a pas que le front de mer à considérer. 

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