— Par Baptiste Eychart —
Le sociologue allemand Max Weber a fait l’objet de nombreuses interprétations et appropriations souvent bien divergente. Rappelons que le sociologue libéral Raymond Boudon voulue en faire un des tenants de l’individualisme méthodologique, alors que de son côté le grand défenseur du fonctionnalisme dans les sciences sociales, Tallcott Parsons, en fit une de ses proncipales sources d’inspiration. De manière plus inattendue encore, Max Weber a aussi fortement influencé les milieux marxistes : Boukharine le considérait comme le plus important sociologue bourgeois, et l’on sait l’influence que son oeuvre eut sur le chef d’oeuvre de jeunesse de Lukàcs, Histoire et conscience de classe ( 1923). Par la suite, on peut relever l’impact des théorisations de Max Weber sur les travaux produits par l’école de Francfort, mais aussi sur ceux d’un historiens de l’Antiquité aussi reconnu que Max Finleys.
Cet intérêt pour Max Weber au sein de la gauche critique peut sembler paradoxal car le sociologue allemand ne déclarait aucune parenté idéologique avec cette dernière. Revendiquant son appartenance à la bourgeoisie, dont il disait partager les valeurs, Max Weber afficha très longtempser des idées conservatrices et défendit l’impérialisme allemand et sa politique de puissance, ainsi que l’entrée en guerre de l’Allemagne en 1914.