Étiquette : Max RIPPON

Ma bien chère Maryse.

— Par Max Rippon(*) —

Je ressens ce matin un immense besoin de t’écrire. Ces paroles simples dont je saupoudre ton corps encore tiède, tu les liras avant moi car c’est dans l’encrier commun que je trempe ma plume.

Dans ce concert de voix élogieuses qui balisent ta route vers ces lieux de silence d’où l’on ne revient pas.

Je veux garder bien au chaud l’œuf fais de ton souvenir, tiède et doux et qui a peur d’éclore avant que ne se lèvent les tapis de rosée qui pavent les déserts

Voilà que je m’adresse à toi avec le regard soumis du temps de nos enfances, les paupières lourdes de chagrin.

Pour moi, outre tes qualités d’auteur et de femme engagée, je viens ici te remercier de m’avoir accompagné, innocent, bras tremblants, mains gantées de blanc, sur les fonds baptismaux de l’oraliture, et de publier mes audaces

J’ai pu mesurer ton attentive écoute et ta douce générosité de coach convaincu de l’utilité à ne pas distraire ma voix créole de l’urgence de parler de nous

Ce 28 février, il pleuvait, je me souviens de mes pas hésitants à l’entrée de Chez Jasor, et la parenthèse de tes bras autour de mon cou, comme un silencieux tchenbé rèd, tout en présentant Raphaël Confiant, invité par tes soins à conforter mon tutorat d’écrivain face au publique.

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Balisaille : parler la poésie

Mai.Poésie / Festival d’un genre majeur 26-28 mai 2022 au Saint-Esprit

 Liminaire

Aimé CÉSAIRE : ce nom seul suffirait à faire de la Martinique une terre de poésie. Le rayonnement planétaire, la puissance du verbe, la magnificence des images de l’auteur du « Cahier d’un retour au pays natal », en font l’un des plus grands poètes du vingtième siècle. Cependant, paradoxalement, pendant que le roman, le théâtre, voire le conte ou le slam tiennent le haut du pavé, la poésie y paraît délaissée.

MONCHOACHI, en dépit de la force tellurique de sa poésie, n’est pas connu au-delà de certains cercles d’initié.e.s, et n’en demande pas davantage puisque volontairement il s’est retiré sur les hauteurs du Vauclin, d’où il ne serait sorti pour se montrer en public que deux fois en dix ans.

S’il ne s’agit nullement de dire que, comme l’auteur de « Lémistè », la poésie se fait rare au pays de Césaire, il est néanmoins évident que d’un point de vue strictement institutionnel celle-ci a encore à faire sa place dans le paysage culturel de l’île.

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