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« Bouki fait gombo » : histoire d’une plantation en Louisiane

— Par Michel Herland —

BoukiFaitGomboNous avons présenté ailleurs le mémorial de l’esclavage inauguré récemment sur le site de la Plantation Whitney en Louisiane[i]. Ibrahima Seck, son directeur scientifique, a consacré à l’histoire de la plantation un livre intitulé Bouki fait Gombo[ii]. Si le sous-titre est explicite, il n’en est pas de même du titre, compréhensible seulement pour qui connaît le proverbe entier (Bouki fait Gombo, lapin mangé li), proverbe dans lequel l’auteur propose de voir la description imagée de l’exploitation telle qu’elle existait en particulier dans les sociétés esclavagistes. Le brave bouc qui prépare à manger[iii], ce serait l’esclave et le lapin qui s’en régale serait le maître.

Cette interprétation proposée par I. Seck dans l’Introduction à son livre paraît néanmoins sujette à caution car le proverbe – dans ses diverses variantes et depuis ses lointaines origines au Sénégal où la hyène se trouve opposée au lapin – met traditionnellement en scène la ruse et non la force. Or c’est cette dernière qui est à la base de la société esclavagiste. Lafcadio Hearn, qui donne ce proverbe dans son Petit Dictionnaire des proverbes créoles, note qu’il résume un grand nombre de contes mettant en scène Compé Bouki épis Compé Lapin[iv].

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Peintres de Martinique

Par Selim Lander

La peinture en martiniqueLa Peinture en Martinique, sous la direction de Gerry L’Étang, préface d’Alfred Marie-Jeanne, Conseil régional de la Martinique et HC Éditions, Paris, 2007, 376 p., 50 €.

Pratiques artistiques contemporaines en MartiniqueEsthétique de la rencontre (I), par Dominique Berthet, L’Harmattan, Paris, 2012, 201 p., 21 €.

Ernest Breleur, texte de Dominique Berthet, préface de Jacques Leenhardt, Fondation Clément et HC Éditions, Paris, 2008, 192 p., 45 €.

Hélénon – Lieux de peinture, texte de Dominique Berthet, préface d’Édouard Glissant, Fondation Clément et HC Éditions, Paris, 2006, 192 p., 45 €.

Louis Laouchez, textes de Joëlle Busca et de Jean Marie-Louise, préface de Bernard Zadi Zaourou, Fondation Clément et HC Éditions, Paris, 2009, 208 p., 45 €.

Grâce au mécénat du Conseil régional d’une part, de la Fondation Clément d’autre part, quelques beaux livres permettent de se faire une bonne idée de la production picturale martiniquaise. L’ouvrage plus modeste de Dominique Berthet, publié en 2012, développe les commentaires consacrés à quelques-uns des artistes retenus dans l’ouvrage de référence dirigé par Gerry L’Étang, tout en introduisant certains nouveaux peintres (ou plasticiens).

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Martinique : climat économique contrasté et marché du travail dégradé

iedomP O R T R A I T à Télécharger sur le site de l’IEDOM

Quelques signes d’amélioration contrariés en fin d’année
Après une année 2013 en repli, l’économie martiniquaise semble montrer quelques signes d’amélioration en 2014. Cette évolution est toutefois contrariée en fin d’année.
Alors qu’il était en amélioration depuis la fin de l’année 2012, l’indicateur du climat des affaires se détériore en fin d’année 2014. L’atonie de la demande et l’absence de perspectives pénalisent l’activité économique. Le marché du travail reste dégradé et l’activité est contrastée dans la plupart des secteurs. L’agriculture et l’agroalimentaire enregistrent des résultats mitigés ; l’absence de projets d’envergure pénalise les secteurs du BTP et de l’industrie ; l’activité commerciale se dégrade en fin d’année. Dans le tourisme, seule la croisière connaît un regain de dynamisme, contrairement à l’hôtellerie qui tend à se détériorer.
En dépit d’une conjoncture morose, les concours des banques au financement de l’économie sont mieux orientés. Cette évolution est en grande partie imputable aux entreprises, dont les crédits d’investissement progressent significativement en 2014, mais concernent, pour une large part, le renouvellement de l’outil de production plus que de nouveaux projets.

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De la résilience individuelle à la résilience collective

Samedi 8 novembre 2014 à 9h30    À l’amphithéâtre Michel-Louis, campus de l’U.A. à Schoelcher (Entrée libre)

resilienceDe la résilience individuelle à la résilience collective

 Deux ans après la venue chez nous du professeur Boris CYRULNIK*, le groupe de travail et de réflexion « Résilience-Martinique » invite le public martiniquais à poursuivre cette importante réflexion sociétale, lors d’une conférence-débat avec :

Claire-Emmanuelle LAGUERRE, docteur en neurosciences et psychologue clinicienne,
sous la présidence du professeur émérite de psychiatrie Aimé CHARLES-NICOLAS

Claire-Emmanuelle LAGUERRE tentera de répondre à différentes questions
– Comment l’histoire s’inscrit-elle dans les destins individuels ?
– Sous l’angle d’une psychologie géopolitique clinique, il s’agira de tenter d’expliquer l’articulation entre histoire individuelle (subjective et propre à chaque individu) et histoire collective, l’une ayant des répercussions sur l’autre.
– Ces histoires font-elles trauma ? Le trauma peut-il être figé dans un complexe culturel transmis de génération en génération ?
– Dans cette perspective, la résilience (individuelle et/ou collective) est-elle envisageable ?

Cette conférence-débat se tiendra le

Samedi 8 novembre 2014 à 9h30    

(Entrée libre)
À l’amphithéâtre Michel-Louis, campus de

l’U.A. à Schoelcher


ÉVÉNEMENTS TRAUMATIQUES À LA MARTINIQUE

Les vivre et les surmonter
Claire-Emmanuelle Laguerre
Transversalité
PSYCHANALYSE, PSYCHIATRIE, PSYCHOLOGIE MONDE CARAÏBES Martinique

Sous l’angle d’une psychologie géopolitique clinique, cet ouvrage questionne les répercussions des événements traumatiques actuels ou transmis rencontrés à la Martinique (traite négrière, névrose du colonisé, catastrophes naturelles).

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Martinique : faible croissance de la population et vieillissement accéléré

Projections de population à l’horizon 2040

personnes_agees-1— Par Hugues HORATIUS-CLOVIS, Insee —

En 2040, la population martiniquaise sera de 423 000 habitants, si les tendances démographiques récemment observées se maintiennent. Le rythme de croissance de la population sera trois fois plus faible qu’aujourd’hui. Les décès seront plus nombreux que les naissances et l’augmentation modérée de la population sera portée uniquement par l’excédent migratoire. Le vieillissement s’accentuera : 40% des Martiniquais auront plus de 60 ans, alors que ce ne sera le cas que de 31% des Français.

À l’horizon 2040, la Martinique sera peuplée de 423 000 habitants, si les tendances démographiques récentes en matière de fécondité, mortalité et migrations se prolongent. Elle gagnerait 26 000 habitants par rapport à 2007, soit une augmentation de 6,5% sur la période 2007- 2040 inférieure à celle que devrait connaître la France (+15,1%). La croissance de la population régionale serait faible jusqu’à 2035, date à laquelle pourrait intervenir un retournement de tendance.

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L’épidémie de chikungunya et les rumeurs…

moustic_chikun Suite à l’apparition et à la propagation de nombreuses rumeurs plus folles les unes que les autres sur les médias notamment lors d’émissions antennes ouvertes ou chacun y va de son imagination sans que personne ne puisse lui répondre ni le détromper et devant la situation de l’épidémie, qui maintenant généralisée se poursuit, la cellule de gestion du Chikungunya présidée et réunie par le Préfet chaque semaine a élaboré le document   ci-dessous, sous la forme de questions / réponses pour préciser un certain nombre de choses..

Un des objectif est d’inciter la population à accomplir les mesures préventives nécessaires à la limitation de l’épidémie..

Le Chikungunya fait naître les rumeurs les plus folles [Vrai]

1. LA MALADIE EST DANS L’AIR [Faux]

Le chikungunya se transmet exclusivement par le moustique Aedes Aegypti. Ce virus est uniquement transmis à l’homme par le moustique (genre Aèdes et principalement Aèdes Aegypti appelé moustique tigre pour sa couleur). Il s’agit du même moustique que pour la dengue.

2. LE MOUSTIQUE NE JOUE AUCUN RÔLE DANS L’ÉPIDEMIE [Faux]

Le moustique se contamine en piquant un malade du chikungunya, ensuite chacune de ses piqûres transmettra la maladie.

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Valoriser le patrimoine martiniquais- La Fondation Clément et Hernando de Soto

Château Aubéry (2)Par Michel Herland – Faut-il le rappeler ? La Martinique n’a pas d’immenses richesses à exploiter en dehors de la solidarité nationale. On a vite fait le tour en effet de nos ressources propres : l’agriculture et la pêche ne représentent qu’environ 2 % du produit intérieur brut, dont 0,2 % pour la pêche et à peu près autant pour la filière canne (y compris le rhum). Les bananes constituent la quasi-totalité de nos exportations agricoles et l’on sait que, sans le soutien financier dont il bénéficie, ce secteur aurait déjà disparu. L’industrie (5 % du PIB) n’a pas d’avenir, en Martinique, au-delà de ce qui existe déjà : des produits alimentaires, pour l’essentiel, destinés au marché local à partir d’inputs le plus souvent importés.

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Pour une agriculture d’excellence en Martinique

— Par Jean-Philippe Nilor—
agriculture_excelle-2Discours prononcé le 7 janvier 2014 à l’Assemblée Nationale par Jean-Philippe Nilor, Député de la Martinique, à l’occasion de la discussion du projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt.

« Je partage totalement l’ambition de ce projet de loi qui propose de réconcilier les performances économiques et environnementales. C’est une approche audacieuse que nous avons toujours prônée.
Il s’inscrit clairement dans une approche systémique qui intègre la formation, l’installation, la transmission des exploitations, la production, la transformation, la distribution, la consommation.
Cette politique de rupture avec les politiques agricoles menées jusqu’à aujourd’hui est potentiellement porteuse d’avancées, particulièrement en Martinique.

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Pierre Aliker, un militant de l’émancipation

— Par Pierre Chaillan —

pierre_alikerLe 20 avril 2008, Pierre Aliker avait prononcé l’unique discours des obsèques d’Aimé Césaire. C’était sa dernière apparition publique de premier plan. Devant le chef de l’État de l’époque, Nicolas Sarkozy, il avait rappelé, dans une grande dignité, que « les meilleurs spécialistes des affaires martiniquaises sont les Martiniquais » sous une pluie d’applaudissements. Il avait cité Karl Marx. Cet engagement pour l’émancipation, la dignité humaine et la justice ne l’a jamais quitté, telle son habitude de se vêtir de blanc, en hommage à son frère, le journaliste André Aliker, assassiné en 1934. Ce dernier, militant communiste martiniquais, membre du groupe Jean Jaurès et rédacteur en chef du journal Justice, avait été retrouvé sans vie, noyé près d’une plage. Quelques semaines auparavant, il avait dénoncé dans Justice les agissements de békés dans une affaire trouble de fraude fiscale et de corruption.

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« La Martinique se meurt, monsieur le premier ministre ! »

Par Bastien Bonnefous

martinik_mortMalgré le soleil, les palmiers et la chaleur écrasante, Jean-Marc Ayrault a pu mesurer au plus près le malaise social martiniquais. Jeudi 27 juin, dans la matinée, le premier ministre s’est offert une « déambulation » dans le centre-ville de Fort-de-France. Même si le parcours était précisément balisé et encadré par les forces de l’ordre, M. Ayrault, la chemise bleue trempée de sueur, accompagné de son épouse Brigitte et des ministres Victorin Lurel (outre-mer) et Guillaume Garot (agroalimentaire), passe de boutiques en commerces, salue les passants, slalome entre les étals du marché de fruits et légumes…

« On travaille à perte, il n’y a pas de pouvoir d’achat », lui explique une commerçante qui tient une boutique de tatouages. « La Martinique se meurt, monsieur le premier ministre ! », lui lance un autre. « M. Ayrault, faites quelque chose pour la Martinique ! », renchérit un troisième. « Bravo, nous vous admirons, nous vous regardons à la télévision et nous n’ouvrons même pas le dictionnaire pour comprendre ce que vous dites ! », s’enflamme un quatrième.

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« Nègre je suis, nègre je resterai »

 — par Aimé Césaire —

 cesaire-10Lycéen.

 Je trouvais les hommes martiniquais légers, superficiels, un peu snobs, porteurs de tous les préjugés qu’avaient les hommes de couleur autrefois. Tout cela ne me plaisait pas du tout, et je dois dire que je suis parti pour la France avec délectation. En mon for intérieur, je me disais: «Ils me foutront la paix. Là-bas, je serai libre, je lirai ce que je voudrai.» Me rendre en France avant-guerre était pour moi la promesse d’une libération, une possibilité, un espoir d’épanouissement. Autrement dit, contrairement à beaucoup de camarades de ma génération, j’avais constamment le sentiment que je vivais dans un monde fermé, étroit, un monde colonial. C’était mon sentiment premier. Je n’aimais pas cette Martinique. Et quand j’ai pu partir, ce fut avec plaisir. «Adieu!», pensais-je.

 

Senghor.

 Au lycée Louis-le-Grand, Senghor et moi, nous discutions éperdument de l’Afrique, des Antilles, du colonialisme, des civilisations. Il adorait parler des civilisations latine et grecque. Il était fort bon helléniste. Autrement dit, on s’est formé ensemble, au fur à mesure, jusqu’au jour où nous nous sommes posé une première question essentielle: «Qui suis-je?

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Déficit linguistique de l’enfant et situation de la famille en Martinique

–-  Par George Huyghes des Étages —

 Au cours de plus de 30 ans d’exercice de la psychologie à Fort- de – France (en cabinet

privé et pendant plusieurs années en association à des orthophonistes et des rééducatrices en psychomotricité) et après le traitement statistique des données que constituent les résultats aux tests accumulés depuis tant d’années, j’ai pu  constater que la plupart des enfants qu’on m’amène pour difficultés scolaires souffrent d’un important déficit  verbal.

Ce déficit – en l’absence de tout trouble auditif  et quel que soit le milieu social d’origine –  porte électivement sur les connaissances acquises (vocabulaire et information). La grande majorité de ces enfants ont des capacités intellectuelles normales et même  « très supérieures » ( à mon avis, beaucoup de petits martiniquais peuvent être considérés comme surdoués : ils obtiennent des scores très élevés aux épreuves de raisonnement tant verbal que pratique mais leurs potentialités restent inexploitées car la plupart d ‘entre eux n’ont à leur disposition qu’un nombre restreint de mots et d’informations pour  comprendre ce qu’on leur dit ou ce qu’ils lisent et pour s’exprimer.)

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Martinique : patrimoine à l’abandon

Par Michel Herland. La mise en valeur des sites naturels de notre île – dont nous avons souligné les faiblesses dans quelques articles récents – ne serait pas seulement un atout pour attirer les touristes. Elle profiterait à tous les Martiniquais. On peut en dire autant du patrimoine architectural : hélas ! il n’est pas l’objet de davantage de soins que les sites naturels. N’est-il pas pour le moins curieux que nos édiles, qui se gargarisent de la culture créole, ne voient pas les pépites qui parsèment encore nos communes – ou s’ils les voient ne manifestent aucun souci de les préserver ? Puisqu’il existe à l’UAG un centre de recherches sur les pouvoirs locaux, on lui suggère de lancer une enquête sur le comportement des élus à cet égard. Quelles peuvent bien être les raisons qui les conduisent à laisser disparaître, faute d’un minimum de soins, des trésors architecturaux (à notre échelle – il ne s’agit évidemment pas du Taj Mahal !) ? On en donnera cinq exemples, tous différents.

Dans la commune la plus touristique de l’île, qui fait l’objet, paraît-il, d’un ambitieux plan de (ré)aménagement sous l’égide de la Région, il n’y a pas que le front de mer à considérer. 

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Tourisme : turpitude martiniquaise

Par Michel Herland. Nous avons examiné dans des articles récents des cas remarquables d’aménagements touristiques, qui pouvaient d’autant mieux être proposés en exemple à la Martinique qu’ils se situaient dans  deux îles, Porto Rico et la Guadeloupe, au niveau de vie et aux statuts comparables à la nôtre. La thèse que nous défendons est simple : il ne sert à rien de dépenser de l’argent pour attirer les touristes chez nous si c’est pour qu’ils repartent déçus. Car les touristes, par définition, voyagent ; ils sont en mesure de comparer les prestations offertes ici ou là. Celles-ci constituent un package global dont le touriste est capable de percevoir les différentes dimensions : interviennent, dans le désordre, la beauté des sites naturels et urbains, l’accueil, le coût du voyage et le prix du séjour sur place, etc. Une politique touristique doit viser l’excellence dans tous ces domaines pour chacun des types d’activité que l’on entend développer (tourisme chez l’habitant, tourisme vert, tourisme hôtelier avec les divers niveaux de gamme possibles, …),  sachant que l’on n’a pas intérêt à vouloir tout faire : non seulement en vertu de l’adage « qui trop embrasse mal étreint » mais encore parce qu’il est important que la Martinique ait une identité forte aux yeux des clients potentiels.

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Bérard Bourdon, homme de théâtre, nous a quitté.

–Par Roland Sabra–

Bérard Bourdon nous a quitté. Il était le créateur d’une des plus anciennes structures théâtrales de la Martinique le POUTY I PA TÉYAT dont les activités, outre la production de spectacles concernent aussi bien la formation d’acteurs que celle des intervenants en milieu scolaire ou en animations de quartier. Jeune adolescent il découvre le théâtre à la radio, se rend dans un atelier théâtre de la rue Mouffetard par très loin de chez lui et il découvre un immense bonheur qui ne le quittera plus : celui d’être en scène. Après des études d’art du théâtre, Cours Charles Dullin au Théâtre National populaire ( 1964-1967), il complète sa formation à l’Institut d’Études Théâtrales, à la Faculté de Lettres de Censier(1968-1970) et comme comédien professionnel il travaille avec différentes troupes. De retour en Martinique en 1972, Michel Philippe chargé de mission pour la création du CMAC l’engage comme assistant. Dès 1974, l’animation théâtrale du CMAC ( Centre Martiniquais d’Animation Culturelle à l’époque, le terme d’Action ne fera son apparition que plus tard) se confond avec ses activités multiformes dont celles de metteur en scène.

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Les carnavals de la Martinique : des rendez-vous à ne pas manquer!

 Le carnaval de la Martinique est né de la rencontre des cultures européennes et africaines durant la colonisation Il a connu son heure de gloire à la fin du XIXe siècle.En 1902, l’éruption de la montagne Pelée détruisit la ville de Saint-Pierre. 30 000 habitants périrent, mais la tradition du carnaval se perpétua à Fort-de-France. Les festivités du « mercredi des cendres », typiquement martiniquaises se retrouvent aussi en Guadeloupe et en Guyane.

Il ne faut pas s’étonner de voir des obscénités dans le carnaval martiniquais qui est ouvert à tous et qui encourage la spontanéité. Les malpropres sont des personnages incontournables des jours gras et les chansons grivoises sont légion. Le carnaval ne peut se faire sans les vieilles voitures, automobiles arrangées pour la période, parfois taguées ou couvertes de photos. Sur le toit on peut y voir une baignoire, un bwabwa (personnage à l’effigie d’un homme politique ou d’une célébrité) ou des personnes. À cause d’incidents, les voitures doivent désormais être contrôlées. Chaque année les travestis et personnages les plus traditionnels (Neg Gwo Siwo, Mariane Lapofig, Caroline Zié Loli, Medsen Lopital) ressortent dans les rues.

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Les députés d’outre-mer boudent le mariage pour tous

Par Laure Equy

Enquête — A gauche, ils seront au moins six à ne pas voter le texte. Ils invoquent notamment «un modèle familial plus conservateur» et «des pratiques religieuses plus prégnantes».

«Ici, les gens sont un peu perdus, bousculés dans leurs repères par cette loi. Je dois soutenir ma population et relayer leurs doléances», justifie un député antillais qui raconte les électeurs défilant à sa permanence pour lui demander de ne pas approuver l’ouverture du mariage aux couples homosexuels. Ils sont plusieurs députés d’outre-mer à se rebiffer ainsi contre le projet de loi sur le mariage pour tous. Sur 27 élus à l’Assemblée nationale – dont 19 à gauche –, seule une petite dizaine compte voter le texte.

Les socialistes devraient largement suivre la consigne de vote du groupe à l’exception du Réunionnais Patrick Lebreton qui a écrit à Bruno Le Roux pour lui expliquer son intention de voter contre. Hélène Vainqueur-Christophe (Guadeloupe) hésite encore mais devrait finalement voter pour ou s’abstenir. En revanche, aucun des cinq députés du groupe GDR (gauche démocrate et républicaine, qui regroupe aussi les dix élus du Front de gauche) n’approuvera le projet de loi : Bruno Nestor Azerot, Alfred Marie-Jeanne et Jean-Philippe Nilor en Martinique, Huguette Bello (La Réunion) et Gabriel Serville, successeur de la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, en Guyane.

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Chlordécone ‐ Pêche Martinique

 

 

Des parlementaires écologistes et indépendantistes se mobilisent aux côtés des marinspêcheurs Martiniquais

Suite à la réunion organisée le mardi 15 janvier 2013 au ministère des Outre‐Mer sur les problèmes des marins‐pêcheurs et sur le développement de la pêche en Martinique, des parlementaires écologistes et indépendantistes, des représentants de MODEMAS‐Ecologie (Mouvement démocratique pour une Martinique souveraine) et des marins‐pêcheurs Martiniquais se sont réunis ce mercredi 16 janvier 2013 au Sénat.

Aline ARCHIMBAUD, Sénatrice EELV de SeineSaintDenis et membre de la délégation sénatoriale à l’Outre‐Mer, a exprimé sa « totale solidarité avec les marins‐pêcheurs » et a réaffirmé « l’urgence des enjeux économiques, sociaux, sanitaires, démocratiques et bien sûr environnementaux de ce drame du chlordécone ».

Monsieur GeorgesEmmanuel GERMANY, porteparole du MODEMAS, a déclaré que « l’Etat reprend d’une main ce qu’il a donné de l’autre », compte tenu des discussions sur les critères d’attribution de l’aide d’urgence accordée aux victimes du chlordécone, initialement prévue pour être attribuée sans conditions.

JeanPhilippe NILOR, Député de Martinique, s’est montré extrêmement préoccupé que « l’on s’enfonce dans une approche coloniale des choses », avec un État qui « désigne ses interlocuteurs ».

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Martinique : environ 23 000 personnes homosexuelles ?

Les résultats provisoires de l’étude sur le recensement de 2008 menée par Maks Banens et Éric Le Penven montrent une concentration des couples de même sexe dans les villes ; plus celles-ci sont importantes, plus le pourcentage de couples homosexuels est élevé. Dans l’agglomération parisienne, 7,4 couples sur 1.000 sont de même sexe, soit 19.000 couples. À Paris intra-muros, 2,4 % des couples sont homosexuels. Plus la ville est petite et moins le pourcentage de couples homosexuels est élevé. Avec des exceptions. Comme à Montpellier où, pour 1.000 couples, 6,8 sont de même sexe. « Pour les couples de lesbiennes, Montpellier est la première ville de France », relève Maks Banens, avec 2,7 couples de femmes pour 1.000, contre 2,4 pour 1.000 à Paris.

Depuis 2000, plus de 63.000 pacs entre personnes de même sexe ont été célébrés et le nombre d’unions entre homosexuels a triplé en dix ans. Selon les derniers chiffres publiés, le taux de pacs homosexuels est le plus élevé d’Europe. Combien de personnes pourraient être concernées par l’ouverture du mariage aux couples gays et lesbiens? Une question d’autant moins évidente qu’il n’existe pas de recensement de la population homosexuelle en France.

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Tourisme : Pérégrination sur l’île sœur.

Par Michel Herland.

Les responsables du tourisme martiniquais sont eux-mêmes de merveilleux touristes qui se déplacent fréquemment en dehors de notre île pour observer ce qui se réalise ailleurs et pour vendre la destination Martinique aux gens d’ailleurs. Mais ces responsables ont-ils vraiment des yeux pour voir ? Si la réponse est positive – ce qu’on leur souhaite quand même – comment font-ils pour ne pas voir que leur produit n’est – en l’état – tout simplement pas vendable à des touristes habitués, comme ils le sont eux-mêmes, à des destinations autrement attrayantes.

Le moins qu’on puisse faire en faveur des touristes qui nous rendent visite, c’est leur donner l’impression qu’on s’est donné du mal pour les accueillir. Prenons par exemple le tourisme de croisière, puisqu’il est (à nouveau) question de le relancer  en Martinique. D’emblée l’accostage au quai des Tourelles, sorte de no-man’s-land à l’allure vaguement industrielle, ne peut que doucher les enthousiasmes les mieux trempés. Et s’il existe un autre terminal à la Pointe Simon, nettement mieux placé pour qui voudrait découvrir Fort-de-France, celui-ci, bizarrement, ne reçoit qu’une minorité de paquebots.

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«Algérie-Martinique : parcours de Martiniquais pendant la guerre d’Algérie (1954-1962)»

 

Josette MANIN

Présidente du Conseil Général de la Martinique

Elisabeth LANDI

Présidente de la Société des Amis des Archives

 

 ont le plaisir de vous inviter à une soirée « Grands témoins »

placée sur le thème :

 «Algérie-Martinique : parcours de Martiniquais pendant la guerre d’Algérie (1954-1962)»

animée par Adams Kwateh de France-Antilles

mercredi 5 décembre 2012 à 18 H 00

Salle Frantz FANON à l’Atrium

Boulevard Chevalier Sainte-Marthe / Fort de France

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Impressions sur les Békés

Par Dominique DOMIQUIN

–C’est difficile pour un Guadeloupéen de prendre position dans une querelle entre Martiniquais. Encore plus lorsqu’il s’agit d’un contentieux entre blancs et noirs. Ce qui suit n’engage que moi. Je ne suis ni un universitaire ni une sommité littéraire mais je vais tâcher d’être honnête : Des chansons du répertoire traditionnel antillais à Petitjean-Roget en passant par Guy Cabort (Masson), Drasta Houël et Clémence Cassius de Linval, on aura tout dit, tout écrit sur les békés.

Pour que la société martiniquaise fonctionne il faut que le béké demeure… le béké ! Et si un béké tente de marronner la bitasyon (un béké riche, s’entend), si les plus conservateurs de ses compères békés ne l’ostracisent pas, les noirs se chargeront de systématiquement l’y renvoyer afin qu’il continue d’occuper son rôle indispensable d’être-à-détester, sans qui tout partirait à vau-l’eau… Je risque une hypothèse : en 2009, au plus fort d’une crise politico-sociale sans précédent aux Antilles, aucun noir Martiniquais n’est allé « koupé tèt boulé kay » du vieux béké symbole, Alain Huygues-Despointes, après sa performance hallucinante, hallucinée et hallucinogène dans le reportage de R Bolzinger, Les derniers maîtres de la Martinique.

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Un port de transbordement pour mieux développer la Martinique

— Par Jean Crusol—

 

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Vendredi dernier s’est tenue à l’hôtel Batelière la « Conférence portuaire ». La question de la mise en place des ports de transbordement dans les Antilles Françaises à été largement évoquée.

 

Qu’est-ce qu’il faut en retenir ?

 

Une réelle opportunité s’ouvre en 2015, nous ne devons pas la compromettre

L’ouverture du 3e jeu d’écluses du Canal de Panama crée une réelle opportunité pour la Grande Caraïbe en général et, en particulier, pour la Guadeloupe et la Martinique, ces îles restées jusqu’ici en marge de la réorganisation des réseaux de transport maritime entamée depuis les années 1980. Avec le passage aux gros navires transportant entre 7000 et 13000 containeurs, dès 2015, et la reprise attendue du commerce mondial, la demande de transbordement dans la zone, actuellement de 7 millions de containeurs, pourrait atteindre, à terme, 9 à 11 millions. Soit 2 à 4 millions d’unités supplémentaires. Les positions exprimées à Batelière autorisent à dire que tant nos responsables politiques, nos chefs d’entreprises, que nos représentants syndicaux ont pris la mesure de l’enjeu.

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La gestion d’un territoire dans la perspective du développement durable et solidaire : Le cas de la Martinique

 — par Emmanuel JOS —

Introduction : précisions conceptuelles et problématique

Au début de cet exposé, il convient d’apporter quelques précisions sur la signification des termes que nous seront amenés à utiliser.

1 – Définitions :

Gestion du territoire : le terme de gestion renvoie le plus souvent au domaine budgétaire et financier. Le gestionnaire d’un établissement est souvent celui qui s’occupe des finances. Dans un sens plus large, qui sera celui retenu ici, gérer signifie prendre en charge, exercer une responsabilité sur, administrer, utiliser un certain nombre de moyens pour parvenir à une fin. La gestion du territoire signifie alors tirer le meilleur parti du territoire en fonction d’objectifs que l’on s’est assigné.

Dans ce sens gestion du territoire se rapproche d’aménagement du territoire sauf que par aménagement du territoire on aura tendance à entendre : choix des localisations d’équipements, d’investissements, d’activités sur un territoire donné. Ces choix procèdent de décisions politiques autrement dit de ceux qui détiennent le pouvoir. Ceux qui détiennent le pouvoir de décision ou plus largement le pouvoir d’influence, ce sont bien entendu les élus mais pas seulement eux, il y a tous ceux qui exercent une influence effective sur les choix qui sont fait.

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Histoire de la Psychanalyse en Martinique*

 

*Texte publié dans le n° 11 de la Revue Carbet en 1991 « Psychiatrie, Psychanalyse aux Antilles? »


  — Par Luce DESCOUEYTE, Psychanalyste. —


« La psychanalyse vous permettrait d’espérer assurément de tirer au clair l’inconscient dont vous êtes Sujet. Mais chacun sait que je n’y encourage personne dont le désir ne soit pas décidé » (1).



Pourquoi écrire l’histoire de la psychanalyse ici ?

Il y aurait une possibilité d’en dire quelque chose, maintenant. Du temps est passé. Des relations se sont faites, défaites, réaménagées. Des analystes sont partis, d’autres venus rejoindre ceux qui continuaient. Des institutions se sont mises en place, qui durent, évoluent, vivent. Il y a des gens au travail, comment ? Il y aurait une nécessité d’inscrire du côté du symbolique ce qui s’est « archivé », « la conservation des impressions psychiques » (2) en chacun de nous et à l’intérieur du mouvement psychanalytique, ici, et d’en témoigner.

Comment l’écrire cette histoire ?

Le psychanalyste sait qu’il ne peut avoir la certitude que ce qu’il dit est vrai. Il est certain que les faits sont interprétés en fonction de la subjectivité et sont pris dans le discours.

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