— Par Selim Lander —
Deux jeunes gens s’aimaient d’amour tendre. Hélas, elle est riche et lui pas. Qu’il fût noble et elle roturière, l’affaire eût été dans le sac. Mais la famille de Dorante « vaut seulement » celle d’Angélique. Alors… Il y a bien quelque part un oncle suffisamment argenté qui montre de l’affection pour son neveu. Re-hélas, l’oncle est célibataire, encore vert et sur le point d’épouser. Le mariage des deux tourtereaux paraît impossible. Cependant nous sommes dans un théâtre où toutes les ficelles, même les plus grosses, sont permises. Il n’y a donc aucune raison de désespérer : Dorante épousera bien Angélique après quelques péripéties.
L’originalité de la pièce est dite dans le titre. La mère, qui doit s’opposer au mariage suivant les convenances du temps, se veut l’amie, la confidente de sa fille. Réticente, cette dernière finit par accepter cette idée révolutionnaire et par confier son amour à sa nouvelle « amie », … laquelle s’empresse de reprendre son rôle de mère, etc. Il y a certes quelque chose de très actuel dans cette situation. Aujourd’hui plus qu’hier, en effet, bien des parents, ne sachant plus quel rôle jouer exactement, hésitent devant leurs enfants entre la complicité et l’autorité.