— Par Sabrina Solar —
La Guyane traverse actuellement une crise sans précédent en raison d’une sécheresse exceptionnelle qui frappe particulièrement les régions amazoniennes du sud, notamment le bassin du Maroni. Le niveau des fleuves est tombé à un étiage « alarmant », un phénomène rare qui rend la navigation presque impossible. Cette situation, exacerbée par le phénomène El Niño et le dérèglement climatique, prive près de 40 000 habitants des communes isolées du Haut-Maroni et du Haut-Oyapock d’accès aux ressources essentielles, telles que l’eau potable, les vivres et le carburant.
Dans des villes comme Maripasoula, la plus grande commune du Haut-Maroni, les pénuries sont particulièrement sévères. Les prix des produits de première nécessité ont explosé, avec des packs d’eau atteignant jusqu’à 17 euros, et des bouteilles de gaz à 100 euros. La situation est d’autant plus grave dans les villages les plus reculés, où l’accès à l’eau devient critique. Les forages alluvionnaires, qui dépendent des nappes alimentées par les fleuves, ne fonctionnent plus correctement en raison de la baisse du niveau de l’eau. Les habitants, notamment ceux des villages amérindiens de la commune de Maripasoula, doivent désormais compter sur l’eau des criques pour leur hygiène quotidienne, mais cette eau n’est souvent pas potable.