Paris – Juge des enfants puis, entre autres, juge d’instruction pendant trente-six ans, Marie-Pierre Porchy a combattu l’effroyable banalité de l’inceste durant toute sa carrière et relevé son traitement insuffisant au sein de l’institution judiciaire.
Dans son livre « Les Silences de la loi » (Fayard), paru en 2003 mais réédité en mars après les révélations de l’affaire Olivier Duhamel, elle pointe les insuffisances du droit et des institutions pour protéger l’enfant d’une société où l’inceste, est selon elle « généralisé« .
A peine sortie de l’Ecole de la magistrature, Marie-Pierre Porchy est nommée en 1984 juge des enfants dans « une petite ville du Nord« . Une assistante sociale l’accueille: « dans les fermes du coin, il y a de l’inceste dans toutes les familles, et ça n’ira chez vous que quand il y a aura un conflit de voisinage et qu’ils se dénonceront« .
Il y a, dans ses premiers cas qui la marquent, celui de ce père qui entend réserver au futur bébé qu’il a eu avec sa fille le « même sort que celui réservé à la portée de petits chats récemment noyés dans le bassin« .