Étiquette : Mariano Pensotti

« Une Ombre vorace » de Mariano Pensotti

— Par Selim Lander —

La biennale d’Aix-en-Provence qui se déroule cette année du 21 septembre au 14 décembre accueille un certain nombre de spectacles théâtraux ou non (1) programmés par ou en co-production avec – comme c’est le cas ici – le Théâtre du Bois-de-l’Aune. Après Bye Heart de Tiago Rodrigues (2), voici une pièce de Mariano Pensotti commandée par le Festival d’Avignon pour des représentations hors les murs dans des lieux non dédiés au théâtre afin d’attirer un public non habitué, avec toutes les contraintes que cela suppose : espace restreint, non équipé, décor facilement transportable. À Aix, elle est présentée sur le plateau du théâtre de l’Archevêché où sont installés trois gradins, un moyen de sortir des lieux habituels du théâtre (un plateau n’étant pas destiné aux spectateurs) et de s’en tenir à une petite jauge. Aix, cependant, n’est pas un village et les amateurs de théâtre – sans parler des autres – y sont nombreux et nombreux furent ceux qui se sont retrouvés privés de ce spectacle donné seulement deux fois.

D’autant que Mariano Pensotti, dramaturge et metteur en scène argentin à qui l’on doit de nombreuses pièces, n’est pas un inconnu dans notre pays.

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« Une ombre vorace », « Kal », « Elles avant nous »

— Par Dominique Daeschler —

Une ombre vorace, texte et m.e.s. Mariano Pensotti

— Par Dominique Daeschler —

L’argentin Mariano Pensotti, réalisateur et fondateur du groupe Marea, à travers une ascension interrompue de l’Annapurna par la mort de l’alpiniste(Jean Vidal), part à conquête de soi et de ses zones obscures. Aller plus loin que le souvenir, vouloir comprendre, se mettre dans la « peau de »c’est ce que fait le fils de Vidal en partant sur les traces de son père. Parallèlement, un comédien, cherche dans un film sur la vie de Vidal, comment jouer Vidal. Le jouer ? Le vivre ? Le comédien a le même dilemme que le fils : à tarauder le souvenir, à exacerber la mémoire, voilà le réel qui ne sait plus qui a le dessus.

Les récits s’entrechoquent : le fils est le père, le père est le fils, le comédien est Vidal, le fils est le comédien qui devient le fils…tournis… Tout se croise, plusieurs récits, deux monologues se font face. Le double devient obsédant, comme l’idée d’un corps jamais retrouvé. L’argentine n’en a pas fini de chercher ses disparus des années de dictature.

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Avignon 2015 (18) : Qui sommes-nous ? – Mariano Pensotti

— Par Selim Lander —

Cuando vuelva a casa voy a ser otro – Quand je rentrerai à la maison je serai un autre

Cuando3Au cinéma, au théâtre aussi, on reconnaît les œuvres d’Amérique du Sud. Il est difficile de dire à quoi cela tient exactement, peut-être avant tout à une certaine manière de considérer l’humain qui combine l’empathie avec une certaine dérision, également à une certaine manière de traiter des sujets graves sans se prendre au sérieux. Mariano Pensotti est argentin (né en 1973). Sa renommée a largement dépassé les frontières et Cuando est une coproduction internationale à laquelle le festival d’Avignon s’est pertinemment associé. On aime en effet ce spectacle (en espagnol sous-titré) astucieusement construit et bien mis en scène et qui pose adroitement une question essentielle – c’est le cas de le dire – à savoir la grande question existentialiste : y a-t-il une « essence » de l’individu donnée une fois pour toutes, ou l’existence précède-t-elle l’essence ?

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