— Par Annick Justin-Joseph —
En dominante, la signature au sol d’un jeu de papier – damier que l’on retrouve par ailleurs finement miniaturisé, et déjouant l’ordinaire d’une table de cuisine ou de petits bancs créoles…
Le ton est donné d’un espace fortement codé, pour une nuit de la St Jean où, dans la cuisine de la propriété du Vénérable Maître Auguste, trois personnages nous feront vivre, sur fond d’attraction – répulsion, le décalage induit par leurs positions respectives, ce, jusqu’à un tragique dénouement.
Elle, Julie, la patronne, jeune mulâtresse et dominatrice des plus folles, sous l’emprise de l’ivresse et du désir, s’ingénie à posséder son major d’homme, Jean, lui – même fiancé à Christine, employée aux cuisines. L’autorité voire l’audace crue, le cynisme… mais aussi la musicalité de certain parler, font écho sur scène à un jeu très physique des acteurs, dans ce huis clos que régissent dans leur saveur érotique, tant la fascination que l’évitement, ou alors l’intrusion brutale d’effets de bascule…