— Par Jean Erian Samson —
Le monde est en manque de poésie, le constat est clair. La parole poétique est portée par une minorité, que je considère comme des combattants. Les actes poétiques sont moindres et le Poème est malheureusement peu circulé, sinon quelques tentatives qui émergent des sphères alternatives, des collectifs où cette parole demeure. Nous pouvons facilement inventorier ces espaces d’ailleurs qui prennent formes de revues, de tribunes ou de festivals. Je pense comme l’a dit Constant, dans la revue Cobra en 1949, que « C’est notre désir qui fait la révolution » et j’ajoute que la révolution n’est nullement possible sans s’accrocher à l’auro poétique qui émane du plus profond de nous-même et qu’on ignore souvent. Tout ça pour vous dire combien l’intérêt que représente ce nouveau festival de poésie est grand.
Il est urgent de parler la poésie, de la faire parler surtout ; on a souvent tendance à étouffer la parole des arbres, le chant des oiseaux, le murmure des vagues, et parler à leur place. Oui, il est urgent de donner voix au Poème, le seul, je dis bien le seul qui peut nous dédouaner des blessures béantes qui agonisent le monde, l’unique brèche fragile où la beauté se glisse.