— Par Hélène Lemoine —
Dans son étude minutieuse sur le traitement judiciaire des violences sexuelles et conjugales en France, Maëlle Stricot, doctorante à l’Ecole d’économie de Paris et affiliée à l’Institut des politiques publiques, présente une analyse exhaustive, mettant en lumière des données essentielles pour une meilleure compréhension de ces problématiques complexes et urgentes. En se basant sur des données administratives couvrant la période de 2012 à 2021, cette recherche offre un regard approfondi sur les tendances, les défis et les évolutions dans la réponse judiciaire à ces formes de violence.
Malgré l’élan de prise de conscience généré par le mouvement #MeToo en 2017, les violences faites aux femmes demeurent une réalité alarmante dans la société française. L’analyse révèle que, bien que le nombre d’affaires portées devant la justice ait augmenté au fil des ans, le taux de classement sans suite demeure élevé, touchant 86% des cas de violences sexuelles et 72% des cas de violences conjugales. Ce constat soulève des questions sur l’efficacité du système judiciaire dans la protection des victimes et la lutte contre ces crimes.
Une exploration plus approfondie révèle que ces classements sans suite sont souvent attribués à un manque de preuves suffisantes pour caractériser l’infraction, plutôt qu’à l’incapacité à identifier les auteurs.