— Compte–rendu de lecture de Lyonel Icart —
« La question linguistique haïtienne / Textes choisis »
Robert Berrouët-Oriol et Hugues Saint-Fort
Éd. Zémès/Cidihca, juin 2017
Par Lyonel Icart, Ph.D.
Montréal, le 3 août 2017
Des heures durant, après la lecture du livre de Berrouët-Oriol et Saint-Fort « La question linguistique haïtienne / Textes choisis », je suis resté pensif. D’innombrables souvenirs de mon enfance au pays natal plongée dans le bilinguisme créole français de la nation ont refait surface. Et mon engagement en alphabétisation auprès de mes compatriotes à Montréal dans les années 1980 a ordonnancé mon appréhension de ces vingt-huit textes qui nous sont offerts. Au premier abord, je craignais un ouvrage de spécialistes émaillé de termes techniques qui auraient rendu la lecture fastidieuse. Fort heureusement, les auteurs ont su trouver le niveau de langue approprié pour séduire, accrocher et captiver le lecteur profane sans sacrifier la précision conceptuelle. Ils nous offrent un ouvrage qui ancre à sa juste place la langue injustement forclose de tous les Haïtiens, le kreyòl, sans congédier le français et l’héritage culturel qui l’accompagne.
La langue est le système symbolique qui nous permet de penser, d’appréhender le monde et de communiquer c’est-à-dire ce qui fait de nous ce que nous sommes.