— Par Selim Lander —
Monde enchanté, grâce, émerveillement, performance, modestie, talent, tels sont quelques-uns des mots qui viennent à l’esprit devant Lorène Bihorel en train de créer ses tableaux. Le monde enchanté, la grâce et l’émerveillement sont pour ceux-ci ; la performance, la modestie et le talent pour celle-là. S’il fallait trouver un équivalent au spectacle offert par L. Bihorel, on ne verrait guère que le film de H.-G. Clouzot montrant Picasso en train de peindre et le tableau qui se construit progressivement sous nos yeux sans aucune interruption, aucune hésitation apparente. Mais L. Bihorel, quant à elle, travaille avec du sable, ou plutôt des sables de teintes légèrement différentes et c’est merveille de la voir dessiner une fleur, un oiseau, un visage, un chamelier, une pin-up sans avoir jamais besoin de se reprendre. Ce qui témoignerait d’une maîtrise déjà étonnante du dessin si elle utilisait la plume ou le crayon devient exceptionnel quand on utilise un matériau qui a tendance à se répandre n’importe où, … comme savent tous ceux qui ont essayé de bâtir des châteaux de sable.