–Par Olivier Dartigolles*—
En proposant à la jeune Léonarda un « accueil à elle et à elle seule », le président de la République vient de demander à une enfant de 15 ans de choisir entre la France et sa famille. De choisir entre l’école de la République et ses parents. Cet affront aux valeurs républicaines se double aujourd’hui d’un insupportable manquement à la convention internationale des droit de l’enfant, dont la France est signataire.
En réponse à l’immense émotion provoquée par l’expulsion de Léonarda, François Hollande rappelle le cadre légal et le « respect de la loi »,propose une accélération des procédures d’expulsion tout en souhaitant que « l’école soit protégée ». La ligne Valls, dans la continuité du sarkozysme, est confortée alors qu’il faut changer la loi et mettre fin sans délai à toutes les expulsions de jeunes étrangers scolarisées.
Nous attendions une parole présidentielle forte, claire. Le président Hollande pouvait, face aux tensions, aux stigmatisations, en appeler au sursaut républicain. Plus qu’une occasion manquée, il s’agit bel et bien d’une grave faute politique et morale car on ne peut jamais proposer la liberté et l’égalité sans la fraternité.