Deux danseuses noires + deux circassiennes blanches, une pièce 100 % femmes avec une intention féministe affichée. Les danseuses sont souvent quatre en réalité car les deux circassiennes se mettent également à danser dans les tableaux à quatre. Après un prologue superflu au cours duquel est délivré en voix off un premier discours militant (éloge de la « femme djok », i.e. poteau mitan) à la clé, le spectacle commence et sera un enchantement de début à la fin, faisant oublier aussi bien le discours inaugural que celui qui viendra interrompre brièvement la pièce. Dans cette veine, on aura préféré le moment où une danseuse, micro en main, s’adresse à sa partenaire (puis idem pour les circassiennes).
Il n’y a pas si longtemps, on voyait fleurir sur les plateaux des pièces parlant des migrants : c’est sans doute ce qu’attendaient les subventionneurs. Désormais la mode est pour les sujets « woke » (racisés, femmes, lgbtq…). Ainsi va le monde. Toutes ces vertueuses intentions n’empêchent heureusement pas de faire de bons spectacles. Et celui-ci en est un, son ramage sauvé par son plumage.