Pékin – Cuir, perruques et talons hauts. En Chine, les minorités sexuelles se défoulent désormais au rythme du voguing, une danse inspirée des défilés de mode qui auraient été revus et corrigés par des drag queens.
Pression familiale, sociale et politique: lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et queers (LGBTQ) peinent à sortir du placard dans un pays qui n’a retiré l’homosexualité du classement des maladies mentales qu’en 2001.
Leur joie n’en est que plus grande en ce samedi soir à Pékin, lors du plus grand bal de voguing jamais organisé dans l’austère capitale chinoise.
Défilant sur la piste au son d’une house music assourdissante, les danseurs outrageusement maquillés électrisent leur public avec leurs poses lascives et leurs vastes mouvements des bras qui définissent le voguing.
Déchaînés, des centaines de jeunes Chinois LGBTQ, dont beaucoup venus de loin, hurlent leur enthousiasme, pendant que les juges sélectionnent les meilleurs danseurs.
« C’est la récré des marginalisés« , observe l’organisateur de la fête, Li Yifan, mieux connu sous le surnom de « Bazi« .
A 27 ans, ce pilier des nuits pékinoises donne aussi des cours de voguing, une danse « à la forte vitalité » qui reflète « l’esprit de résistance des minorités sexuelles« .