Joseph Serrant, seul général noir de l’Empire
Raymond Chabaud
Préface : Lieutenant-colonel Pierre Garnier de Labareyre
Peut-on être martiniquais, noir, abolitionniste, officier de la Légion d’Honneur, général nommé par Napoléon sur le front et membre de l’état-major de Louis XVIII ? L’histoire de Joseph Serrant débute dans l’époque troublée de la Révolution pour s’achever dans le morne conformisme de la Restauration.
Cordonnier à Saint-Pierre, Joseph Serrant s’active dans le Club des jeunes citoyens et se bat pour l’abolition avec Louis Delgrès : tous deux participent, dès 1792, à la première abolition qui ne durera guère. Puis c’est la guerre où il peut enfin exprimer sa bravoure : Napoléon le nomme général après la victoire d’Ostrovno. Joseph Serrant est le seul métis élevé au grade de général par Napoléon, le seul métis général d’Empire.
Chabin, aux Antilles, Joseph est Noir. En Europe, seul officier métis dans une armée qui n’en compte guère, il est vu comme Blanc. Aux Antilles, révolutionnaire, Joseph se prend d’une passion pour la Nation. En France, la Nation jacobine lui fera oublier la singularité antillaise.
L’histoire de Joseph Serrant est une histoire moderne, une histoire d’homme déplacé qui perd ses repères et doit s’en construire de nouveaux.