—Par Roland Sabra —
C’est une histoire d’hommes. Une histoire d’hommes dans la tourmente de la première Guerre Mondiale. Une montagne d’Alsace, le Viel-Armand, surnommée HWK pour « Hartmannswillerkopf », est l’enjeu d’un combat aussi absurde, que meurtrier. Des milliers de soldats de chaque coté du front vont mourir là sans que les positions d’un des deux camps aient fini par bouger à la fin du conflit. Le narrateur, qui parle à la première personne du singulier est un horloger de trente-deux ans qui, dans la boucherie, fait figure de survivant et donc de vétéran. A quoi rêve Gaspar? Á sa Doudou martiniquaise, grosse de ses œuvres et qui l’attend dans la maison familiale. L’attente est longue, à l’arrière comme au front. La mort est là omniprésente et le cœur de hommes se donne à dire sur les présences plutôt que sur les absences. Il y a là d’autres hommes dont les vies, comètes dans le ciel de la guerre, ne pèseront pas plus que la lumière éphémère qui les soutient.