— Par Michèle Bigot —
A ce titre poétique répond un recueil de nouvelles d’un auteur qui a jusqu’ici publié des romans-jeunesse et des pièces de théâtre. Il ne s’agit pourtant pas de son premier recueil de nouvelles. Il a jusqu’ici pratiqué des nouvelles dites « noires » ou « contemporaines ». Mais plus contemporain que ce dernier recueil, ça va être difficile à trouver, puisqu’il est entièrement consacré à la crise sanitaire que nous venons de vivre et à l’expérience du confinement. On s’attend donc à une expérience de lecture inconfortable, voire douloureuse. Or il n’en est rien. Aussi dramatique que soit le sujet, l’auteur parvient à le traiter tantôt avec humour, tantôt avec une empathie communicative. Toute la palette des émotions est représentée et tous les registres sont activés. Du dramatique au drolatique, c’est l’ensemble de l’expérience vécue qui est convoquée. Il n’y a pas là de héros mais juste des hommes ordinaires, parfois admirables parfois pitoyables, toujours désorientés, comme vous, comme moi.
Avec ce recueil de nouvelles, la littérature nous offre deux de ses plus beaux paradoxes. Le premier paradoxe, c’est que seul le singulier nous permet de toucher à l’universel.