Étiquette : « L’amant’

« L’Amant » Mise en scène de Yoshvani Médina. Au jeu de la vérité, les dés sont pipés

— Par Roland Sabra —

 Harold Pinter: «Il n’y a pas de distinctions tranchées entre ce qui est réel et ce qui est irréel, entre ce qui est vrai et ce qui est faux. Une chose n’est pas nécessairement vraie ou fausse ; elle peut être tout à la fois vraie et fausse.». C’est du théâtre dont il s’agit, seulement du théâtre et celui-ci peut s’ingénier à détourner les conventions théâtrales en l’occurrence dans « L’Amant »: un trio mari-femme-amant, une anglaise oisive et lascive qui s’encanaille avec l’amant de longs après-midi, puis prend le thé, tandis que le mari s’attarde au bureau. On part d’une situation vaudevillesque traditionnelle, et on aboutit par déstructuration au fin fond de l’enferment du couple dans les demi-vérités, les mensonges à mi-mots, les faux-semblants, la suspicion et les affres de l’implicite noyé dans les brumes de la dérision. Un couple et son infidélité en partage, comme ciment d’une fissure à creuser au détour des regards fuyants et de la vie qui s’en va ne n’avoir jamais été là. Elle a donc un amant et il le sait.

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« L’Amant », un schizo-drame de Harold Pinter, le maître du théâtre de la fragmentation

— Par Roland Sabra —

 

 

Pour Michel Louis.

« Le prix Nobel de littérature pour l’année 2005 est attribué à l’écrivain anglais Harold Pinter « qui dans ses drames découvre l’abîme sous les bavardages et se force un passage dans la pièce close de l’oppression ». C’est ainsi qu’a été annoncée très officiellement la chose. Deux caractéristiques donc dans l’oeuvre de l’écrivain, une exploration des abîmes de l’être humain et un combat permanent contre l’oppression. Qui est donc Harold Pinter? Qu’est-ce qu’un schizo-drame? Pourquoi la pièce « L’amant » que monte Médina relève-t-elle d’un théâtre de la fragmentation?

Le combattant de la liberté contre toutes les oppressions et les injustices.

Né en 1930, de parents juifs d’origine russe Pinter, est né dans l’East End de Londres, il y passe son enfance avant d’être éloigné en 1939 pour cause de bombardements. Il y reviendra en 1942 et gardera pour le reste de ses jours le souvenir de ces nuits pendant lesquelles les murs tremblaient sous les effets des bombes. A quinze ans il fait le coup de poings contre les sympathisants fascistes qui s’en prennent aux enfants juifs de l’Eastside.

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