— Par Christian Antourel —
Ces deux là sont des migrants, en partance pour « un jardin d’Eden » rêvé. C’est clair, ils rythment la pièce au son de leur horloge interne et intime.
L’histoire commence ainsi : un fleuve. Apparaissent deux personnages sur la berge, visiblement poursuivis, qui attendent l’arrivée d’un passeur chargé de les faire traverser et rejoindre l’autre rive. Du côté de la Liberté. Toute la pièce se passe pendant leur attente de ce batelier considéré comme un ange de la mort. Dans ce carré, espace limité par le souffle des acteurs tout se joue, l’acuité de ce qui défaille. Ils espèrent, égrènent leurs souvenirs s’en inventent même, rêvent, réfléchissent à leur avenir.
Avec un minimum de ressources mais de l’imagination à un moment où les migrations sont modulées par des guerres et la misère incessante des peuples : l’actualité nous est donnée sur un plateau. Le scénario restitue l’attitude des migrants face à un choix cornélien, ils sont placés face à des dilemmes complexes, à savoir rester où ils vivent et risquer des mauvais traitements, voire la mort en fonction de leur situation personnelle, d’une part et risquer la mort en embarquant à bord de l’embarcation d’autre part La liberté ou la mort !Le