— Par Widad Amra —
La main se pose, tâtant le livre, le caressant, s’y promenant, comme l’on fait des objets d’art. Couverture noire et bleue, hiéroglyphes satisfaisant les yeux. Le livre s’appelle Contes de l’âme antillaise Kontè Kréyol, signé Jean-Mico et Léonie terrine, aux éditions Exbrayat. Traduction créole : Pierre Pinalie.
Le livre s’ouvre, la main tourne les pages. Le regard plonge dans l’univers magique de l’esthétique, happé par l’uniformité de l’ensemble en un concert de bleus variés. Bleu indigo, bleu ciel, bleu roi, bleu marine, bleu nuit, bleu azur, bleu outre-mer. D’une page à l’autre, le bleu varie, occupant presque tout l’espace, offrant son éventail, servant d’écrin, aux mots, aux dessins, aux couleurs. Servant de support à la langue du conte : le créole. En bordures blanches, le texte en français. Le livre est beau. S’en dégage le souffle étonnant d’une cosmogonie personnelle. Un lieu surréaliste .