— Par Christian Antourel —
Dans un cadre conceptuel agité où l’Art Nègre tente de se frayer un chemin, on observe partout le regroupement d’artistes audacieux et de bonne volonté.
Ils conçoivent l’art ancien en perspective, une façon de revivifier, de réhabiliter la tradition. Refusant de s’insérer dans une stratégie platonique, commune de dérision, voire de déréliction où la facilité est à son paroxysme, l’A.M.4, prend son rôle à bras le corps et exprime la singularité percutante d’une philosophie active imprégnée de réflexions, de doutes, d’émotion, de certitudes aussi. Il convient de changer le désordre établi des choses en marquant l’espace culturel d’une trace de son intégrité partisane. Rien de plus légitime en somme. C’est du corps en mouvement, dans son expression la plus exacerbée dont il est question. Bèlè – Grand Bèlè – Bélya – Dammyé – Kalennda. La source vive, le feu sacré. Ces danses et leurs musiques regar a sou koté qui vous toisent de haut en bas et inversement. Ces danses qui marronnent entre rires et grimaces quand la tradition est bien là, sous les pieds nus et dans le rythme d’une littérature dansée, parfois impudique, dékatchiyé, écorchée brut dans sa sueur qui parle dans l’accent d’un « souffle barbare ».