Alger – Il y a vingt ans éclatait le « Printemps noir » en Kabylie, des émeutes nées de la mort d’un lycéen dans une gendarmerie, réprimées dans le sang par le régime. Une révolte au nom de l’identité berbère, pionnière de la contestation dans la rue.
Le 18 avril 2001, Massinissa Guermah, 18 ans, est grièvement blessé par une rafale de kalachnikov dans la gendarmerie de Béni-Douala, un bourg montagneux près de Tizi Ouzou, à l’est d’Alger.
Le lycéen avait été interpellé après une banale altercation entre jeunes et gendarmes. Deux jours après, il meurt dans un hôpital à Alger.
La Kabylie, qui s’apprêtait à célébrer le 21e anniversaire du « Printemps berbère » d’avril 1980 — des manifestations en faveur de la reconnaissance de la culture berbère — se soulève après les obsèques du jeune homme.
Un peu partout, les habitants descendent dans les rues des bourgs et des villages pour réclamer la fermeture de toutes les brigades de gendarmerie de la région.
Les manifestations tournent à l’affrontement avec les forces de l’ordre qui tirent à balles réelles.