— Par Fara C. —
Une salle pleine, malgré tout. Malgré la peur et la peine. Mardi soir, artistes et spectateurs ont partagé un moment unique dans ce théâtre parisien qui a décidé de maintenir son festival. Compte rendu.
Sur le chemin des Bouffes du Nord, résonnaient en moi les vers d’Aragon, de la Diane française : « Mon pays, mon pays a des mares et j’y lis le malheur des temps… » En ce mardi 17 novembre, jour de lancement du 3e festival Worldstock, qui se consacre aux musiques d’ailleurs et honore l’altérité, il y a, sur le trottoir du Théâtre des Bouffes du Nord, autant de monde que d’habitude. On croirait presque qu’il s’agit d’une ordinaire soirée de concert. Sauf que la foule est d’un calme singulier. On remarque de nombreux professionnels, qui ont tenu à venir : Pierrette Devineau, directrice du Paris Jazz Festival, Alex Dutilh (émission Open Jazz sur France Musique), André Cayot (de la délégation à la musique au ministère de la Culture), Lilian Goldstein, directeur des musiques actuelles à la Sacem, l’écrivain spécialiste du blues Sébastian Danchin…
Lorsque Jowee Omicil, saxophoniste et compositeur, commence à jouer, en première partie d’Erik Truffaz, la salle est pleine, « hormis quelques spectateurs qui avaient prépayé leur billet et qui ne sont pas venus, mais pas plus que de coutume », précise Étienne Ziller, programmateur de Worldstock.