Étiquette : Joséphine de Beauharnais

En Martinique, l’impératrice Joséphine, fille du pays devenue symbole de l’esclavage

Les statues de plusieurs personnalités, associées à l’esclavage, ont été déboulonnées dans l’île. Parmi elles, l’impératrice et épouse de Napoléon, dont la figure controversée continue d’exciter les passions.

En Martinique, trois statues de personnalités jugées esclavagistes par des activistes ont été déboulonnées depuis un an. Parmi elles, celle de Joséphine de Beauharnais, une fille du pays devenue impératrice, et qui attire les touristes, mais dont la figure est très controversée sur l’île. Sur l’île, le 22 mai est un jour férié où ne résonnent que les tambours et les chants traditionnels pour fêter l’abolition de l’esclavage.

Il y a un an, c’est cette date que les militants anticolonialistes ont choisi pour déboulonner les statues de Victor Schoelcher. L’artisan de l’abolition de l’esclavage, longtemps adulé sur l’île, est devenu persona non grata pour ces jeunes activistes qui rappellent que ce sont les esclaves qui ont, seuls, arraché leur liberté en 1848, avant que n’arrive sur l’île le décret d’abolition. Le débat historique a ensuite entraîné la chute de deux autres statues en juillet 2020, celles de Pierre Belain d’Esnambuc, premier colon de Martinique et de Joséphine de Beauharnais, née Marie-Joseph-Rose Tascher de la Pagerie en 1763 sur l’île et épouse de Napoléon Bonaparte, qui a rétabli l’esclavage en 1802.

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« Joséphine de Beauharnais, impératrice des Français » de Jobst Knigge

Disponible sur Arte du 01/05/2021 au 31/05/2021.

De sa naissance en Martinique à son décès au château de Malmaison, retour sur la vie mouvementée de Joséphine de Beauharnais, l’égérie de Napoléon Ier.

Née en 1763 dans une riche famille de colons martiniquais, Marie-Josèphe-Rose de Tascher de La Pagerie est mariée à l’âge de 16 ans au vicomte Alexandre de Beauharnais. De cette union malheureuse naissent deux enfants, Eugène et Hortense. Séparée de son époux six ans plus tard, elle vécut à Paris la vie d’une mondaine désargentée et poursuivie par ses créanciers. Emprisonnée comme Beauharnais sous la Révolution, sauvée par la chute de Robespierre Rose fut libérée le 9 thermidor alors que son mari avait été guillotiné. Sa grande beauté et ses élégantes toilettes ouvrent à la veuve les portes des salons de la haute société.

Femme de pouvoir
Grâce à l’un de ses supposés amants, le membre du Directoire Paul Barras, elle fait en 1795 la connaissance du général Bonaparte, de six ans son cadet. Tandis qu’il tombe éperdument amoureux de celle qu’il appelle « Joséphine », cette dernière, plus prosaïque, entrevoit surtout dans cette rencontre la stabilité financière qui lui manquait jusqu’alors.

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Martinique : Histoire & Mémoire, statues de Schœlcher et de quelques autres…

Récapitulatif provisoire de 86 contributions au débat

Sur l’abolition de l’esclavage : fausses querelles et vrais problèmes — Par Édouard de Lépine —

S’appuyer sur une mémoire partagée pour bâtir une vision ambitieuse de l’avenir — Par Olivier-Ernest Jean-Marie —

Casser les statues de Schoelcher est une démarche qui méconnaît une part de l’histoire de la fin de l’esclavage!Par Gilbert Pago —

Points de vue sur un évènement marquant de ce 22 mai 2020 France Antilles du 22 mai 2020 :  l’événement à Fort-de-France

A bas Schoelcher ! Alors faut-t-il sortir du cocon de l’état-providence français ? — Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le débat ce n’est pas ça ! — Par Fola Gadet, écrivain et universitaire

Schoelcher : détruire une statue est-il toujours illégitime ? — Par Catherine Bertho Lavenir —

Une intéressante contribution au débat Tribune de Myriam Cottias

Mauvais geste, saine révolte Déclaration de Louis Maugée après le saccage des statues de Victor Schœlcher

Statues de Schœlcher : n’y aurait-il aucune oreille ? — Par  Anique Sylvestre, écrivaine —

La statue foyalaise de Schoelcher : une œuvre d’anciens esclaves. — Par Yves-Léopold Monthieux —

Cet enfant qui a grandi… — Par Ali Babar Kenjah —

Blablas, leçons et donneurs de leçons.

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Martinique : la statue de Joséphine de Beauharnais démolie à Fort-de-France

Des militants ont également mis à terre un monument représentant le colon Pierre Belain d’Esnambuc, qui avait pris possession de l’île au XVIIe siècle.

Deux mois après les premiers déboulonnages de statues de Victor Schoelcher en Martinique, de nouveaux monuments ont été mis à bas ou dégradés ces derniers jours dans les Antilles. Ce dimanche, à Fort-de-France, ce sont les statues de Joséphine de Beauharnais et de Pierre Belain d’Esnambuc qui ont été détruites par un groupe de militants, selon La 1ère.

Fille d’un riche planteur de l’île, Joséphine de Beauharnais était également l’épouse de Napoléon Bonaparte, qui rétablit l’esclavage dans les colonies françaises en 1802. La statue de l’impératrice, déjà privée de tête depuis près de trente ans, a été renversée place de la Savane dans le centre-ville de Fort-de-France en fin de matinée. Elle a été ensuite recouverte de feuilles de palmiers avant que les militants n’y mettent le feu.

Deux mois après les premiers déboulonnages de statues de Victor Schoelcher en Martinique, de nouveaux monuments ont été mis à bas ou dégradés ces derniers jours dans les Antilles.

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Dégradations de statues : il était une fois Joséphine…

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Le 27 octobre 2011 paraissait dans l’hebdomadaire ANTILLA la contrechronique intitulée « Haro sur Joséphine de Beauharnais » (voir Internet). Elle m’avait été inspirée non pas par la décapitation en effigie de l’Impératrice, mais par des événements du moment : « …le cri de colère d’une grande dame, la très estimée Olga Ménil, …l’intervention remarquée d’un jeune président d’association de Ste Thérèse », deux évènements qui laissaient indifférente la classe politique. Puis « les célébrations des victimes de la loi du 15 octobre 1960 et l’anniversaire de la mort de Frantz Fanon » qui, en revanche, mobilisèrent des dizaines de militants. Mais un sujet a été vécu comme une déclaration de guerre par les intellectuels martiniquais, en particulier des historiens : l’attribution par le gouvernement du label touristique dite « demeure illustre » à la demeure où Joséphine de Beauharnais naquit et vécut jusqu’à l’âge de seize ans ». « …Pour ces intellectuels, il y a une odeur de régalien et de négationnisme dans cette affaire : insupportable ! », écrivais-je. « Un débat fut promptement ouvert à la manière des débats martiniquais ; la conclusion étant connue d’avance, il s’agissait pour chacun de trouver le bon argument pour dire non à ce projet. »

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