— Par Michèle Bigot —
C’est un monologue, une charge contre l’identité que Delphine Horvilleur publie en 2022. Il est plus que jamais d’actualité aujourd’hui alors que les « identitaires » menacent de prendre le pouvoir. Identitaires que l’on ne trouve pas seulement à l’extrême droite, quoique ce soit leur terreau naturel. « Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part » font florès aujourd’hui, comme ceux qui croient dur comme fer être quelqu’un, un seul et unique quelqu’un, que les thérapies douces et la spiritualité new age californienne nous inviteraenit à retrouver, à cultiver. Que ces idéologies soient funestes autant que risibles, ça ne fait aucun doute.
Delphine Horvilleur appuie sa démonstration sur l’exemple de caméléon qu’a fourni Romain Gary avant de disparaître. Fiction littéraire, double de papier savamment entretenu, supercherie d’écriture, autant de figure de la multiplicité de l’être et Emile Ajar est là pour nosu le rappeler. Delphine horvilleur en rajoute une couche en imaginant un fils pour Emile Ajar, Abraham Ajar, fils d’un père ficitf , enfant d’un livre. elle va chercher dans les textes de la tradition juive l’aliment de cette philosophie du manque et de la pluralité: on reconnaît ici la philosophie de Marc-Alain Ouaknin, précieuse pour les temps qui nous attendent.