— Par Selim Lander —
Compartiment fumeuses : 100% féminine
Une pièce de Joëlle Fossier, M.E.S. Anne Bouvier, avec Bérengère Dautun, Sylvia Roux et Nathalie Mann.
Les indications précédentes indiquent déjà que nous sommes en présence d’une pièce à 100% par les femmes : écrite par une femme, mise en scène par une autre femme et interprétée par trois comédiennes. Compartiment fumeuses – qui se déroule en outre dans une prison de femmes – est-elle aussi une pièce pour les femmes ? Un homme que la pièce ennuie est en droit de se poser la question : peut-être n’a-t-il tout simplement pas la sensibilité requise, qu’elle soit innée ou acquise – ne prenons pas partie ici pour ou contre la théorie des genres – pour apprécier à sa juste valeur les subtilités de l’histoire qui lui est contée.
D’un rapide sondage, il s’avère que la déception produite par Compartiment fumeuses dépasse les différences de genre. Pour ma part, j’incriminerai en premier un texte qui ne quitte jamais le premier degré. Les deux personnages principaux, présents de bout en bout sur le plateau sont deux prisonnières partageant la même cellule : l’une, Blandine, après quelques minauderies, avoue qu’elle est inculpée du meurtre sur son père non sans préciser aussitôt qu’elle a droit à toutes les circonstances atténuantes, puisque ce dernier n’a cessé de la violer depuis l’âge de huit ans.