Tribune
Prix Nobel d’économie en 2014 et président honoraire de Toulouse School of Economics (TSE), Jean Tirole accorde à La Dépêche du Midi une tribune exclusive dans laquelle, à une semaine du second tour de la présidentielle, il étrille point par point le programme économique de Marine Le Pen.
Depuis la Seconde guerre mondiale, l’extrême droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir. Son arrivée aux affaires aurait des conséquences considérables pour notre société et les valeurs de notre pays. La volonté de sa candidate de s’éloigner de l’Europe et de ses principes démocratiques pour se rapprocher de leaders populistes comme les dirigeants hongrois et polonais, voire d’un dictateur comme Poutine semble particulièrement inquiétante. Ces points ont été maintes fois évoqués, à raison, pour lui faire barrage. Mais qu’en est-il de son programme économique ?
La gestion d’un État peut être comparée à celle du budget de la famille ou d’une entreprise. Si l’on emprunte, il faut dépenser l’argent de façon à pouvoir rembourser, il faut être crédible, et il faut des garants. Pour la France, ces trois critères se traduisent ainsi : préparer l’avenir économique du pays, gagner la confiance des prêteurs et le soutien de l’Europe.