Dans le dossier Elections dans les Outre-mer du journal Le Monde
Les électeurs auront le choix entre 14 listes à la Martinique et 12 à la Guadeloupe
Fort-de-France – correspondance de Jean-Michel Hauteville
« Nous ne pouvons plus nous résigner à voir nos jeunes partir par milliers chaque année » martèle, lors d’un meeting de campagne, vendredi 4 juin, Jean-Philippe Nilor, tête de la liste régionaliste martiniquaise Ansanm pou péyi-nou (Ensemble pour notre pays), en lice pour les élections territoriales. « C’est un discours mortifère » , tonne le tribun. Dans la halle du marché du Lamentin, la deuxième ville de l’île, en dépit de l’heure tardive et des trois heures d’allocutions qui ont précédé cette intervention, l’audience approuve avec un enthousiasme fervent.
L’émigration des forces vives – étudiants, demandeurs d’emploi, jeunes actifs diplômés ou non – loin des rivages de leur île est un des thèmes majeurs de cette campagne. La société martiniquaise est hantée par le spectre d’un dépeuplement amorcé il y a une décennie : après avoir culminé à 396 000 habitants lors du recensement de 2009, la population de la Martinique a reculé de 7 %, pour tomber à 369 400 habitants en 2018.