— Par José Alpha —
Face à la scène où se déroulait le drame familial que m’invitait à voir au Théâtre municipal de Fort de France la pièce « le cœur d’une mère » de Jean Michel Dubray du « Théâtre-du-bon-bout » de la Martinique, j’entendais les commentaires murmurés, les rires, les approbations et les soupirs d’une salle immergée par la douleur d’une jeune mère durement confrontée au protectionnisme maternel exercé sur le père de sa fille, par celle qui aurait pu être sa belle mère.
Une situation bien connue dans toutes les familles du monde et particulièrement dans les Antilles, les pays latins d’Europe, des Amériques et de la Caraïbe. La mère protège tellement son fils qu’elle en fait un lâche, un profiteur, un « coq en pâte » immature et manipulateur comme ont pu le souligner, avec l’auteur de la pièce, les cliniciens qui tentent encore d’éclaircir le rôle du père dans la famille antillaise. En fait, la mère courage (Solange) qui a élevé seule son fils (Roger), répète son propre échec affectif et conjugal en jetant l’opprobre sur la jeune « intrigante » (Brigitte) qui a tenté de lui dérober par la maternité, ce fils trop « bien aimé ».