— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La société française est traversée par des tensions croissantes qui révèlent des fractures sociétales profondes et un sentiment de malaise politique et économique généralisé. Historiquement pessimistes et inquiets de l’avenir, les Français semblent aujourd’hui persuadés du déclin de leur pays, et donc se détournent en masse des partis traditionnels. La défiance s’est installée, non seulement vis-à-vis des institutions politiques et économiques, mais aussi entre les citoyens eux-mêmes.
Les Français sont depuis longtemps réputés pour leur pessimisme. Une enquête récente montre que 72 % des Français estiment que le système démocratique fonctionne mal. Cette perception est exacerbée par la conviction que les hommes et les femmes politiques agissent principalement pour leurs intérêts personnels, un avis partagé par 82 % de la population. Ce climat de méfiance est symptomatique d’une société qui se sent délaissée et trahie par ses élites.Le sentiment de déclin national, alimenté par des difficultés économiques persistantes et une incapacité apparente à résoudre les problèmes structurels, renforce ce pessimisme. Le chômage, la vie chère, la précarité, et les inégalités sociales sont autant de facteurs qui alimentent le désenchantement.

La recomposition du paysage politique français, sous l’impulsion active exacerbée par un contexte économique difficile et des mutations sociétales rapides, laisse présager une période de grande instabilité. Il va y avoir une période de tensions très fortes en France hexagonale et en outre-mer. Le paysage politique et économique français est entrain d’exploser en plein vol. La recomposition du paysage politique français, couplée à une mutation sociétale rapide et un contexte économique difficile, crée un terreau propice à l’inadaptation et aux violences sociales. De nombreux citoyens pourraient se retrouver en perte de repères, incapables de comprendre les nouveaux enjeux politiques et économiques et de s’adapter aux évolutions en cours. Cette situation pourrait engendrer des violences sociales dans un avenir proche. Compte tenu des interactions en cours, il faut analyser les causes de cette inadaptation, ses conséquences potentielles et les mesures possibles pour atténuer les risques de conflits sociaux et d’une montée exponentielle de la violence au sein de la société française et qui plus est dans un contexte politique et économique tumultueux.
Le président Emmanuel Macron a récemment déclaré dissoudre l’Assemblée nationale, un mouvement audacieux qui a fait l’objet de nombreuses spéculations et analyses politiques. En apparence, cette décision pourrait ressembler à une stratégie de « poker menteur », un jeu où le bluff et la manipulation des perceptions jouent un rôle crucial.Le poker menteur est un Jeu basé sur le bluff, pouvant réunir plusieurs joueurs. Mais au sens politique c’est une action ou manœuvre visant à tromper quelqu’un. Le bluff est une technique qui, lors d’une partie de poker, consiste à simuler un jeu différent de celui réellement détenu. Il peut s’agir d’un coup de bluff ponctuel, on dit alors « psychologique », ou d’une stratégie sur le long terme visant à user ses adversaires en brouillant systématiquement les pistes. Nous sommes bien dans ce deuxième cas de figure avec la dissolution de l’Assemblée nationale décidé par le président Emmanuel Macron. Dans les faits, d’après le magazine Times la victoire potentielle du Rassemblement national aux législatives prochaines placerait le parti nationaliste en position de placer un premier ministre à Matignon.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Depuis des décennies, la Guadeloupe s’efforce de briser les chaînes de l’injustice structurelle ancrée dans son économie, mais les promesses de changement semblent se dissiper dans un océan de déni et d’indifférence. C’est le système néo colonial en place qui se joue de l’intérêt bien compris d’un modèle productif en Guadeloupe.
La crise en Nouvelle-Calédonie persiste, avec des antagonismes entre les acteurs qui semblent insurmontables. L’histoire complexe de l’archipel a laissé des cicatrices profondes, exacerbées par les inégalités persistantes et le manque d’éducation, entre autres facteurs. Oui sans aucun doute la France a œuvré au fil du temps pour que les kanaks restent prisonniers des criantes inégalités et d’une certaine absence d’érudition , d’où le piège de la manipulation du pouvoir central et les dommages collatéraux du recours des jeunes kanaks à la violence pour exprimer leurs frustrations et colères.
En Nouvelle-Calédonie derrière la crise politique actuelle sous fond de décolonisation se cache le dessous des cartes non seulement d’une lutte géopolitique pour les gisements de nickel, mais aussi géostratégique avec des tentatives d’influence étrangère notamment du sud global avec un processus déjà visible de rapprochement des indépendantistes kanaks avec les BRICS. Alors que le monde devient de plus en plus interconnecté et est l’objet de transformations géopolitiques majeures et accélérées, il n’a jamais été aussi important de comprendre la dynamique de l’économie mondiale et de l’échiquier politique international. Les pays BRICS sont devenus des acteurs clés, qui défient l’influence et les politiques de l’Occident et façonnent le cours des événements mondiaux.Ce groupe d’Etats voit ses performances économiques, industrielles et technologiques dépasser progressivement celles des Etats occidentaux. La scène économique internationale d’ici 2040 devrait être à leur avantage.Les BRICS et leurs alliés réunissent à eux seuls la majeure partie des ressources en pétrole, gaz, métaux rares, céréales et eau.
Depuis quelques jours, la Nouvelle-Calédonie est secouée par une flambée de violence, laissant derrière elle un bilan tragique de six morts et des centaines de blessés. Cette spirale de chaos, marquée par des pillages et des affrontements, est alimentée par une réforme législative technique qui a ravivé les tensions au sein de la population. Le dégel du corps électoral, en apparence anodin, a exacerbé les divisions et surtout les fractures entre les autochtones kanaks pour la plupart indépendantistes et d’autres habitants de l’île appelés caldoches ou encore loyalistes farouches défenseurs du maintien de l’île au sein de la France. Il est patent que depuis plusieurs années, la Nouvelle-Calédonie traverse une crise sans précédent, mettant en lumière les limites de son modèle d’autonomie politique. Malgré des compétences très étendues dans des domaines clés tels que l’éducation, le secteur social, la fiscalité et le développement économique, le gouvernement local semble impuissant face aux défis économiques et sociaux qui plongent l’île dans la tourmente.La crise actuelle, exacerbée par les émeutes récentes et la dégradation de l’économie dû pour l’essentiel à la crise du nickel, remet en question le concept même d’autonomie politique.
Dans l’arène politique et économique, la préférence pour des résultats immédiats peut souvent obscurcir la vision des conséquences à long terme.
Emmanuel Macron est actuellement sous la menace d’une motion de censure de l’opposition contre son gouvernement dirigé par le premier ministre Gabriel Attal. Un sondage, révélé par l’Obs et confirmé par BFMTV, donne en cas de dissolution de l’Assemblée nationale, pour la première fois, le Rassemblement national majoritaire à l’Assemblée nationale, bien devant la formation d’Emmanuel Macron. D’après cette enquête, le parti de Jordan Bardella obtiendrait entre 243 à 305 sièges, soit une moyenne de 278 députés, très proche de la majorité absolue de 289 sièges.Un séisme électoral en vue sous la Ve République. Alors qu’il est toujours resté en marge du pouvoir, le Rassemblement national pourrait entrevoir une potentielle cohabitation avec Emmanuel Macron. Si ce scrutin présente de sérieuses limites, les résultats offrent une nouvelle visibilité des rapports de force dans l’opinion.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Dans une récente déclaration faite dans un journal de la place, le sociologue Ary Brousillon a pour l’essentiel attribué la montée de la violence chez les jeunes à la précarité sociale et à la pauvreté qui règne dans certaines familles notamment monoparentales. Cependant, cette explication simpliste occulte d’autres facteurs essentiels qui contribuent à ce phénomène alarmant.Il est indéniable que la précarité sociale exerce une pression considérable sur les jeunes, les privant souvent d’opportunités éducatives et professionnelles, et les exposant à des environnements défavorables. Cependant, réduire la violence juvénile à cette seule dimension est réducteur. Un facteur souvent négligé est l’affaiblissement de l’autorité parentale. Dans de nombreux cas, les parents sont confrontés à des défis multiples, tels que le chômage, le stress financier et les conditions de logement précaires, qui compromettent leur capacité à exercer une autorité efficace. Cette fragilité de l’autorité parentale peut laisser les jeunes livrés à eux-mêmes, sans guidance ni supervision adéquate, ce qui favorise l’adoption de comportements violents et d’un phénomène d’abandon aux traffics de substances illicites. C’est là une conséquence de la recherche à tout prix de l’argent facile au détriment de la valorisation de l’effort du travail.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
— Par Jean-Marie Nol —
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
L’introduction de l’intelligence artificielle (IA) dans l’administration française pourrait effectivement entraîner un déclassement des compétences pour certains fonctionnaires, en particulier ceux dont les tâches sont automatisées par l’IA. Les conséquences sur l’emploi des 25 millions de personnes travaillant dans la fonction publique et territoriale pourraient être significatives et variées et c’est la raison pour laquelle les Guadeloupéens ne doivent pas avaliser la fusion du département et de la région. Dans ce cas de figure où existerait de nombreux doublons comme à la CTM, la moitié des fonctionnaires territoriaux pourrait être licencié sans autre forme de procédurePourquoi ?
La filière canne, subventionnée à hauteur de 80% par l’État, traverse une période de crise sans précédent en Guadeloupe, et nul doute que le tocsin va bientôt résonner durement aux oreilles des Guadeloupéens. La Sucrerie de Gardel, dernier emblème de cette industrie, est contrainte aujourd’hui de fermer ses portes jusqu’à nouvel ordre, plongeant dans l’incertitude un nombre croissant de planteurs et travailleurs. Cette décision fait suite à une série de tumultes et de revendications de la part des planteurs, réclamant une revalorisation du prix de la tonne de canne à hauteur de 120 euros . Depuis la mi-février, un collectif d’agriculteurs a orchestré un mouvement de contestation, retardant ainsi le début de la campagne sucrière 2024. Des opérations escargot et des blocages aux accès des usines de Gardel, au Moule, et de Béron, à Sainte-Rose, ont été organisés, exacerbant les tensions au sein de l’industrie sucrière. Face à cette impasse, le Préfet de région a convoqué sans résultat à ce jour toutes les parties concernées à une réunion d’urgence, témoignant de l’ampleur de la crise qui secoue le secteur.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
— Par Jean Marie Nol, économiste —
Depuis le dernier congrès, le débat sur la fusion du département et de la région en Guadeloupe fait tâche au sein de la société civile et des sphères politiques. Cette proposition, loin de faire l’unanimité, suscite des inquiétudes quant à ses conséquences sur l’efficacité des politiques publiques et sur l’économie de l’archipel.L’un des principaux arguments avancés contre cette fusion réside dans l’absence manifeste d’économies d’échelle. D’ailleurs, plusieurs responsables politiques mettent en avant l’échec de cette fusion en Martinique et en Guyane qui selon eux n’a résolu aucun problème. La perception selon laquelle la fusion du département et de la région en Martinique pour former la collectivité territoriale unique est un échec découle de plusieurs facteurs:
Dans le tumulte des crises économiques, financières, sociales et environnementales qui secouent notre monde, il est pourtant une crise souvent ignorée des Antilles, pourtant omniprésente et insidieuse, c’est celle de la crise invisible de la géopolitique du conflit entre l’Iran et Israël et celle de la dette corrélée à la réduction de la dépense publique qui nous poussera à remettre en question notre mode de vie. Ces crises transcendent les frontières nationales, les différences culturelles et les clivages idéologiques ainsi que politiques. L’Iran est accusé d’avoir planifié une attaque de drones contre Israël. Mais une attaque de la république islamique sur l’État hébreu pourrait provoquer une grave crise énergétique avec un embrasement de la région du golfe, riche en pétrole et gaz naturel, dont les cours pourraient bondir de près de 20%. Le chef-économiste du FMI a rappelé qu’une hausse de 20 dollars des prix du pétrole, si elle était persistante, pouvait entraîner une perte de 0,30 point de pourcentage de PIB au niveau mondial. Étant donné que le pétrole est une ressource essentielle utilisée dans de nombreux secteurs de l’économie, une augmentation de son prix peut entraîner une hausse généralisée des coûts de production, ce qui peut à son tour entraîner une flambée inflationniste qui touchera les Antilles.
La montée probable de l’extrême droite en Guadeloupe soulève des interrogations profondes quant à ses causes et aux responsabilités qui en découlent. Alors que la situation budgétaire préoccupe depuis quelques temps avec un déficit en hausse, une dette élevée et une note AA de la France sur le point d’être dégradée par les agences de notations, les conséquences des prochaines orientations budgétaires et de la dégradation économiques pourraient avoir un impact majeur lors des prochaines élections européennes. Certains sonnent déjà l’alarme face à ces dérives populistes qui mettent en danger notre système économique et social et, plus largement, l’avenir de notre société.