L’apparence du pouvoir politique local en Martinique , mais sans aucune réalité effective de pouvoir économique et financier.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
L’apparence du pouvoir politique local en Martinique , mais sans aucune réalité effective de pouvoir économique et financier.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La face cachée de la vie chère en question , bientôt dévoilée avec l’explosion différée en 2025 des inégalités sociales et des tensions ethniques et identitaires en Martinique ?
La crise sociale qui secoue actuellement la Martinique n’est pas seulement une révolte contre la vie chère. Les violences, pillages et destructions d’entreprises qui ont éclaté sur l’île ne peuvent être réduits à de simples « dégâts collatéraux » comme l’analyse le professeur en psychiatrie Armand Charles Nicolas . Nous sommes bien en présence d’une psychose collective de nature identitaire et d’une crise systémique qui ne se terminera certainement pas avec la signature d’un protocole d’accord sur les moyens envisagés par les acteurs politiques et économiques pour lutter contre la vie chère. La crise sociale en Martinique, centrée autour de la vie chère, risque en effet plutôt à court et moyen terme de précipiter une crise économique et financière aujourd’hui latente aux conséquences potentiellement dévastatrices pour l’île. Cette crise à venir serait le fruit de la conjonction de plusieurs facteurs structurels, hérités du modèle politique et économique de la départementalisation, et des dynamiques idéologiques actuelles de radicalisation sociale et politique.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Un cap a été franchi en Martinique avec les émeutes et violences de tout ordre qui ont émaillé l’île dans la soirée du 9 octobre 2024 . La fin de la départementalisation selon certains esprits apeurés ? Plutôt selon moi l’ultime étape d’un processus de recomposition , en profondeur, de la carte politique de la Martinique. Et la confiance désormais perdue donnera bien lieu à des conséquences financières fâcheuses pour tous les martiniquais !
La «vraie» crise de confiance ne vient pas de la vie chère , mais des partis politiques Martiniquais et de leur incapacité à créer du sens pour appréhender le réel. Loin d’être un signe de puissance de l’expression d’un peuple en colère , cette crise réitérée est l’aveu d’un échec politique. A ce propos je réitère ma mise en garde de ne pas toucher aux institutions même avec la main tremblante.
Sur le fond de la problématique de la vie chère , il s’agit de débats en Martinique de même nature que ceux traversant l’ensemble des outres-mers qui pour autant ne s’embrasent pas , témoignant certes de la réalité inflationniste accomplie mondialement , mais également de tensions politiques sur la répartition et la régulation des compétences locales en Martinique .
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Depuis plusieurs décennies, nos élites politiques véhiculent des schémas de développement à connotation idéologique identitaire qui s’avèrent aujourd’hui être des leurres nuisibles à la compréhension de la mutation géopolitique, économique, technologique et géostratégique du monde moderne. Les Antilles françaises, représentées par la Guadeloupe et la Martinique, nourrissent l’espoir de renforcer les relations commerciales avec les autres îles de la Caraïbe. L’idée semble, à première vue, séduisante : bâtir une coopération économique régionale basée sur des proximités géographiques, historiques et culturelles. Toutefois, cet objectif, promu par nombre de personnalités politiques, économistes et juristes antillais, semble aujourd’hui de plus en plus éloigné des réalités économiques et des défis structurels auxquels ces territoires sont confrontés. En effet, nous sommes bien conscients que le contexte économique est difficile et particulièrement défavorable à la coopération régionale avec les pays de la caraïbe.
Les Antilles françaises sont des territoires particuliers au sein de la Caraïbe, car bien qu’elles partagent une localisation géographique avec les autres îles de la région, elles sont intégrées économiquement à la France et à l’Union européenne. Cela leur donne accès à des transferts publics et à des fonds européens qui leur permet de bénéficier des réglementations nationales et communautaires, des subventions agricoles et des normes commerciales de l’UE.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La question de la vie chère en Martinique et plus largement dans l’ensemble des territoires ultramarins français est depuis longtemps une problématique récurrente et complexe, qui s’enracine dans des causes profondes, à la fois historiques, politiques et économiques. Les négociations en cours pour tenter de résoudre cette crise semblent vouées à l’échec, et ce pour une raison majeure : elles se concentrent essentiellement sur des mesures économiques conjoncturelles, sans aborder les véritables racines du problème, qui sont profondément politiques. En effet, la structure même du modèle économique de la Martinique, hérité de l’époque coloniale, est au cœur de cette situation.Le coût de la vie dans les territoires ultramarins français, en particulier en Martinique, est sensiblement plus élevé qu’en France hexagonale. Ce phénomène est le résultat de plusieurs facteurs structurels, tels que la dépendance aux importations, le monopole de certaines grandes entreprises dans des secteurs clés de l’économie (notamment la grande distribution), et des prix couteux d’un marché local limité par une population restreinte. Ces facteurs économiques sont certes cruciaux, mais ils ne sont que les symptômes d’un problème plus profond : la continuité du modèle économique hérité du passé colonial, qui perpétue des rapports de domination entre la métropole et ses territoires d’outre-mer.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La problématique de la vie chère est de nature structurelle, et donc ne peut être réglée par des mesures conjoncturelles et limitées dans le temps, telles que la baisse au demeurant illusoire des marges,la péréquation financière, la continuité territoriale trop coûteuse , la baisse de l’octroi de mer et de la TVA contre productive à moyen terme . Ce ne sont là que des cautères sur une jambe de bois !
La problématique de la vie chère en Guadeloupe et en Martinique est l’un des principaux facteurs de tensions sociales et économiques dans ces territoires. Ce phénomène, qui pèse lourdement sur le quotidien des habitants, trouve ses racines dans des dysfonctionnements structurels profonds qui nécessitent une refonte complète du modèle économique et social pour être résolus. Toute solution durable à cette question doit passer par un changement de paradigme qui prenne en compte les spécificités locales, notamment la dépendance économique, les monopoles de distribution, les inégalités sociales et le cadre législatif particulier des départements d’outre-mer.La première raison pour laquelle la solution à la vie chère passe par une refonte structurelle tient à la forte dépendance économique des Antilles françaises vis-à-vis de la France métropolitaine.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La situation financière actuelle de la France rend effectivement difficile la mise en œuvre de mesures coûteuses, pour lutter contre la vie chère comme celles envisagées pour la Martinique et potentiellement applicables pour l’ensemble des territoires d’outre-mer. Plusieurs éléments doivent être pris en compte pour évaluer la marge de manœuvre de l’État français : d’abord L’État français est contraint par les règles budgétaires de l’Union européenne (Pacte de stabilité et de croissance) qui impose une réduction progressive du déficit et de la dette. La Commission européenne devrait surveiller de près le retour à une trajectoire budgétaire plus orthodoxe, ce qui limite la flexibilité budgétaire de la France. Puis Supprimer ou alléger la TVA sur certains produits en Martinique (et potentiellement dans d’autres DOM) pourrait avoir un coût considérable. La TVA est une source majeure de recettes pour l’État. Réduire ces recettes sans compensations budgétaires pourrait aggraver le déficit.
Continuité territoriale et péréquation pour le fret maritime : L’idée de compenser les surcoûts du fret maritime par une péréquation nécessite également des financements. Cette mesure pourrait être coûteuse si étendue à l’ensemble des DOM-TOM, car le coût du transport y est significatif et variable selon les territoires .
La grande distribution alimentaire n’est autre que l’arbre qui cache la forêt de la pwofitasyon en Martinique et Guadeloupe
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Le dispositif proposé pour lutter contre la vie chère en Martinique soulève des questions complexes et des conséquences potentielles sur le modèle économique actuel de l’île, en particulier sur les hypermarchés, et aussi toute la panoplie des commerces et des services où les marges sont tout aussi abusives. A la Guadeloupe et la Martinique, le prix des pièces détachées pour les voitures, demeure aussi un symbole de la vie chère comme d’ailleurs les services de toute nature.
Sur cette île des Antilles la Martinique en proie à un mouvement de contestation depuis le début de septembre, le budget automobile des ménages est nettement plus élevé que dans l’Hexagone, alors que les concertations menées sous l’égide de la préfecture se concentrent quasiment sur l’alimentation. C’est là une grave erreur de nature à affaiblir le pouvoir d’achat global et changer le comportement des consommateurs victimes du système. La différence du panier alimentaire est certes de 40% avec l’Hexagone, mais pas que… !
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Dans le contexte actuel, tant en politique que dans le monde de l’entreprise, notamment aux Antilles, il apparaît que l’autorité est de plus en plus contestée, voire dénigrée vertement . Cette évolution des rapports hiérarchiques, notamment entre les dirigeants et les subordonnés, reflète un changement profond dans les comportements, particulièrement accentué par l’arrivée des nouvelles générations en politique et sur le marché du travail. Les exemples récents, que ce soit en Guadeloupe ou en Martinique, soulignent cette dynamique de plus en plus répandue d’une perte de respect vis-à-vis de l’autorité, à laquelle se mêle un climat de défiance et d’agressivité.En Guadeloupe, lors des négociations liées à la grève à EDF Archipel Guadeloupe, un fait notable a émergé : les discussions ont été brusquement interrompues par le syndicat FE-CGTG, exigeant la présence d’un interlocuteur directement venu de Paris. Cette demande explicite de mise à l’écart de la directrice régionale guadeloupéenne , traduit une remise en question non seulement de son autorité, mais aussi de sa légitimité en tant que cadre supérieur local d’une grande entreprise .
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
L’économie est une science sociale qui semble largement incomprise par une très large frange de la population aux Antilles. Produit intérieur Brut (PIB), croissance, dépenses publiques, taux d’endettement, politique de l’offre, relance par la demande, déficit budgétaire, flexibilité, austérité…Des expressions familières, des repères statistiques, des sigles, des acronymes inscrits dans notre réalité quotidienne sans que pour autant chacun d’entre nous soit véritablement en mesure d’en livrer la signification précise.Curieusement, au moment où les bouleversements géopolitiques, technologiques , économiques, sociaux, énergétiques, écologiques, climatiques, menacent tout à la fois l’équilibre des forces politiques, économiques, militaires mais aussi et surtout la survie de l’humanité et de l’ensemble des espèces vivantes, partout la science économique rayonne , mais paradoxalement sauf aux Antilles !
Cela étant incontestablement dû à notre avis à l’histoire coloniale des Antilles et surtout à l’État providence ainsi qu’à notre actuel modèle de développement économique héritage de la départementalisation.
Les futures priorités de la Martinique ne sont pas vraiment comprises !
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La Martinique est actuellement la seule région d’outre-mer à s’embraser sur la question de la vie chère, malgré le fait que cette thématique soit commune à l’ensemble des territoires d’outre-mer. Plusieurs raisons spécifiques à la Martinique peuvent expliquer cette situation.
La Martinique, face à la crise de la vie chère, se trouve à un moment très difficile de son histoire économique et sociale. Les violences sociales, qui se manifestent sous la forme d’émeutes , de pillages et de destructions d’entreprises et donc d’emplois, soulèvent des interrogations profondes quant aux causes et responsabilités à l’origine de cette situation.
La Martinique connaît une situation économique fragilisée depuis des années, avec un taux de chômage élevé (autour de 17 % en 2023) , un exil des jeunes, une précarisation sociale, un malaise identitaire plus largement sociétal, et une forte dépendance à l’État français pour les transferts sociaux.
Ces difficultés économiques sont exacerbées par la crise inflationniste mondiale actuelle, qui a particulièrement impacté les populations les plus vulnérables.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La question de la vie chère est sans conteste un des éléments déclencheurs de cette explosion de violence dans certains quartiers, mais elle ne saurait à elle seule expliquer la profondeur de la crise martiniquaise.
Mais que cache la violence exacerbée de certains jeunes en Martinique sous le prétexte de la vie chère ?
Le problème des prix élevés touche l’ensemble des territoires ultramarins, y compris la Guadeloupe, la Guyane ou encore La Réunion, mais seule la Martinique semble actuellement en ébullition. Cette singularité martiniquaise peut s’expliquer par un malaise identitaire et social plus profond que dans les autres DROM, lié certes à l’histoire coloniale de l’île, mais avec au surplus une quête identitaire jamais assouvie, et à tort ou à raison un sentiment d’abandon des autorités politiques locales et nationales. A mon avis le fil rouge à suivre dans cette affaire est la question récurrente et prégnante de l’autonomie et de l’indépendance. Ce sont incontestablement des revendications politiques anciennes portés par la majorité des partis politiques de la Martinique, mais qui à ce jour ne connaissent pas d’aboutissement au grand désarroi d’une frange de la population, d’où une certaine incompréhension et une frustration.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La situation des finances publiques françaises, marquée par des années de dérive de la dette, atteint aujourd’hui un point critique, et les conséquences de cette dégradation risquent de se faire sentir lourdement, tant sur l’Hexagone que sur ses territoires d’outre-mer. Le budget 2025 nécessitera de faire des économies importantes, malgré une Assemblée nationale fragmentée comme jamais. C’est bien un casse tête budgétaire qui est en vue pour le prochain gouvernement ,car osons le dire c’est la rigueur qui apparaît nécessaire en France pour retrouver l’équilibre de nos finances publiques . Au détour d’une phrase , le premier ministre Michel Barnier a lâché le gros mot : « rigueur ».
Les annonces des difficultés de finances publiques sont récurrentes et les nombreuses alertes de la Cour des comptes nous y préparent fréquemment. Le respect des
engagements européens appelle à court terme des décisions inévitablement douloureuses. D’après l’économiste Eric Heyer : « On se dirige vers un budget d’austérité qui va réduire la croissance économique » Au-delà de la France hexagonale , sortir des difficultés récurrentes de trésorerie nécessitera des réponses plus structurelles en outre-mer.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La crise qui secoue actuellement le secteur du BTP en Guadeloupe atteint des proportions inquiétantes. Le BTP voit chuter les appels d’offres (-29,8 %), et des ventes de matériaux de construction. Les prévisions pour le troisième trimestre s’annoncent sombres, les entreprises anticipent une baisse d’activité au trimestre suivant. À tel point que les professionnels du bâtiment, pourtant habitués aux fluctuations de leur marché, lancent un véritable cri d’alarme.
En Martinique, la situation du BTP semble encore plus degradee, car la Fédération régionale du BTP Martinique lance un nouveau cri de détresse. La baisse des commandes publiques et privées, ainsi que les retards de paiement affectent lourdement les entreprises. Toute la profession est mobilisée et dans leur viseur, notamment, la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), qu’ils accusent de n’offrir aucune perspective en termes de grands chantiers. La baisse de la commande publique et les retards de paiement impactent lourdement les entreprises du secteur.
Mais,loin de se résigner, ils tentent malgré tout de rester constructifs et de proposer des solutions pour redresser un secteur clé de l’économie locale.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Les évènements actuels en Martinique , depuis plus d’une semaine, ne sont que le résultat de décennies de déni de la question de la vie chère qui, loin de guérir le problème, n’a fait que le rendre plus explosif. Les spécialistes antillais d’histoire politique ont peu écrit sur les émotions, concentrant leur intérêt sur des sujets plus durs, plus rigoureux tels que l’esclavage et la colonisation . Pourtant les émotions sont la clef de la vie politique actuelle de la Martinique et de la Guadeloupe, et elles y ont eu une grande importance dans la façon de façonner la neuropsycho-généalogie des Antillais ,car les émotions servent alors de révélateur des discriminations et de levier vers la critique sociale et politique de la gouvernance dans les anciennes colonies. Alors quelles sont les véritables intentions des activistes au delà du caractère émotionnel en quittant la table des négociations, sachant que la résolution finale de cette problématique de vie chère ne leur appartient nullement, mais relève en grande partie de l’État français et aussi revient à la CTM qui annonce le projet sous certaines conditions de supprimer l’Octroi de Mer sur 54 familles de produits ?
— Par Jean-Marie Nol —
Depuis une semaine déjà les manifestations contre la vie chère rythment de façon subliminale la vie économique de la Martinique et plus sporadiquement celle de la Guadeloupe. Le mouvement social contre la vie chère qui commence à secouer actuellement les Antilles françaises, en particulier la Martinique, prend ses racines dans une revendication de longue date : celle de lutter contre la vie chère, un phénomène qui gangrène ces territoires depuis des décennies. Alors que les activistes du RPPRAC , les syndicats et certains acteurs politiques dénoncent une hausse insoutenable des prix, principalement dans la grande distribution, ils réclament des mesures immédiates pour aligner les tarifs sur ceux pratiqués en « métropole ».
Si la colère des manifestants contre la cherté de la vie est légitime, les méthodes employées, notamment les blocages des commerces et des routes, posent de sérieuses questions quant à leur efficacité et aux conséquences potentielles sur l’économie locale.La revendication centrale des protestataires repose sur l’idée d’une baisse généralisée des prix à la consommation. Ce souhait, bien que compréhensible, semble s’ancrer dans une méconnaissance des réalités économiques spécifiques aux Antilles.
La dernière note de conjoncture économique de l’IEDOM qui vient juste de paraître sur l’économie martiniquaise met en lumière plusieurs enseignements préoccupants concernant la trajectoire économique du territoire en 2024. D’ores et déjà les principaux enseignements que l’on peut en tirer est la baisse du climat des affaires, ce qui est un signe de défiance croissant des acteurs économiques.
L’indicateur du climat des affaires (ICA) a reculé pour atteindre 98,6, un niveau inférieur à sa moyenne de long terme, et le plus bas depuis le premier trimestre 2021. Cela reflète un pessimisme croissant des acteurs économiques quant aux perspectives à court terme, et une perte de confiance progressive depuis le début de l’année.Ce recul est particulièrement significatif car il montre une tendance continue de détérioration : une baisse de 4,7 points depuis janvier 2024. Le fait que l’ICA soit passé sous la barre des 100, marque du seuil de confiance, indique que les chefs d’entreprise s’attendent à des difficultés croissantes, notamment dans le contexte d’une activité économique stagnante. Cette défiance pourrait influencer leurs décisions d’investissement et d’embauche, accentuant encore les difficultés économiques locales.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
En Martinique, la question de la vie chère et des tensions économiques s’intensifie avec l’apparition de mouvements comme celui des activistes RVN, qui se mobilisent pour dénoncer la hausse des prix, en ciblant particulièrement la grande distribution. Ils procèdent à des blocages, notamment des hypermarchés, tandis que le préfet, les acteurs de la grande distribution et les politiques semblent peiner à aborder les véritables enjeux de la vie chère et plus largement des problématiques économiques et sociaux qui touchent l’île. En effet, en dépit du fait que l’ensemble des acteurs du monde économique, les élus, les services de l’État aient compris l’importance des enjeux et se sont réunis ce jeudi (5 septembre) en préfecture pour une table ronde sur la vie chère pour proposer au final une probable baisse de prix de l’ordre de 20% sur 2500 produits de première nécessité. Mais malgré tout, le trouble demeure sur une absence de sortie de crise, car cette réunion a été notamment marquée par la sortie des activistes du RPPRAC, dès l’ouverture des négociations qui ne sont pas du tout d’accord avec les modalités de cette réunion, et qui dès lors maintiennent leurs exigences radicales de strict alignement de tous les prix sur ceux de l’hexagone.
— Jean- Marie Nol, économiste —
Voilà un article ci – dessous que je porte à votre connaissance, et qui me donne parfaitement raison sur l’iniquité de la pensée et pour ne pas dire l’absurdité coupable des élus à vouloir instaurer une autonomie en Martinique, Guyane et surtout Guadeloupe. Dans un précédent texte, nous avions écrit que la CTM pour fonctionner normalement avait besoin de 200 millions d’euros supplémentaires dans sa trésorerie. Avec sa menace de procédure judiciaire contre l’État, Serge Letchimy prisonnier d’une logorrhée idéologique s’enfonce dans le déni, et va à coup sûr dans le mur. Nos élus à force de ruer dans les brancards tête baissée et sans aucune visibilité sur l’avenir, et bien le résultat des courses qui nous pend au nez est que l’État français va finir bel et bien par asphyxier totalement financièrement la Martinique. C’est pathétique d’irresponsabilité et d’une cécité coupable de la situation actuelle extrêmement dégradée des finances publiques de la France. En témoignent les dernières prévisions économiques de Bercy qui annoncent un déficit public s’élevant à 6,2 % du PIB en 2024, avec une trajectoire difficilement tenable sans mesures correctives de la dépense publique.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
En France, le débat public est actuellement focalisé sur la crise des institutions depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, mais les problématiques économiques sont souvent reléguées au second plan dans le débat public, malgré la gravité de la dette et du déficit budgétaire. Cette situation de gravité non prise en compte est aussi valable pour la faiblesse de la croissance et le déficit du commerce extérieur et cela s’explique par plusieurs facteurs. Les enjeux économiques sont perçus comme complexes et techniques, rendant ces sujets moins accessibles au grand public et donc moins médiatisés. En Guadeloupe, c’est pire dans la mesure où les débats politiques et sociaux, souvent plus immédiats et émotionnels, captent davantage l’attention, tandis que la crise économique et financière qui n’est pas vraiment visible mais sous-jacente réduit la perception d’urgence autour de ces questions. De plus, le gouvernement et les élus locaux tendent à minimiser les risques économiques pour éviter de créer de l’inquiétude, et la tradition française d’État-providence rend difficile la discussion sur la réduction des dépenses publiques. Enfin, en période de crises multiples, les sujets économiques sont souvent éclipsés par des priorités perçues comme plus pressantes, et les médias privilégient des sujets qui attirent un public plus large.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La situation en Guadeloupe devient pénible avec la vie chère et les difficultés financières accrues des agents économiques. Le problème de la vie chère en Guadeloupe touche particulièrement la population locale pour plusieurs raisons interconnectées à savoir d’abord une dépendance à l’importation.
La Guadeloupe importe une grande partie de ce qu’elle consomme, notamment les produits alimentaires, les matériaux de construction et les biens de consommation courante. Cette dépendance entraîne des coûts de transport élevés, qui se répercutent sur les prix. Les prix des produits importés sont souvent majorés par rapport à la métropole. L’une des premières causes est l’existence de monopoles et oligopoles. Le marché en Guadeloupe est souvent dominé par un petit nombre d’entreprises qui contrôlent la distribution des produits. Cette concentration limite la concurrence, permettant à ces entreprises de fixer des prix plus élevés. Un autre élément de taille se situe au niveau de l’inégalité des revenus. La Guadeloupe connaît un taux de chômage élevé et une grande disparité des revenus. La population locale, souvent moins bien rémunérée, subit de plein fouet les effets de la vie chère, car une plus grande partie de leurs revenus est consacrée aux dépenses de base comme l’alimentation, le logement, et l’énergie.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La crise politique et institutionnelle qui secoue actuellement la France, exacerbée par la dissolution de l’Assemblée nationale, trouve ses racines dans des réformes antérieures qui ont profondément bouleversé le paysage politique du pays. Les effets inattendus des lois peuvent être seulement incidents ou secondaires . Mais certaines lois ou décisions non seulement manquent leur cible mais produisent des effets différents voire contraires aux effets espérés par le décideur ou le législateur de façon délibérée ou non. On appelle effets pervers ce type de phénomène. Ne peut-il arriver que des textes, tout en ayant effet, aient un autre effet que celui que leur auteur avait voulu. Cet élément boomerang de la dissolution et cette instabilité politique inattendue , bien que récente dans sa manifestation, plonge en réalité ses origines dans des décisions législatives passées, notamment la loi sur le non-cumul des mandats et la fusion des régions. Ces mesures, qui visaient à moderniser et rationaliser la vie politique française, ont eu des conséquences inattendues, alimentant un climat de radicalité et de fragmentation sociale qui fragilise aujourd’hui le tissu démocratique du pays.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
L’autonomie des territoires d’outre-mer est aujourd’hui remise en question par certains experts politologues , et la situation en Nouvelle-Calédonie en est un exemple frappant. Ce territoire français, autrefois prospère à cause de l’industrie du nickel aujourd’hui en faillite et souvent cité comme modèle de développement dans la région, se trouve désormais au bord du gouffre, englué dans une crise économique, sociale et politique profonde. En Nouvelle-Calédonie, c’est toute la filière nickel la principale ressource qui est en difficulté. Mais la première fermeture est celle de l’usine du Nord .Le problème du nickel calédonien, c’est qu’il coûte trop cher. Le coût de l’énergie, le coût de la main d’œuvre est élevé. L’usine du Nord géré par les indépendantistes kanaks fermera donc ses portes le 31 août laissant près de 2000 personnes sur le carreau . C’est un nouveau coup dur pour l’économie calédonienne, déjà exsangue avec plus de 20000 chômeurs supplémentaires, et la fin d’un rêve pour certains indépendantistes, qui voyaient dans le nickel la clef de l’émancipation. Et derrière la fermeture de l’usine du Nord, c’est bien un rêve qui se brise pour les Kanak et un choc politique et social terrible.Cet
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La problématique de la vie chère dans les Antilles est un sujet qui cristallise les tensions depuis des années, une situation souvent perçue comme une fatalité inévitable. Pourtant, il s’avère que ce fléau n’est pas immuable, mais bien le fruit de facteurs politiques structurels et historiques qui, s’ils sont réformés, pourraient offrir des solutions durables. L’idée d’un retour à une réglementation des prix est souvent évoquée, notamment dans le cadre d’initiatives comme le Bouclier Qualité Prix, mais ces mesures, pour utiles qu’elles soient, restent largement insuffisantes pour répondre à l’ampleur du problème. La situation en Guadeloupe et en Martinique met en lumière l’urgence de repenser en profondeur le modèle économique de ces territoires.
Ivan Odonnat, président national de l’Institut d’Émission d’Outre-mer (IEDOM), a récemment exprimé ses préoccupations concernant le problème persistant de la vie chère dans les territoires d’outre-mer, et en particulier à Mayotte. Lors d’une conférence tenue à Mayotte dans le cadre de la visite du gouverneur de la Banque de France dans l’océan Indien, Odonnat a abordé la question avec une franchise inhabituelle, mettant en lumière non seulement les causes économiques de la situation, mais aussi le manque de volonté politique pour y remédier.Le