Étiquette : Jean-Luc de Laguarigue

« La Matière d’une absence » : Saint-Pierre, entre vestiges et mémoire

Samedi 24 février, au relais du Parc Naturel Régional de la Martinique (PNRM), l’ouvrage intitulé « La matière d’une absence » a été dévoilé en présence de ses éminents auteurs, Patrick Chamoiseau et Jean-Luc de Laguarigue. Ce livre, édité par le PNRM, offre une plongée captivante dans l’histoire de Saint-Pierre et de ses ruines, mettant en lumière le riche patrimoine culturel de la ville.

L’exploration minutieuse de l’écrivain et du photographe à travers la ville d’Art et d’Histoire a donné naissance à un ouvrage véritablement patrimonial. Ce projet, fruit de la collaboration entre les deux artistes, propose un récit unique, mêlant habilement l’imaginaire et la réalité, capturé à la fois par les mots évocateurs de Chamoiseau et les images saisissantes de Laguarigue.

Lors de la présentation, Patrick Chamoiseau a partagé son enchantement face aux photographies de Jean-Luc de Laguarigue, soulignant la capacité du photographe à rendre visible l’invisible. « La puissance de la vision du photographe permet de rendre visible ce qui n’est pas visible, or c’est l’invisible qui fait la ville de Saint-Pierre », a déclaré l’écrivain. Il a ajouté que les photos ont transformé les ruines en archives historiques, offrant une perspective nouvelle sur l’histoire de la Martinique.

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Canaries. Photographies Jean-Luc de Laguarigue

Jusqu’au 31 décembre 2019. Foudres HSE Édouard Glissant. Habitation Saint-Étienne.

La parole de l’artiste antillais ne provient donc pas de l’obsession de chanter son être intime ; cet intime est inséparable du devenir de la communauté.
Mais cela que l’artiste exprime, révèle et soutient, dans son oeuvre, les peuples n’ont pas cessé de le vivre dans le réel. Le problème est que cette vie collective a été contrainte dans la prise de conscience ; l’artiste devient un réactiveur.
C’est pourquoi il est à lui-même un ethnologue, un historien, un linguiste, un peintre de fresques, un architecte.
L’art ne connaît pas ici la division des genres.
Ce travail volontaire prépare aux floraisons communes.
S’il est approximatif, il permet la réflexion critique ; s’il réussit, il inspire.
Édouard Glissant
Le discours antillais, éditions Folio, 2008

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Pour le photographe martiniquais, le séjour à Canaries aura été un voyage dans le temps. Dans ce petit village de Sainte-Lucie où la vie quotidienne conjugue labeur et misère sur un fond de cases colorées, Laguarigue retrouve la Martinique de son enfance, aujourd’hui disparue sous le clinquant des enseignes publicitaires et la grisaille du temps-béton.

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« Photographies habitées » : Jean-Luc de Laguarigue à la Fondation Clément

Du 5 mai au 28 juin 2017

Voilà un photographe pour qui l’essentiel en art ne se passe pas dans l’atelier mais dans la rencontre de l’autre. C’est par la photographie que Laguarigue a quitté le pays hanté de son enfance, coupé par une vitre invisible. L’appareil au cou, il a inlassablement arpenté les cases, les champs de canne, les usines, à la rencontre des gens. Jusqu’au jour où est enfin arrivée pour le photographe l’heure tant espérée du portrait. Doté d’un oeil qu’on doit bien dire photo-sensible, Laguarigue a révélé, sous la galerie des « faces insonores » figées par l’Histoire, la beauté inédite d’un peuple de visages. Saisissant l’harmonie secrète et à chaque fois singulière du regard et des mains, en authentique photographe caribéen, Laguarigue a créé des portraits qui ne sont pas des objets que l’on toise, mais des intensités qui nous regardent. Comme l’a si bien dit Chamoiseau, « Jean-Luc de Laguarigue ne fait pas des portraits mais dégage des présences… La force de ces présences c’est l’effet d’humanité. »
Guillaume Pigeard de Gurbert, commissaire de l’exposition.

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Nord Plage : requiem pour une île

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

nord_plage-1L’AMOUR MALGRE TOUT

Enfin une exposition une vraie, sur les traumatismes vécus par ce village rongé de sel, percé de vents, détrôné par la houle. Une manière saisissante pour aborder ce sujet qui fait mal. Mais à vrai dire, Nord-Plage est une exposition sur l’amour, l’amour né de ce crime odieux, peut-être le pire qui puisse être fait à une ile.
L’exposition qui s’abstient de faire l’éloge d’un passé où ce quartier du Macouba fut une petite perle de vie simplement, ne tombe à aucun moment dans le mélodrame. L’artiste parle une langue contemporaine, à la fois locale et universelle. Refusant toute concession aux polémiques de tous bords, nées de souffrances, peut-être d’hystéries collectives. Il saisit l’image qui parle de la vie, plus forte que tout. Si Nord Plage, exposition exempte de toute considération partisane exacerbée, est un requiem pour une île, elle est autant une ode urbaine à ce village héroïque magistralement accroché à la face du monde. Tant de traces de cette période glissent à la mer et s’effacent inéluctablement, et pourtant d’autres trésors continuent de faire exister le passé de Nord-Plage.

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