Aliénés par les blessures de l’histoire, nos inconscients collectifs ont parfois aussi bien endormi notre conscience, que notre vision de l’histoire et notre aptitude à nous agrandir ; alors que nous avons intrinsèquement en nous une part de la vérité du passé et un droit à être au rendez-vous de l’histoire.
Comment doit-on vivre et avec quels maîtres dans des systèmes politiques où des gens depuis quatre siècles se sont vus à cause des séquelles de l’esclavage, de la Monarchie à la République, comme des Français entièrement à part, et d’autres comme des Français à part entière.
En effet, chaque parcelle de cette terre des caraïbes enferme une histoire violente, car l’histoire de l’esclavage n’est pas seulement celle de la canne ; c’est aussi celle de la lutte fratricide qui a opposé au nom de Dieu comme au nom du capitalisme ces monceaux de richesse (pierres précieuses, canne, soieries, indigo, épices etc.) sur laquelle l’Europe s’est construite. Du XVIIe au XXe siècle, la politique des États européens et notamment de la France a suivi durant quatre siècles une logique mercantiliste basée sur la force et la violence, faite d’expéditions guerrières à la recherche de nouveaux espaces économiques.