– par Janine Bailly –
Comment dire par le burlesque les dysfonctionnements du monde.
Ils sont sept, prompts à se métamorphoser, à endosser des habits et des rôles différents, mais leur énergie communicative, leur fougue et leur jeu débridé sont tels que, le spectacle fini, ils nous sembleront avoir passé au crible de leur humour, iconoclaste et dévastateur, notre société tout entière !
Nous prenons place sur les gradins et sommes d’emblée partie prenante du spectacle, déjà en cours. Nous voici députés lors d’une séance houleuse de l’Assemblée Nationale, entraînés, par une partie des comédiens positionnés dans la salle, à applaudir comme à huer, interpellés par le Président juché sur son perchoir au-devant d’un rideau rouge qui derrière lui ferme l’espace. Levons le doigt si nous sommes de gauche, levons le doigt si nous avouons être de droite ! Un jeu avec la salle, qui s’y prête volontiers. Aux micros se succèdent les intervenants, députés ou ministres, qui débattent sur le sujet à l’ordre du jour, à savoir si l’âge de la retraite doit être porté à 72 ans ! Entre arguments plus ou moins ridicules et spécieux, mais clairement entendus, et cacophonie des voix qui se mélangent, la séance joyeusement parodique tourne au pugilat, à l’invective, sous les vains rappels à l’ordre d’un Président débordé !