La délicate essence du politique et sa vulgaire caricature politicienne
— Par Manuel Cervera-Marzal, chercheur en science politique (1).—
Affaire Copé, affaire Sarkozy, affaire Buisson. En politique, les jours se suivent et se ressemblent. La première semaine du mois de mars 2014 restera dans les annales pour avoir déplorablement illustré le niveau de déliquescence désormais atteint par la vie politique française. Pourtant, écrivait Hannah Arendt, la politique a pour raison d’être la liberté. Et pour moteur l’égalité, ajoute le philosophe Jacques Rancière. Dur d’y croire, tant cette activité n’est plus ces temps-ci qu’une pâle copie d’elle-même.
La succession quotidienne des « affaires » de ce type (Woerth-Bettencourt, Guéant, Balkany, Cahuzac, DSK, Guérini, etc.) touche autant l’UMP que le PS. Le FN n’est pas moins concerné mais a su jusqu’ici se faire plus discret.