Paris – Plus de 600 membres de l’enseignement supérieur ont demandé samedi la démission de leur ministre de tutelle, Frédérique Vidal, dans une tribune publiée dans le Monde, lui reprochant de « faire planer la menace d’une répression intellectuelle » sous couvert d’enquête sur « l’islamo-gauchisme ».
« Comme dans la Hongrie d’Orban, le Brésil de Bolsonaro ou la Pologne de Duda, les études postcoloniales et décoloniales, les travaux portant sur les discriminations raciales, les études de genre et l’intersectionnalité sont précisément ciblés« , considèrent les signataires de la tribune (enseignants, chercheurs…), estimant « une telle ministre indigne de nous représenter et nous demandons, avec force, sa démission« .
La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche avait dénoncé le 14 février « l’islamo-gauchisme » qui, selon elle, « gangrène la société dans son ensemble et l’université n’est pas imperméable« , avant de demander mardi au CNRS « un bilan de l’ensemble des recherches » qui se déroulent en France, afin de distinguer ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme.