— Par Raphaël Liogier (politologue) —
Contrairement aux apparences le débat autour de l’affaire dite Baby Loup relative au licenciement d’une employée de crèche ayant refusé de retirer son voile au travail, ne porte pas sur la défense de la laïcité. Si c’était le cas personne ne serait étonné que la Cours de cassation, sensée juger strictement en droit, ait cassé les décisions précédentes du juge du fond qui violait objectivement la liberté d’expression, en l’occurrence la liberté d’expression religieuse.
Rappelons qu’il s’agit en l’espèce d’un simple foulard, qui ne masque en rien le visage. Alors pourquoi un tel scandale presque unanimement reconnu, de droite à gauche, au point que le ministre de l’intérieur Manuel Vals sorte même de sa réserve en pleine séance du Parlement. Au point que l’on projette déjà une loi pour nous préserver du désastre, tandis qu’un sondage BVA affirme que plus de 80 % des français souhaiteraient une interdiction s’appliquant à l’ensemble des entreprises privées et des lieux accueillant le public.
Le débat est en réalité nourri par le sentiment de faire face à une catastrophe imminente qu’il faudrait à tout prix éviter, au prix même de la violation des droits de l’homme.