Harmony Korine a pris pour objet, et pour contexte, le spring break, ces « vacances de printemps » durant lesquelles les étudiants américains se retrouvent au bord de la mer pour des orgies au cours desquelles l’alcool, le sexe et les drogues diverses servent de viatique à la manifestation d’une réjouissance grégaire et, a priori, déraisonnée.
Le dessein du cinéaste n’est pas d’en révéler les mécanismes, mais d’en interroger les significations comme fantasme générationnel et actuel. Tout est dit peut-être dès les premières images du générique où l’on voit s’ébattre, au ralenti, de jeunes hommes athlétiques en bermuda ou maillot de bain et des adolescentes pulpeuses en bikini, monades déchaînées, buvant, fumant, inventant des jeux grotesques qui signalent tous un rapport d’agressivité et d’émulation triviale entre les sexes.