Étiquette : Haïti

Le rôle des puissances impériales dans le chaos d’Haïti

Rappel d’articles de grande amplitude analytique à lire durant les vacances de fin d’année

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

1/ « L’ordre néocolonialiste et impérialiste dans le chaos d’Haïti », par Gary Olius, AlterPresse, 5 janvier 2021. Lien : https://www.alterpresse.org/spip.php?article27855

2/ « Le grand banditisme n’est-il pas un produit dérivé de la politique américaine en Haïti ? », par Gary Olius, AlterPtesse, 22 octobre 2021. Lien : https://www.alterpresse.org/spip.php?article27597

3/ « Haïti étouffe sous le poids de son oligarchie et des États-Unis », par Frédéric Thomas, Cetri, Université de Louvain, 22 juin 2020. Lien : https://www.cetri.be/Haiti-etouffe-sous-le-poids-de son?var_mode=calcul&fbclid=IwAR1luc3nOBgq2ZViIDBczk07X1AoNsoqDVCum4z8sZEqwZHexF8bW5rclJg

4/ « Face à l’insécurité, la corruption et l’impunité, la France ne voit rien à Haïti », par Frédéric Thomas, Cetri, Université de Louvain, 7 juillet 2022. Lien : https://www.cetri.be/Face-a-l-insecurite-la-corruption

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Pour comprendre la crise sociopolitique haïtienne(1)

 — Par Renel Exentus2

Introduction

La décennie  010-2021 a été riche en événements marquants pour la société haïtienne. Le séisme du 12 janvier 2010, avec son cortège de victimes, fut l’événement le plus visible et le plus médiatisé3. Il s’en est suivi une forte mobilisation internationale en soutien aux victimes. Cette décennie ne fut pas seulement marquée par une catastrophe humanitaire. Elle fut aussi l’occasion d’un nouvel ajustement de l’ordre néocolonial de l’État haïtien4. Ce nouvel ajustement se caractérise par une plus grande mainmise des puissances impérialistes dans la gestion du pays, au point que les termes de « domination » et de « dépendance » ne suffisent peut-être plus à expliquer la situation de la deuxième république du Nouveau Monde.

Traditionnellement, la catégorie de « pays dominé » renvoie à un pays dans lequel la bourgeoisie et l’État sont en grande partie subordonnés aux intérêts des puissances impérialistes. Les pays qui se trouvent dans cette situation de vassalisation sont nombreux et diversifiés. Toutefois, plusieurs d’entre eux ont un certain niveau d’autonomie institutionnelle et de développement des forces productives relativement autocentrées.

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La vingt-sixième heure

— Par Patrice Dalencour —

En me lisant, certains, conditionnés par de vieux réflexes, fulmineront des anathèmes. Je ne m’y arrêterai pas, réservant mon écoute à ceux qui par le poids de leurs arguments pourraient ébranler une position mûrement réfléchie et douloureusement adoptée. Et plus encore, je serai touché par la sincérité des voix qui annonceront joindre l’acte au radicalisme nationaliste verbal, soit en restant sur notre sol avec toute leur famille, soit en organisant des vols charter pour rentrer y vivre ou y mourir solidairement à nos côtés. C’est ce témoignage qu’ont donné des Ukrainiennes et des Ukrainiens regagnant leur patrie pour y combattre l’envahisseur.

Bref, nous approchons de la vingt-quatrième heure, celle qui précède les lendemains qui déchantent. Donc il est grand temps de parler clair et de parler vrai. Grand temps de choisir d’être chair ou poisson. Grand temps, sans fioritures de style, d’assumer le rejet de toute forme de présence militaire étrangère sur notre territoire, en proposant réponse alternative préservant des suites catastrophiques et mortifères, si ce n’est génocidaires et suicidaires, de l’effondrement de l’État haïtien. Mais il est aussi temps, si l’on pense différemment, de se résigner à cette aide militaire et de le dire, même les yeux embués de larmes, tout en prévoyant sa gestion afin de réduire ses effets négatifs et de maximiser les bénéfices possibles de ce « mal nécessaire ».

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Des milliers de Haïtiens manifestent contre l’appel à l’aide étrangère

Une manifestation émaillée de violences a rassemblé des milliers de Haïtiens, lundi à Port-au-Prince, contre le gouvernement et son appel à la communauté internationale pour une « force spécialisée armée » afin de faire face à l’insécurité, à la crise humanitaire et à une épidémie naissante de choléra.

Des milliers de Haïtiens ont manifesté, lundi 10 octobre, à Port-au-Prince, pour protester contre le gouvernement et son appel à l’aide étrangère afin de faire face à l’insécurité endémique, à la crise humanitaire et à une épidémie naissante de choléra.

Au lendemain d’un appel du chef de l’ONU au déploiement d’une force armée internationale en Haïti pour aider un pays « paralysé », la manifestation dans la capitale a été émaillée lundi de violences, de scènes de pillage et la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule, a constaté un correspondant de l’AFP.

Plusieurs personnes ont été blessées par balle et une personne a été tuée, a également constaté le correspondant de l’AFP.

Les organisateurs ont accusé la police d’être à l’origine de ce décès. « Cette jeune fille ne représentait aucune menace.

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Haïti demande une « assistance internationale » pour lutter contre les gangs

Haïti a demandé une « assistance internationale » pour faire face à la crise de sécurité causée par les bandes criminelles, que la police haïtienne ne peut résoudre seule, a indiqué vendredi à l’AFP Bocchit Edmond, ambassadeur d’Haïti aux États-Unis.

« Je peux confirmer que nous avons demandé l’aide de nos partenaires internationaux », a déclaré M. Edmond en marge de l’Assemblée générale de l’Organisation des États américains (OEA) à Lima. « Il s’agit d’une question de sécurité que notre police nationale ne peut gérer seule. »

Le diplomate a déclaré que l’aide a été formellement demandée jeudi et qu’Haïti attend « que la communauté internationale et les partenaires internationaux décident de la forme qu’elle prendra. »

À Port-au-Prince, le conseil des ministres avait adopté jeudi une résolution accordant un mandat au premier ministre haïtien Ariel Henry pour « solliciter les partenaires internationaux d’Haïti [et obtenir d’eux] un [soutien] effectif par le déploiement immédiat d’une force spécialisée armée, en quantité suffisante, pour stopper, sur toute l’étendue du territoire, la crise humanitaire causée, entre autres, par l’insécurité résultant des actions criminelles des gangs armés et de leurs commanditaires

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Haïti : l’ONU alerte contre un risque « d’explosion » des cas de choléra

Alors qu’Haïti connaît de graves pénuries de carburants et de graves épisodes de violences, l’ONU s’est alarmée ce jeudi contre le risque «d’explosion» des cas de choléra, où des premiers cas ont été détectés.

Pénurie de carburant, violences, et maintenant choléra : Haïti fait face à une crise sans précédent. L’ONU s’est alarmée ce jeudi du risque «d’explosion» des cas de cette maladie, alors que 11 cas ont déjà été détectés dans le pays, et les autorités ont repéré 111 autres cas suspects. «Les chiffres pourraient être bien plus élevés», a indiqué la coordinatrice humanitaire de l’ONU pour Haïti, Ulrika Richardson, lors d’une conférence de presse.

«Avec la situation actuelle dans le pays, si toutes les bonnes conditions ne sont pas remplies, on pourrait faire face à une augmentation exponentielle, voire explosive des cas de choléra. On pourrait même parler malheureusement de combinaison parfaite pour un désastre», a-t-elle ajouté.

Le choléra est une infection digestive aiguë, due à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. La distribution de l’eau a donc été interrompue pour limiter la propagation de la bactérie. L’ONU et des organisations locales ont appelé à la création d’un couloir humanitaire «pour permettre de faire sortir le carburant et répondre aux besoins urgents de la population».

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Lumière sur la «rançon» payée par Haïti à Paris pour son indépendance

Le «New York Times» met la lumière, depuis quelques jours, sur les conséquences de la dette astronomique que Haïti a dû payer à la France pour son indépendance.

Une série d’articles du «New York Times» publiés ce week-end remet en lumière la tragique histoire de l’indépendance de Haïti et la dette astronomique que le pays a dû payer à la France au XIXe siècle, un sujet peu exploité par la classe politique haïtienne.

Après plusieurs mois d’analyse d’archives, le journal américain a estimé que les paiements, versés à compter de 1825 par la première république noire de l’histoire, pour indemniser les anciens colons esclavagistes, «ont coûté au développement économique de Haïti entre 21 et 115 milliards de dollars de pertes sur deux siècles, soit une à huit fois le produit intérieur brut du pays en 2020».

Si la publication est largement partagée et commentée sur les réseaux sociaux, un silence complet prévaut tant du côté des autorités en place à Port-au-Prince que du côté de ses opposants. «Les politiciens haïtiens ont la fâcheuse tendance à ne fonctionner que dans le présent», a réagi, lundi auprès de l’AFP, l’historien haïtien Pierre Buteau.

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Petites Formes 2022 : Guy Régis Jr ; Marionnettes belges

— Par Selim Lander —

Les cinq fois où j’ai vu mon père

Après Moi fardeau inhérent qu’on a découvert en Martinique interprété par Daniely Francisque lors d’un précédent festival des Petites Formes, c’est un autre monologue de même auteur, interprété cette fois par un comédien, Christian Gonon, sociétaire de la Comédie Française, qui clôture la présente édition.

Comme l’indique le titre, un enfant évoque les quelques occasions dont il se souvient ou croit se souvenir, où il fut en présence de son père parti chercher mieux ailleurs. Il n’est pas à proprement parler un enfant abandonné puisque le père lui rend de temps à autres visite, à lui et à sa mère. Mais ces visites sont si espacées et si fugaces qu’il se considère plutôt comme un enfant sans père. Et le souvenir qu’il en a est imprécis, ce qui se comprend d’autant mieux qu’il était un enfant quand elles se sont produites.

Peut-on tirer une pièce d’un tel argument ? Sans nul doute, tant d’événements peuvent s’inscrire dans ce contexte ! Et de fait il y a des moments émouvants, en particulier chaque fois qu’un dialogue s’instaure – avec difficulté, évidemment – entre le père et le fils.

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Petites Formes 2022 : Bolivar

— Par Selim Lander —
Les Revenants de l’impossible amour de Faubert Bolivar

L’édition 2022 du festival martiniquais des « Petites Formes » a commencé en fanfare, pourrait-on dire, par la création d’une nouvelle pièce de Faubert Bolivar. « Fanfare » ne doit pas être pris ici au pied de la lettre, même si la musique est très présente et sur le plateau avec deux musiciens (Daniel Dantin et Ghassen Fendri), l’un à la section rythmique, l’autre à la guitare électrique. Le mot est plutôt à prendre au sens plus général de ce qui révèle un éclat particulier. Et de fait, outre la musique, le décor, les costumes, l’aisance des comédiens, tout contribue à faire de cette pièce un spectacle total.

On ne présente plus Faubert Bolivar au public martiniquais. Sa dernière apparition publique date du mois de novembre dernier, lorsque sa pièce Il y aura toujours un dernier soleil fit l’objet d’une lecture publique – remarquée – par Alexandra Déglise /1. Il fit lui-même, naguère, une apparition en personne sur les planches de Tropiques Atrium où on put l’entendre défendre vaillamment des textes poétiques.

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Jean-Claude Charles en Martinique

Jean-Claude Charles (1949-2008) est noir, né en Haïti, écrivain (poète, romancier, essayiste), journaliste de presse écrite (Le Monde où il publie des récits de voyage, …) et audio (France Culture,). Poète de « l’enracinerrance », il inaugura sa carrière de romancier avec un livre au titre énigmatique, Sainte Dérive des Cochons (1977). Les éditions Mémoire d’encrier (Montréal) ont entrepris de republier l’ensemble de son oeuvre. Derniers ouvrages parus en 2021 : Manhattan blues (1985) et Ferdinand je suis à Paris (1987). M. H.

Lettre à Vincent et aux autres

Extrait du magazine Revue Noire (1992)

On part de Berlin. On part de Paris, pour aller à Fort-de-France. On y reste quelques jours. On rencontre des personnages passionnants. A la Martinique, j’ai parlé d’écriture, de cinéma, d’amours. Et je me suis souvenu que Schœlcher était au Panthéon. Nous étions nombreux à mériter d’être au Panthéon, disais-je. “Encore faut-il que ça soit une bonne affaire”, a lancé quelqu’un en rigolant. Jours et nuits, nous avons parlé.

On tient un journal de bord.

L’ homme qui a vu. À lui, désormais, de raconter ce qu’il a vu.

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Tropiques-Atrium célèbre Haïti

— Par Selim Lander —

Ce mois de janvier 2022 a permis d’ouvrir au bénéfice du public martiniquais quelques « Fenêtres sur Haïti », selon le titre choisi pour cet ensemble de manifestations : cinéma, théâtre, musique, expositions. Si Haïti est en très mauvais état (et ce n’est, hélas, pas d’hier, on pourra consulter au premier étage de l’Atrium des panneaux sur lesquels sont rappelées quelques-unes des atrocités commises par François Duvalier), sa créativité est intacte. Ainsi ces diverses manifestations ont-elles fait souffler un peu d’air frais sur une Martinique trop longtemps privée d’événements culturels.

René Depestre, on ne rate pas une vie éternelle, un film d’Arnold Antonin

Ce film tourné en 2016 alors que René Depestre avait exactement 90 ans, le montre dans une forme éblouissante. Disert, drôle, avec la modestie qui sied à qui n’a plus rien à prouver. Le simple récit de sa vie, puisqu’il s’agit de cela dans le film, une sorte de « Depestre par lui-même », parle suffisamment en sa faveur sans qu’il lui soit nécessaire d’en rajouter. Lycéen jugé indocile dans sa ville natale de Jacmel, on l’invite à aller voir ailleurs en lui offrant une bourse pour étudier en France.

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En Haïti, l’horreur des viols commis par les gangs

Port-au-Prince – « Certaines femmes kidnappées n’arrivent même pas à savoir combien d’hommes les violaient »: Judith Fadois a beau travailler depuis plus de six ans en Haïti à la clinique de Médecins sans frontières dédiée à la prise en charge des crimes sexuels, la médecin s’avoue dépassée par l’horreur de certains cas.

Déjà minées par le tabou qui entoure ces crimes dans une société considérée comme machiste, la cruauté accrue des gangs haïtiens lors de certains enlèvements sidère les équipes médicales qui prennent en charge les victimes de violences sexuelles. 

« Pour certains cas, je parlerais de mutilation, tellement elles ont été traitées en objet« , témoigne sobrement le Dr Fadois, responsable des activités médicales du centre MSF. 

Les bandes armées ont virtuellement pris le contrôle de Haïti depuis plusieurs mois, alors même que ce petit pays des Caraïbes faisait déjà face à une pauvreté endémique. 

– « Pure torture » –

Au coeur de la capitale Port-au-Prince, l’équipe du Dr Fadois offre l’assistance médicale d’urgence et le soutien psychologique vital aux victimes mais la gravité des récentes violences a personnellement affecté le personnel de MSF.  

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Haïti: de quelques éditos de Claude Moïse…

Le spectre de l’insécurité

— Par Claude Moïse —

Le répit aura été de courte durée, le temps des élections (février-avril) et de mise en place de l’appareil gouvernemental (mai-juin). La criminalité remonte. Le bilan des victimes s’alourdit. En deux mois, pas moins de 20 policiers ont été assassinés et 47 enlèvements enregistrés dans la région de la capitale. Le spectre de l’insécurité revient hanter le pays. Pas seulement dans la zone métropolitaine où sont concentrés les principaux foyers de banditisme. N’a-t-on pas relevé, dans la soirée du 11juin, une attaque, qui a coûté la vie à un policier, contre le cortège du directeur départemental du Nord Est de la police nationale à l’entrée de la ville du Cap? La criminalité s’accélère : quatre agents de la PNH abattus en quatre jours, du 11 au 15 juin. Et puis il y a la manière, il y a l’audace des criminels : un policier assassiné dans un autobus, d’autres en pleine rue grouillante de monde, deux décapités. De plus en plus d’étrangers sont devenus les cibles des kidnappeurs. Que signifie tout cela?

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La vie quotidienne vire au cauchemar pour les Haïtiens, impuissants face aux gangs

Port-au-Prince – Désabusés face au chaos politique qui prévaut depuis des mois, les Haïtiens sont, depuis le début de la semaine, confrontés à une dégradation effrénée de leurs conditions de vie à cause des gangs qui contrôlent les accès aux terminaux pétroliers.

« On est en mode rationnement de l’eau chez moi« , témoigne paniquée Daphné Bourgoin, 42 ans. « Et pour mes enfants qui ont leurs cours en ligne, jusqu’à quand l’internet va tenir?« , s’interroge la cheffe d’une entreprise textile contrainte à la fermeture depuis lundi.  

Le pays de la Caraïbe n’a jamais produit suffisamment de courant électrique pour répondre aux besoins de l’ensemble de sa population et, dans les quartiers les mieux lotis de la capitale Port-au-Prince, la compagnie publique Électricité d’Haïti n’assure une fourniture au maximum que quelques heures par jour.  

Ceux qui le peuvent se sont dotés en générateurs: des équipements coûteux aujourd’hui inutiles face à la grave pénurie de carburant provoquée par les bandes armées. 

– Manque d’électricité et d’eau – 

Le manque de diesel empêche également les entreprises privées d’assurer la livraison d’eau par camion.  

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Haïti : des robes innovantes pour protéger des femmes victimes du séisme

— Communiqué de presse de l’UFM —

L’Union des Femmes de Martinique en association avec le mouvement Rasin kanpep la et les organisations féministes GADES (Groupe d’Appui au Développement du Sud d’Haïti), a lancé un appel aux dons numéraires pour financer l’achat de tissus servant à la confection de robes « habits-abris » qui seront fabriquées directement en Haïti. Ces « habits-abris » permettent de se

changer discrètement en plein air. Ils seront offerts aux femmes et enfants sans abris depuis le séisme du 14 août dernier. La collecte de fonds (espèces et chèques à l’ordre de l’UFM) aura lieu ce dimanche 17 octobre de 8h30 à 12h30, sur la Place de la Savane à Fort-de-France, face à l’Impératrice. Cette initiative caritative imaginée par Catherine Hemart, architecte adhérente de l’UFM, s’inscrit dans le cadre du 17 octobre, journée internationale de lutte contre la pauvreté et des 6es journées nationales de l’architecture.

Des habits-abris individuels pour sécuriser en urgence les victimes du séisme

Ces habits-abris conviennent pour l’habillage en plein air. Ils permettent aux femmes de se changer à l’abri des regards indiscrets.

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Démission de l’émissaire américain en Haïti, qui dénonce les expulsions « inhumaines » de migrants

Port-au-Prince – L’émissaire américain en Haïti Daniel Foote a démissionné, dénonçant dans une lettre cinglante les expulsions « inhumaines » par les Etats-Unis de milliers de migrants haïtiens vers leur pays en proie à la terreur des gangs armés.

« Je ne m’associerai pas à la décision inhumaine et contre-productive des Etats-Unis d’expulser des milliers de réfugiés haïtiens et d’immigrants illégaux en Haïti, un pays où nos fonctionnaires sont confinés dans des complexes sécurisés en raison du danger que représentent les gangs armés contrôlant la vie quotidienne« , assène M. Foote dans sa lettre de démission datée de mercredi et adressée au secrétaire d’Etat Antony Blinken. 

« Notre approche politique en Haïti reste profondément défectueuse et mes recommandations ont été ignorées et rejetées, lorsqu’elles n’ont pas été modifiées« , dénonce-t-il. 

Interrogé lors d’une conférence de presse à New York, Antony Blinken a remercié jeudi le diplomate pour son travail, tout en ajoutant: « Cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas avoir des désaccords sur la bonne approche« . 

« Le niveau de désespoir parmi les migrants ne peut que tous nous affecter fortement, donc je comprends vraiment la passion qui entoure cette affaire« , a-t-il ajouté. 

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États-Unis: de l’autre côté de Del Rio, la détresse des migrants haïtiens bloqués au Mexique

À la frontière entre le Texas et le Mexique, près de 15 000 personnes – en grande partie des Haïtiens – sont désormais bloquées dans un camp sous le pont qui mène à la ville de Del Rio. Bloquées, car l’administration américaine a annoncé la reprise des expulsions vers Haïti et que les frontières, côté américain et mexicain, sont désormais fermées à cet endroit. RFI est allé à la rencontre de ces migrants haïtiens.

Avec l’envoyé spécial de RFI à Ciudad Acuña, Thomas Harms

Alex Rosier est désespéré, assis sur le bord de la digue qui mène du coté américain du fleuve Rio Grande. Dans le camp de Del Rio depuis mercredi, il était sorti ce samedi 18 septembre pour chercher à manger. Et il a appris que, face à l’afflux des migrants d’Haïti, les États-Unis allaient reprendre les expulsions vers son pays : « La déportation, j’en veux pas. C’est pas pour moi. Si je suis déporté, je vais mourir. Haïti, c’est fini. On tue le président, les brigands sont au pouvoir. Imaginez ! »

Ce maçon laisse sa femme et sa fille de l’autre côté du Rio Grande, dans le camp de Del Rio.

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Le sac d’Haïti par la France

Par Michel Santi (*) —

CHRONIQUE. L’histoire de la Révolution haïtienne fut un moment politique majeur qui donna à l’universalisme ses lettres de noblesse, mais qui permit également de transformer ce qui était la colonie la plus profitable du monde en une nation récusant l’esclavage à une époque où celui-ci écrasait le continent américain.

La Révolution Haïtienne fut, à n’en pas douter, un des événements les plus intéressants et les plus épiques de l’Histoire moderne. Etalé entre 1791 et 1804, ce moment fut bien-sûr fondamental pour le pays lui-même, mais eut également des répercussions globales analysées encore aujourd’hui. Tout d’abord, la Révolution Haïtienne conduisit à la création du premier Etat noir libre du continent Américain. Pourtant, cet événement fut complètement ignoré par les historiens académiques et autres narrateurs «autorisés» du Nouveau Continent, et le reste toujours dans une certaine mesure eu égard à son importance, car ces récits furent toujours contés du point de vue du conquérant et du colon, toujours avec la perspective européenne cruello-paternaliste.

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An Jès Pou Ayiti 

— Appel de l’U.F.M. —

Après avoir pris le temps de la concertation avec le mouvement Rasin kanpep la et les organisations féministes GADES (Groupe d’Appui au Développement du Sud d’Haïti), personnes de confiance que nous connaissons depuis longtemps, l’Union des Femmes de Martinique organise une collecte de dons jusqu’au 17 octobre 2021.

Nous souhaitons apporter une aide constructive et durable à Haïti en visant la sécurité des femmes, et l’indépendance alimentaire des familles dans la reconstruction du pays.  

Ces fonds financeront dans l’immédiat, la confection urgente des robes chasubles à Port-au-Prince afin de permettre aux femmes et enfants sans abri de se changer sans s’exposer aux viols et violences sexuelles qui sévissent et dont elles sont malheureusement victimes .

Dans un 2° temps, ces fonds seront dédiés à un programme de redéploiement des jardins familiaux et d’acquisition de semences. Ces programmes permettront une autonomie alimentaire aux familles et une indépendance financière aux femmes. 

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Séisme, tempête et inondations: le calvaire sans fin des Haïtiens

Les Cayes (Haïti) – Des habitants trempés, épuisés, sans autre choix que d’uriner et déféquer dans des rues menacées d’inondations: le sud-ouest d’Haïti plonge d’heure en heure dans le chaos, les sinistrés de son récent séisme étant mardi démunis face aux violentes intempéries d’une nouvelle tempête tropicale.

Dans la ville des Cayes, plus de 200 personnes commencent à bâtir, sous un vent et une pluie persistants, des abris précaires sur un terrain de football inondé. Tous sont sinistrés du tremblement de terre de magnitude 7,2 de samedi, qui en quelques secondes a réduit en poussière des dizaines de milliers d’habitations. Au moins 1.941 personnes ont été tuées, selon un bilan encore « très partiel » annoncé mardi par la protection civile haïtienne. 

Alors que le déblaiement des décombres se poursuit dans cette ville, toujours avec l’espoir de trouver des survivants, un hélicoptère des gardes-côtes des Etats-Unis a organisé des rotations pour acheminer les patients en état critique. 

– Hélicoptères – 

Les Etats-Unis, qui ont évacué une quarantaine de personnes pour des soins urgents avec trois hélicoptères des gardes-côtes, ont affrété huit hélicoptères de l’armée depuis le Honduras, pour continuer les efforts d’évacuation médicale.

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L’État sauvage. Violence politique, fantômes ombilicaux et pestilence en Haïti

— Par Joël Des Rosiers —

– « Qui va là ? », Hamlet, Shakespeare

Au début du XIXe siècle, les ambitions colonialistes de la France subirent coup sur coup deux défaites qui sonnèrent le glas de son expansion impérialiste au Moyen-Orient et en Amérique. Deux épidémies eurent des conséquences majeures sur le moral, la santé et l’aptitude au combat des troupes françaises et de leurs supplétifs locaux confrontés à un environnement hostile, la chaleur extrême du désert et la pestilence tropicale de l’île, locus terribilis inhabitable, infesté d’aèdes vecteurs d’infection.

Telles furent la peste bubonique lors de l’Expédition d’Égypte (1789-1801), campagne dirigée par le général afro-caribéen né à Jérémie (Haïti) Thomas Alexandre Dumas, « le fils de la négresse » qui versa sa part de gloire à la France, et la fièvre jaune (1801-1803) survenue en deux vagues lors de l’expédition esclavagiste de Saint-Domingue. Les soldats français succombaient au vomito negro, sang noirâtre sorti des entrailles. Port-au-Prince était transformé en mouroir, ce qu’il restait de troupes en débandade se réfugiaient dans les réduits côtiers.

L’Égypte et Saint-Domingue étaient des fronts militaires certes éloignés mais unis par une stratégie commune.

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Haïti: «Il n’y a qu’avec du sang que je peux remplir une page»

— Par Jean D’Amérique —
Poète, dramaturge et auteur haïtien, Jean D’Amérique, 26 ans, livre à «Libération» son regard sur l’assassinat de Jovenel Moïse et sur l’état de son pays. Il est l’auteur de cinq livres dont son premier roman, «Soleil à coudre» (Actes Sud), paru en mars.

Etre haïtien, c’est naître dans le sang, grandir dans le sang – ou souvent ne pas avoir le temps de grandir – et finir dans une flaque de sang. Etre haïtien, c’est attendre sa balle. C’est attendre la balle qui vous dévorera le souffle, où que vous soyez dans le pays. Etre haïtien, c’est presser le pas vers l’au-delà. Être haïtien, c’est pleurer, c’est crier. Mais depuis le temps que ça saigne. Mais depuis le temps que ça pleure. Depuis le temps que ça crie… Il faut croire que le sang ne suffit pas.

Je ne voudrais pas répéter les choses. Mais la mort se répète, il faut que je le dise. Je ne voudrais pas répéter les choses. Mais je suis né et j’ai grandi dans cette spirale qui me poursuit partout, tatouage de ténèbres au cœur de mes moindres rêves de lumière.

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Antoinette Duclaire, journaliste, militante, féministe, assassinée!

RADI (Rasanbleman pou Diyite Ayiti) crie sa douleur et son indignation devant l’assassinat d’un membre de la Coordination de RADI, la journaliste, militante, féministe, Antoinette Duclaire. Dans la nuit du mardi 29 juin au mercredi 30 juin, des motocyclistes armés ont abattu Antoinette Duclaire ainsi que le journaliste Diego Charles à Christ-Roi.

RADI crie sa colère devant cet acte ignoble, devant la violence et les crimes qui se répandent dans le pays. RADI dénonce ceux et celles qui se rendent complices de tels actes en acceptant la situation insoutenable qui règne dans le pays.

RADI salue le courage, le dynamisme et la détermination d’Antoinette Duclaire qui n’a jamais baissé la tête devant qui que ce soit, qui n’avait pas peur de se battre pour défendre ses idées et opinions. Il est temps que les citoyens et citoyennes cessent de mourir ici. Il est temps que le sang de jeunes hommes et jeunes femmes comme Antoinette Duclaire cesse de couler pour satisfaire les sanguinaires avides de pouvoir ainsi que tous les autres vauriens qui défendent leurs privilèges économiques et sociaux.

La Communauté internationale, tous les acteurs nationaux et internationaux qui continuent de soutenir ce régime pourri ont sur leurs mains le sang de ces jeunes et de tous ceux et celles qui sont tombés victimes de ce climat de violence.

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À la Une: la guerre des gangs en Haïti menace le système hospitalier

La presse haïtienne de ce week-end évoque une pénurie de carburant et de matériels médicaux à Port-au-Prince, qui mettent la vie des patients en danger. Ces pénuries sont des conséquences directes de la guerre des gangs qui se poursuit à Martissant et dans d’autres quartiers de l’agglomération de la capitale haïtienne, écrit Le Nouvelliste. Selon le journal, la route nationale numéro 2 est « bloquée depuis 25 jours » ce qui empêche « l’approvisionnement des centres hospitaliers ». Le Nouvelliste souligne que les « forces de l’ordre incapables de rétablir l’ordre abandonnent ces axes routiers aux bandits. Résultat : la circulation des personnes et des produits de toutes sortes se font difficilement et à haut risque ». D’après le journal, les hôpitaux St-Luc et St-Damien qui comptent 300 lits dont 65 patients Covid-19 sous oxygène « sont les premiers à avoir officiellement lancé un appel à l’aide face à une pénurie de diesel, carburant indispensable au bon fonctionnement de ces deux institutions ».
Soupçon d’irrégularités dans l’achat d’un vaccin indien au Brésil
Au Brésil, une affaire suspecte d’achat de vaccin fait les gros titres de la presse.

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Face aux gangs, les autorités sont dépassées, la société va-t-elle se réveiller ?

— Publié le 2021-06-22 | lenouvelliste.com 

Les gangs, en majorité du G-9, ont conquis et renforcé leurs positions depuis plus de deux semaines. Ce week-end, ni les menaces du directeur  a.i. de la police Léon Charles, ni les envolées du Premier ministre a.i. Claude Joseph, ni la prise de parole du président Jovenel Moïse n’ont empêché le pillage systématique de trois entrepôts sur la nationale numéro un, à proximité des principaux ports commerciaux et du terminal pétrolier de Varreux.

Au boulevard La Saline et dans les parages, l’on est sur le qui-vive. Les containers transportant des marchandises de produits alimentaires aux médicaments, les camions de transport du carburant sont aussi rares que le sourire d’une veuve.

Entre Martissant 1 et 23, les violents accrochages armés ayant débuté le 1er juin n’ont pas cessé. On n’a pas avec précision les chiffres sur le nombre de personnes ayant été descendues par des tireurs embusqués, ni sur celles qui ont fini dans l’estomac des chiens. Après la razzia de logis, des commerces, c’est une  succursale de la Sogebank qui a été vandalisée dans la nuit du 21 au 22 juin.

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