Étiquette : Haïti

En Haïti, la vie de plus de 100 000 enfants menacée par la malnutrition aiguë

La violence des gangs qui ravage Haïti a provoqué une augmentation de 30% en un an de la malnutrition aiguë sévère chez les enfants, a déploré jeudi l’Unicef, qui estime que la vie de plus de 100 000 enfants est ainsi menacée.

«La violence armée a augmenté le nombre d’enfants en Haïti souffrant de malnutrition aiguë sévère, également appelée émaciation sévère, qui a grimpé en flèche de 30% dans le pays par rapport à 2022», s’est inquiétée l’agence onusienne dans un communiqué.

L’Unicef estime que 115 600 enfants vont souffrir en 2023 de cette forme de dénutrition la plus mortelle qui représente l’une des principales menaces pour la survie des enfants, contre 87 500 en 2022.

«En Haïti, de plus en plus de mères et de pères n’ont plus les moyens d’apporter soins et alimentation appropriés à leurs enfants, et les parents ne peuvent pas les emmener dans les centres de santé en raison de l’augmentation terrible des violences des groupes armés», a dénoncé le responsable de l’Unicef dans le pays, Bruno Maes.

«Combiné avec l’épidémie de choléra en cours, de plus en plus d’enfants souffrent d’émaciation sévère plus rapidement et vont mourir si des mesures urgentes ne sont pas prises», a-t-il insisté.

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Ce que l’on tait dans “La Camiona”

Texte d’un jeune écrivain haïtien- vivant à Santo Domingo et qui a été arrêté de façon illégale, injuste, et maltraité pendant sa détention. Madinin’Art publie son texte sous un pseudonyme afin de le protéger.

La patrouille de police s’arrête à côté de toi. L’un des trois agents te demande de t’arrêter. Tu obéis. Tu t’efforces de contrôler tes mains qui tremblent car, bien que tu sois en règle, tu sais qu’être noir et haïtien en République Dominicaine est une malédiction. Tu essayes de rester calme ; si tu n’as violé aucune loi, tu n’as pas à t’inquiéter, te dis-tu. Mais au fond, tu sens l’imminence de l’opprobre.

«Où vas-tu?» Je vais à la station Caribe Tours chercher un colis. Alors que tu réponds, un autre commence à te toucher, soulève ton maillot. «Présente tes documents». Dans ta main, un livre, dans tes poches, le téléphone portable, le portefeuille dans lequel tu portes la copie de ton passeport, ta carte d’étudiant et ta carte de régularisation. Tout est en ordre. Tu les sors et les présentes. Ils les regardent, ils te regardent, ils se regardent.

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Faute d’argent, le Programme alimentaire mondial réduit son aide à Haïti

(San Juan) Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies a annoncé lundi qu’il fait face à une pénurie de fonds et qu’il ne sera pas en mesure d’aider ce mois-ci 100 000 personnes en Haïti qui ont des besoins urgents.

Par habitant, le nombre d’Haïtiens confrontés à une insécurité alimentaire urgente est le deuxième plus élevé au monde, avec près de cinq millions de personnes qui peinent à manger chaque jour, selon le Programme alimentaire mondial des Nations Unies.

(Photo Odelyn Joseph, archives Associated Press)

La réduction de 25 % survient alors qu’un record de 4,9 millions de personnes dans le pays de près de 11 millions d’habitants a besoin d’aide pour trouver de la nourriture, a indiqué l’agence.

Jean-Martin Bauer, le directeur de l’agence pour Haïti, affirme que cela ne pourrait pas arriver à un pire moment, tandis que les Haïtiens sont confrontés aux violences, à l’insécurité, aux perturbations économiques et à des chocs climatiques.

L’agence a prévenu que son plan d’intervention en Haïti n’est financé qu’à 16 % et qu’elle ne sera pas en mesure de fournir de la nourriture à un total de 750 000 Haïtiens si elle n’obtient pas 121 millions US d’ici la fin de l’année.

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Antonio Guterres lance un appel à aider Haïti, en proie aux ravages des gangs

Le secrétaire général de l’ONU a rencontré le Premier ministre Ariel Henry et des membres du Conseil de la transition, des acteurs politiques et de la société civile, lors de sa visite, samedi en Haïti. Des échanges francs, selon Antonio Guterres, autour de la grave crise qui sévit dans le pays depuis quelque temps.

Avec [la] correspondante de RFi à Port-au-Prince, Marie-André Bélange

La visite du secrétaire général de l’ONU aura duré quelques heures. Comme pour donner chair à cette solidarité qu’il vient exprimer au peuple haïtien, Antonio Guterres a débuté son intervention en créole lors d’une conférence de presse au salon diplomatique de l’aéroport.

« La guerre des gangs a exacerbé la vulnérabilité des Haïtiens. La situation en Haïti est préoccupante », constate Antonio Guterres. « Une personne sur deux en Haïti vit dans une extrême pauvreté et est confrontée à la faim, n’ayant pas un accès régulier à l’eau potable. »

Il faut de l’aide

Haïti ne peut pas s’en sortir toute seule, il lui faut de l’aide. À Port-au-Prince, le secrétaire général de l’ONU a donc réitéré ses appels à l’endroit de la communauté internationale.

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Haïti : L’actualité d’un « dap piyanp » politique à la question sociale haïtienne

— Par Renel Exentus —

Le gouvernement et le Haut Conseil de Transition (HCT)1 ont réuni leurs partisans dans le luxueux hôtel Karibe dans les hauteurs de Pétion-ville dans le cadre d’un forum politique le 23 et 24 mai 2023. Il a été question de discuter de la gouvernance, de l’insécurité et les changements constitutionnels. L’ambiance s’apparentait à une stratégie de gestion d’un « dap piyanp » politique. Le terme « dap piyanp » exprime en créole haïtien l’action d’usurper ou d’accaparer quelque chose. Sur le plan politique, c’est l’idée de vol et de confiscation du pouvoir politique. Les classes populaires et la paysannerie haïtiennes demeurent les traditionnelles victimes de ce « dap piyanp » politique dans la mesure où elles sont exclues de tout processus de prise de décision sur la gestion politique et économique du pays2. Cette exclusion a été une constante de l’histoire nationale mais elle a pris une proportion beaucoup plus importante au cours des cinq dernières décennies3. Dans ce texte, l’accent va être mis sur l’interprétation du Forum politique des 23 et 24 mai 2023 comme une tentative de consolidation du dernier « dap piyanp » politique en date.

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Violences en Haïti : plus de 600 personnes tuées pour le seul mois d’avril

Haïti : En un mois, plus de 600 personnes tuées dans une « nouvelle vague de violences extrêmes »
Lynchages « La situation d’urgence en matière de droits de l’homme appelle une réponse forte de toute urgence », a réclamé le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme

Comment mettre fin à la spirale infernale et meurtrière actuelle à Haïti ? Plus de 600 personnes ont été tuées pour le seul mois d’avril dans « une nouvelle vague de violence extrême » qui a frappé plusieurs quartiers de Port-au-Prince, la capitale, a alerté l’ONU. « Au moins 846 personnes ont déjà été tuées au cours des trois premiers mois de 2023, auxquelles s’ajoutent plus de 393 personnes blessées et 395 enlevées au cours de la période, soit une augmentation de 28 % de la violence par rapport au trimestre précédent », ajoute un communiqué du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme.

Le Haut-Commissaire Volker Türk dénonce « un cycle de violence sans fin en Haïti ». « La situation d’urgence en matière de droits de l’homme appelle une réponse forte de toute urgence », a-t-il demandé mardi.

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La Constitution de 1987 est au fondement du « bilinguisme de l’équité des droits linguistiques » en Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue

Depuis la co-officialisation du créole et du français dans la Constitution haïtienne de 1987, la « créolistique » n’a toujours pas élaboré d’études de référence sur les fondements constitutionnels et juridiques de notions aussi centrales en jurilinguistique et en aménagement linguistique que les droits linguistiques, le droit à la langue, le droit à la langue maternelle, la parité linguistique et le bilinguisme de l’équité des droits linguistiques. De son côté, le « constitutionnalisme haïtien » non plus ne s’est pas encore attaché à étudier ces notions de premier plan en dépit du fait que la Constitution de 1987 consigne les droits fondamentaux du citoyen autrefois violemment réprimés durant la dictature des Duvalier (voir le Titre III – Chapitre II / Des droits fondamentaux : la liberté individuelle, la liberté d’expression, la liberté de réunion et d’association, etc.). Le Larousse définit a minima la créolistique : « Partie de la linguistique qui étudie les créoles ».

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Une promotion de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université publique du Sud-Est à Jacmel porte le nom de Robert Berrouët-Oriol 

— Par Marc Sony Ricot —

La promotion 2018-2022 de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université publique du Sud-Est à Jacmel porte le nom de Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue et écrivain. Cette exceptionnelle distinction est attribuée à l’universitaire pour son « dévouement et son engagement au service de la langue créole, de la linguistique et de l’éducation en général ». 
Les étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation (FSE/UPSEJ) ont fait choix de Robert Berrouët-Oriol comme personnage public pour dénommer leur Promotion de fin d’études universitaires : « promotion Robert Berrouët Oriol (2018-2022) ». La cérémonie de remise des diplômes a eu lieu le dimanche 26 mars 2023 en l’église du Sacré-Cœur de Meyer, à Jacmel. « Nous avons fait choix de monsieur Berrouët-Oriol pour son dévouement et son engagement au service de la langue créole, de la linguistique et de l’éducation en général », écrit l’étudiant Assédius Doret, l’un des membres de la promotion.
Pour sa part, Robert Berrouët-Oriol, dans la lettre adressée aux étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université publique du Sud-Est de Jacmel, se dit ému par cette distinction. 

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Violences en Haïti: 531 personnes tuées depuis janvier (ONU)

Environ 530 personnes ont été tuées, dont un grand nombre par des tireurs embusqués, et près de 280 enlevées par les gangs qui sévissent impunément en Haïti, a indiqué mardi le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme.

«Rien qu’au cours des deux premières semaines de mars, les affrontements entre gangs ont fait au moins 208 morts, 164 blessés et 101 personnes ont été enlevées. La plupart des victimes ont été tuées ou blessées par des tireurs embusqués qui auraient tiré au hasard sur des personnes se trouvant chez elles ou dans la rue», a déclaré aux journalistes la porte-parole du Haut-Commissariat, Marta Hurtado.

Envisager d’urgence une force d’appui spécialisée

De début janvier à la mi-mars, un total de 531 personnes ont été tuées, 300 blessées et 277 kidnappées dans des incidents liés aux gangs, principalement dans la capitale, Port-au-Prince, selon les informations recueillies par le Service des droits humains du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH). «Nous demandons à la communauté internationale d’envisager d’urgence le déploiement d’une force d’appui spécialisée (…), avec un plan d’action complet et précis», a souligné Mme Hurtado.

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En Haïti, l’ONU dénonce la violence des gangs « au plus haut depuis des décennies »

L’émissaire des Nations unies en Haïti a décrit mardi, devant le Conseil de sécurité, des violences liées aux gangs dans ce pays qui ont atteint « des niveaux jamais vus depuis des décennies », avec notamment 1 359 kidnappings en 2022, soit une moyenne de 4 par jour.

La violence des gangs a atteint « des niveaux jamais vus depuis des décennies » en Haïti, s’est alarmée, mardi 24 janvier, l’émissaire de l’ONU dans le pays, réitérant devant le Conseil de sécurité l’appel à envoyer une force internationale.

« La violence liée aux gangs a atteint des niveaux jamais vus depuis des décennies. Les meurtres et les kidnappings ont augmenté pour la quatrième année consécutive », a déclaré Helen La Lime, présentant le dernier rapport du secrétaire général Antonio Guterres sur ce pays pauvre des Caraïbes.

« En 2022, 1 359 kidnappings ont été enregistrés, plus du double de 2021, une moyenne de 4 par jour. Les meurtres ont également augmenté d’un tiers en un an, avec un total de 2 183 », a-t-elle indiqué.

>> À voir : Haïti : dans l’enfer des gangs, l’enquête des Observateurs de France 24

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Le rôle des puissances impériales dans le chaos d’Haïti

Rappel d’articles de grande amplitude analytique à lire durant les vacances de fin d’année

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

1/ « L’ordre néocolonialiste et impérialiste dans le chaos d’Haïti », par Gary Olius, AlterPresse, 5 janvier 2021. Lien : https://www.alterpresse.org/spip.php?article27855

2/ « Le grand banditisme n’est-il pas un produit dérivé de la politique américaine en Haïti ? », par Gary Olius, AlterPtesse, 22 octobre 2021. Lien : https://www.alterpresse.org/spip.php?article27597

3/ « Haïti étouffe sous le poids de son oligarchie et des États-Unis », par Frédéric Thomas, Cetri, Université de Louvain, 22 juin 2020. Lien : https://www.cetri.be/Haiti-etouffe-sous-le-poids-de son?var_mode=calcul&fbclid=IwAR1luc3nOBgq2ZViIDBczk07X1AoNsoqDVCum4z8sZEqwZHexF8bW5rclJg

4/ « Face à l’insécurité, la corruption et l’impunité, la France ne voit rien à Haïti », par Frédéric Thomas, Cetri, Université de Louvain, 7 juillet 2022. Lien : https://www.cetri.be/Face-a-l-insecurite-la-corruption

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Pour comprendre la crise sociopolitique haïtienne(1)

 — Par Renel Exentus2

Introduction

La décennie  010-2021 a été riche en événements marquants pour la société haïtienne. Le séisme du 12 janvier 2010, avec son cortège de victimes, fut l’événement le plus visible et le plus médiatisé3. Il s’en est suivi une forte mobilisation internationale en soutien aux victimes. Cette décennie ne fut pas seulement marquée par une catastrophe humanitaire. Elle fut aussi l’occasion d’un nouvel ajustement de l’ordre néocolonial de l’État haïtien4. Ce nouvel ajustement se caractérise par une plus grande mainmise des puissances impérialistes dans la gestion du pays, au point que les termes de « domination » et de « dépendance » ne suffisent peut-être plus à expliquer la situation de la deuxième république du Nouveau Monde.

Traditionnellement, la catégorie de « pays dominé » renvoie à un pays dans lequel la bourgeoisie et l’État sont en grande partie subordonnés aux intérêts des puissances impérialistes. Les pays qui se trouvent dans cette situation de vassalisation sont nombreux et diversifiés. Toutefois, plusieurs d’entre eux ont un certain niveau d’autonomie institutionnelle et de développement des forces productives relativement autocentrées.

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La vingt-sixième heure

— Par Patrice Dalencour —

En me lisant, certains, conditionnés par de vieux réflexes, fulmineront des anathèmes. Je ne m’y arrêterai pas, réservant mon écoute à ceux qui par le poids de leurs arguments pourraient ébranler une position mûrement réfléchie et douloureusement adoptée. Et plus encore, je serai touché par la sincérité des voix qui annonceront joindre l’acte au radicalisme nationaliste verbal, soit en restant sur notre sol avec toute leur famille, soit en organisant des vols charter pour rentrer y vivre ou y mourir solidairement à nos côtés. C’est ce témoignage qu’ont donné des Ukrainiennes et des Ukrainiens regagnant leur patrie pour y combattre l’envahisseur.

Bref, nous approchons de la vingt-quatrième heure, celle qui précède les lendemains qui déchantent. Donc il est grand temps de parler clair et de parler vrai. Grand temps de choisir d’être chair ou poisson. Grand temps, sans fioritures de style, d’assumer le rejet de toute forme de présence militaire étrangère sur notre territoire, en proposant réponse alternative préservant des suites catastrophiques et mortifères, si ce n’est génocidaires et suicidaires, de l’effondrement de l’État haïtien. Mais il est aussi temps, si l’on pense différemment, de se résigner à cette aide militaire et de le dire, même les yeux embués de larmes, tout en prévoyant sa gestion afin de réduire ses effets négatifs et de maximiser les bénéfices possibles de ce « mal nécessaire ».

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Des milliers de Haïtiens manifestent contre l’appel à l’aide étrangère

Une manifestation émaillée de violences a rassemblé des milliers de Haïtiens, lundi à Port-au-Prince, contre le gouvernement et son appel à la communauté internationale pour une « force spécialisée armée » afin de faire face à l’insécurité, à la crise humanitaire et à une épidémie naissante de choléra.

Des milliers de Haïtiens ont manifesté, lundi 10 octobre, à Port-au-Prince, pour protester contre le gouvernement et son appel à l’aide étrangère afin de faire face à l’insécurité endémique, à la crise humanitaire et à une épidémie naissante de choléra.

Au lendemain d’un appel du chef de l’ONU au déploiement d’une force armée internationale en Haïti pour aider un pays « paralysé », la manifestation dans la capitale a été émaillée lundi de violences, de scènes de pillage et la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule, a constaté un correspondant de l’AFP.

Plusieurs personnes ont été blessées par balle et une personne a été tuée, a également constaté le correspondant de l’AFP.

Les organisateurs ont accusé la police d’être à l’origine de ce décès. « Cette jeune fille ne représentait aucune menace.

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Haïti demande une « assistance internationale » pour lutter contre les gangs

Haïti a demandé une « assistance internationale » pour faire face à la crise de sécurité causée par les bandes criminelles, que la police haïtienne ne peut résoudre seule, a indiqué vendredi à l’AFP Bocchit Edmond, ambassadeur d’Haïti aux États-Unis.

« Je peux confirmer que nous avons demandé l’aide de nos partenaires internationaux », a déclaré M. Edmond en marge de l’Assemblée générale de l’Organisation des États américains (OEA) à Lima. « Il s’agit d’une question de sécurité que notre police nationale ne peut gérer seule. »

Le diplomate a déclaré que l’aide a été formellement demandée jeudi et qu’Haïti attend « que la communauté internationale et les partenaires internationaux décident de la forme qu’elle prendra. »

À Port-au-Prince, le conseil des ministres avait adopté jeudi une résolution accordant un mandat au premier ministre haïtien Ariel Henry pour « solliciter les partenaires internationaux d’Haïti [et obtenir d’eux] un [soutien] effectif par le déploiement immédiat d’une force spécialisée armée, en quantité suffisante, pour stopper, sur toute l’étendue du territoire, la crise humanitaire causée, entre autres, par l’insécurité résultant des actions criminelles des gangs armés et de leurs commanditaires

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Haïti : l’ONU alerte contre un risque « d’explosion » des cas de choléra

Alors qu’Haïti connaît de graves pénuries de carburants et de graves épisodes de violences, l’ONU s’est alarmée ce jeudi contre le risque «d’explosion» des cas de choléra, où des premiers cas ont été détectés.

Pénurie de carburant, violences, et maintenant choléra : Haïti fait face à une crise sans précédent. L’ONU s’est alarmée ce jeudi du risque «d’explosion» des cas de cette maladie, alors que 11 cas ont déjà été détectés dans le pays, et les autorités ont repéré 111 autres cas suspects. «Les chiffres pourraient être bien plus élevés», a indiqué la coordinatrice humanitaire de l’ONU pour Haïti, Ulrika Richardson, lors d’une conférence de presse.

«Avec la situation actuelle dans le pays, si toutes les bonnes conditions ne sont pas remplies, on pourrait faire face à une augmentation exponentielle, voire explosive des cas de choléra. On pourrait même parler malheureusement de combinaison parfaite pour un désastre», a-t-elle ajouté.

Le choléra est une infection digestive aiguë, due à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. La distribution de l’eau a donc été interrompue pour limiter la propagation de la bactérie. L’ONU et des organisations locales ont appelé à la création d’un couloir humanitaire «pour permettre de faire sortir le carburant et répondre aux besoins urgents de la population».

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Lumière sur la «rançon» payée par Haïti à Paris pour son indépendance

Le «New York Times» met la lumière, depuis quelques jours, sur les conséquences de la dette astronomique que Haïti a dû payer à la France pour son indépendance.

Une série d’articles du «New York Times» publiés ce week-end remet en lumière la tragique histoire de l’indépendance de Haïti et la dette astronomique que le pays a dû payer à la France au XIXe siècle, un sujet peu exploité par la classe politique haïtienne.

Après plusieurs mois d’analyse d’archives, le journal américain a estimé que les paiements, versés à compter de 1825 par la première république noire de l’histoire, pour indemniser les anciens colons esclavagistes, «ont coûté au développement économique de Haïti entre 21 et 115 milliards de dollars de pertes sur deux siècles, soit une à huit fois le produit intérieur brut du pays en 2020».

Si la publication est largement partagée et commentée sur les réseaux sociaux, un silence complet prévaut tant du côté des autorités en place à Port-au-Prince que du côté de ses opposants. «Les politiciens haïtiens ont la fâcheuse tendance à ne fonctionner que dans le présent», a réagi, lundi auprès de l’AFP, l’historien haïtien Pierre Buteau.

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Petites Formes 2022 : Guy Régis Jr ; Marionnettes belges

— Par Selim Lander —

Les cinq fois où j’ai vu mon père

Après Moi fardeau inhérent qu’on a découvert en Martinique interprété par Daniely Francisque lors d’un précédent festival des Petites Formes, c’est un autre monologue de même auteur, interprété cette fois par un comédien, Christian Gonon, sociétaire de la Comédie Française, qui clôture la présente édition.

Comme l’indique le titre, un enfant évoque les quelques occasions dont il se souvient ou croit se souvenir, où il fut en présence de son père parti chercher mieux ailleurs. Il n’est pas à proprement parler un enfant abandonné puisque le père lui rend de temps à autres visite, à lui et à sa mère. Mais ces visites sont si espacées et si fugaces qu’il se considère plutôt comme un enfant sans père. Et le souvenir qu’il en a est imprécis, ce qui se comprend d’autant mieux qu’il était un enfant quand elles se sont produites.

Peut-on tirer une pièce d’un tel argument ? Sans nul doute, tant d’événements peuvent s’inscrire dans ce contexte ! Et de fait il y a des moments émouvants, en particulier chaque fois qu’un dialogue s’instaure – avec difficulté, évidemment – entre le père et le fils.

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Petites Formes 2022 : Bolivar

— Par Selim Lander —
Les Revenants de l’impossible amour de Faubert Bolivar

L’édition 2022 du festival martiniquais des « Petites Formes » a commencé en fanfare, pourrait-on dire, par la création d’une nouvelle pièce de Faubert Bolivar. « Fanfare » ne doit pas être pris ici au pied de la lettre, même si la musique est très présente et sur le plateau avec deux musiciens (Daniel Dantin et Ghassen Fendri), l’un à la section rythmique, l’autre à la guitare électrique. Le mot est plutôt à prendre au sens plus général de ce qui révèle un éclat particulier. Et de fait, outre la musique, le décor, les costumes, l’aisance des comédiens, tout contribue à faire de cette pièce un spectacle total.

On ne présente plus Faubert Bolivar au public martiniquais. Sa dernière apparition publique date du mois de novembre dernier, lorsque sa pièce Il y aura toujours un dernier soleil fit l’objet d’une lecture publique – remarquée – par Alexandra Déglise /1. Il fit lui-même, naguère, une apparition en personne sur les planches de Tropiques Atrium où on put l’entendre défendre vaillamment des textes poétiques.

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Jean-Claude Charles en Martinique

Jean-Claude Charles (1949-2008) est noir, né en Haïti, écrivain (poète, romancier, essayiste), journaliste de presse écrite (Le Monde où il publie des récits de voyage, …) et audio (France Culture,). Poète de « l’enracinerrance », il inaugura sa carrière de romancier avec un livre au titre énigmatique, Sainte Dérive des Cochons (1977). Les éditions Mémoire d’encrier (Montréal) ont entrepris de republier l’ensemble de son oeuvre. Derniers ouvrages parus en 2021 : Manhattan blues (1985) et Ferdinand je suis à Paris (1987). M. H.

Lettre à Vincent et aux autres

Extrait du magazine Revue Noire (1992)

On part de Berlin. On part de Paris, pour aller à Fort-de-France. On y reste quelques jours. On rencontre des personnages passionnants. A la Martinique, j’ai parlé d’écriture, de cinéma, d’amours. Et je me suis souvenu que Schœlcher était au Panthéon. Nous étions nombreux à mériter d’être au Panthéon, disais-je. “Encore faut-il que ça soit une bonne affaire”, a lancé quelqu’un en rigolant. Jours et nuits, nous avons parlé.

On tient un journal de bord.

L’ homme qui a vu. À lui, désormais, de raconter ce qu’il a vu.

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Tropiques-Atrium célèbre Haïti

— Par Selim Lander —

Ce mois de janvier 2022 a permis d’ouvrir au bénéfice du public martiniquais quelques « Fenêtres sur Haïti », selon le titre choisi pour cet ensemble de manifestations : cinéma, théâtre, musique, expositions. Si Haïti est en très mauvais état (et ce n’est, hélas, pas d’hier, on pourra consulter au premier étage de l’Atrium des panneaux sur lesquels sont rappelées quelques-unes des atrocités commises par François Duvalier), sa créativité est intacte. Ainsi ces diverses manifestations ont-elles fait souffler un peu d’air frais sur une Martinique trop longtemps privée d’événements culturels.

René Depestre, on ne rate pas une vie éternelle, un film d’Arnold Antonin

Ce film tourné en 2016 alors que René Depestre avait exactement 90 ans, le montre dans une forme éblouissante. Disert, drôle, avec la modestie qui sied à qui n’a plus rien à prouver. Le simple récit de sa vie, puisqu’il s’agit de cela dans le film, une sorte de « Depestre par lui-même », parle suffisamment en sa faveur sans qu’il lui soit nécessaire d’en rajouter. Lycéen jugé indocile dans sa ville natale de Jacmel, on l’invite à aller voir ailleurs en lui offrant une bourse pour étudier en France.

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En Haïti, l’horreur des viols commis par les gangs

Port-au-Prince – « Certaines femmes kidnappées n’arrivent même pas à savoir combien d’hommes les violaient »: Judith Fadois a beau travailler depuis plus de six ans en Haïti à la clinique de Médecins sans frontières dédiée à la prise en charge des crimes sexuels, la médecin s’avoue dépassée par l’horreur de certains cas.

Déjà minées par le tabou qui entoure ces crimes dans une société considérée comme machiste, la cruauté accrue des gangs haïtiens lors de certains enlèvements sidère les équipes médicales qui prennent en charge les victimes de violences sexuelles. 

« Pour certains cas, je parlerais de mutilation, tellement elles ont été traitées en objet« , témoigne sobrement le Dr Fadois, responsable des activités médicales du centre MSF. 

Les bandes armées ont virtuellement pris le contrôle de Haïti depuis plusieurs mois, alors même que ce petit pays des Caraïbes faisait déjà face à une pauvreté endémique. 

– « Pure torture » –

Au coeur de la capitale Port-au-Prince, l’équipe du Dr Fadois offre l’assistance médicale d’urgence et le soutien psychologique vital aux victimes mais la gravité des récentes violences a personnellement affecté le personnel de MSF.  

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Haïti: de quelques éditos de Claude Moïse…

Le spectre de l’insécurité

— Par Claude Moïse —

Le répit aura été de courte durée, le temps des élections (février-avril) et de mise en place de l’appareil gouvernemental (mai-juin). La criminalité remonte. Le bilan des victimes s’alourdit. En deux mois, pas moins de 20 policiers ont été assassinés et 47 enlèvements enregistrés dans la région de la capitale. Le spectre de l’insécurité revient hanter le pays. Pas seulement dans la zone métropolitaine où sont concentrés les principaux foyers de banditisme. N’a-t-on pas relevé, dans la soirée du 11juin, une attaque, qui a coûté la vie à un policier, contre le cortège du directeur départemental du Nord Est de la police nationale à l’entrée de la ville du Cap? La criminalité s’accélère : quatre agents de la PNH abattus en quatre jours, du 11 au 15 juin. Et puis il y a la manière, il y a l’audace des criminels : un policier assassiné dans un autobus, d’autres en pleine rue grouillante de monde, deux décapités. De plus en plus d’étrangers sont devenus les cibles des kidnappeurs. Que signifie tout cela?

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La vie quotidienne vire au cauchemar pour les Haïtiens, impuissants face aux gangs

Port-au-Prince – Désabusés face au chaos politique qui prévaut depuis des mois, les Haïtiens sont, depuis le début de la semaine, confrontés à une dégradation effrénée de leurs conditions de vie à cause des gangs qui contrôlent les accès aux terminaux pétroliers.

« On est en mode rationnement de l’eau chez moi« , témoigne paniquée Daphné Bourgoin, 42 ans. « Et pour mes enfants qui ont leurs cours en ligne, jusqu’à quand l’internet va tenir?« , s’interroge la cheffe d’une entreprise textile contrainte à la fermeture depuis lundi.  

Le pays de la Caraïbe n’a jamais produit suffisamment de courant électrique pour répondre aux besoins de l’ensemble de sa population et, dans les quartiers les mieux lotis de la capitale Port-au-Prince, la compagnie publique Électricité d’Haïti n’assure une fourniture au maximum que quelques heures par jour.  

Ceux qui le peuvent se sont dotés en générateurs: des équipements coûteux aujourd’hui inutiles face à la grave pénurie de carburant provoquée par les bandes armées. 

– Manque d’électricité et d’eau – 

Le manque de diesel empêche également les entreprises privées d’assurer la livraison d’eau par camion.  

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Haïti : des robes innovantes pour protéger des femmes victimes du séisme

— Communiqué de presse de l’UFM —

L’Union des Femmes de Martinique en association avec le mouvement Rasin kanpep la et les organisations féministes GADES (Groupe d’Appui au Développement du Sud d’Haïti), a lancé un appel aux dons numéraires pour financer l’achat de tissus servant à la confection de robes « habits-abris » qui seront fabriquées directement en Haïti. Ces « habits-abris » permettent de se

changer discrètement en plein air. Ils seront offerts aux femmes et enfants sans abris depuis le séisme du 14 août dernier. La collecte de fonds (espèces et chèques à l’ordre de l’UFM) aura lieu ce dimanche 17 octobre de 8h30 à 12h30, sur la Place de la Savane à Fort-de-France, face à l’Impératrice. Cette initiative caritative imaginée par Catherine Hemart, architecte adhérente de l’UFM, s’inscrit dans le cadre du 17 octobre, journée internationale de lutte contre la pauvreté et des 6es journées nationales de l’architecture.

Des habits-abris individuels pour sécuriser en urgence les victimes du séisme

Ces habits-abris conviennent pour l’habillage en plein air. Ils permettent aux femmes de se changer à l’abri des regards indiscrets.

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