— Par M’A —
La République d’Haïti traverse actuellement l’une des crises humanitaires les plus dévastatrices de son histoire, comme l’a exposé en détail Ulrika Richardson, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général au Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). À l’issue d’une semaine de plaidoyer en Europe, avec des étapes à Bruxelles, Berlin et Genève, Mme Richardson a présenté un tableau alarmant de la situation haïtienne qui requiert une action internationale immédiate et concertée.
La crise sécuritaire prévaut en Haïti, plongeant la population dans un climat de terreur quotidien. Près de 300 gangs, opérant principalement à Port-au-Prince, ont instauré un règne de violence extrême, touchant particulièrement les femmes et les enfants. Selon Mme Richardson, la situation est si grave que les Haïtiens estiment vivre la période la plus difficile de leur histoire moderne. Les gangs, hautement armés, forment des coalitions stratégiques, complexifiant davantage la situation.
La situation des femmes et des enfants est particulièrement préoccupante. Les gangs, en plus de recruter des mineurs pour leurs opérations, utilisent le viol brutal et collectif comme arme de guerre. Une étude menée à Cité-Soleil, une commune de plus de 240 000 habitants, a révélé que 80% des femmes et des filles interrogées ont subi des violences sexuelles et sexistes.