— Par Jean Samblé —
La scène politique en Haïti traverse une période tumultueuse, marquée par des tensions croissantes et des désaccords profonds autour de la formation du Conseil présidentiel de transition. Ces dissensions exacerbées reflètent un climat de méfiance et de contestation généralisée au sein de la société haïtienne, face à un processus politique jugé peu transparent et peu représentatif.
Au cœur de cette crise se trouve le décret publié par le gouvernement dans le journal officiel Le Moniteur, créant le Conseil présidentiel de transition. Ce décret a suscité une réaction immédiate et vigoureuse de la part des parties prenantes impliquées dans le processus de formation du Conseil. Ces parties, composées de neuf structures politiques et de la société civile, rejettent catégoriquement le décret en question, arguant qu’il ne reflète pas fidèlement l’accord politique initial sur lequel il était censé être basé.
Dans un communiqué conjoint daté du 13 avril 2024, ces organisations politiques et civiles ont exprimé leur profonde consternation devant les modifications substantielles apportées par le Conseil des ministres au décret initial. Ils accusent le gouvernement, dirigé par le Premier ministre empêché Ariel Henry, de déformer délibérément le projet consensuel d’un exécutif bicéphale, résultant d’un processus de négociation laborieux et patient entamé depuis le 11 mars 2024.