Étiquette : Haïti

La fable de la « soup joumou », soi-disant « soupe de l’Indépendance »…

… dans le brouillard de la patrimonialisation et de l’arnaque identitaire

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« On distingue généralement trois types de fraude scientifique : la fabrication de données, la falsification de données et le plagiat. Fabriquer des données, consiste à forger de toutes pièces les résultats d’une recherche. Falsifier des données consiste à altérer intentionnellement des données de façon à les rendre plus conformes à l’hypothèse du chercheur. Le plagiat visé ici consiste dans l’appropriation totale ou partielle d’un texte qu’on n’a pas écrit soi-même. Nonobstant leur gravité, nous passerons sous silence les conduites « zone grise » (par ex.: l’autoplagiat, les publications « salami », la cosignature honorifique, les soumissions multiples, etc.) analysées ailleurs (Larivée et Baruffaldi, 1993) » — (« La fraude scientifique et ses conséquences », par Serge Larivée, Faculté des arts et des sciences, École de psycho-éducation, Université de Montréal.)

La parution des articles dans lesquels nous avons soumis à l’analyse critique l’incrédibilité de l’historicité de la « soup joumou » frauduleusement et idéologiquement qualifiée de « soupe de l’Indépendance » a suscité l’intérêt de nombreux lecteurs dans divers milieux, tant à Port-au-Prince que dans certaines villes de province.

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Le rôle des « intellectuels serviles » dans l’arsenal idéologique érigé par le PHTK néo-duvaliériste

Le rôle des « intellectuels serviles » dans l’arsenal idéologique érigé par le cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Dans un compte-rendu de lecture à la fois rigoureux et sobre, « L’État haïtien et ses intellectuels : socio-histoire d’un engagement politique (1801-1860) », la directrice de la FOKAL, Michèle Duvivier Pierre-Louis, offre un regard particulièrement éclairant sur le livre de Délide Joseph issu de sa thèse de doctorat soutenue en 2014 et qui a été publiée en conservant le titre original de sa recherche doctorale, « L’État haïtien et ses intellectuels / Sociohistoire d’un engagement politique 1801 – 1860 » (Imprimerie Le Natal, Port-au-Prince, 2017). L’article de Michelle Duvivier Pierre-Louis est paru dans l’excellente « Revue d’histoire haïtienne » que publie le Cidihca à Montréal (voir le dossier « La Révolution haïtienne et ses influences dans le monde Atlantique », vol. 1, no 1, 2019). En raison de sa pertinence, nous citons longuement ce texte.

« En livrant au public une version abrégée de sa thèse d’histoire soutenue en avril 2014 à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS-Paris), Délide Joseph nous ouvre un champ où peu d’historiens haïtiens s’étaient jusqu’ici engagés de manière spécifique, celui de la généalogie et du positionnement des deux premières générations d’intellectuels haïtiens.

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La situation en Haïti : un échec de la MMAS

— Par Jean Samblé —

La situation en Haïti est aujourd’hui un véritable casse-tête pour la communauté internationale. Le pays est plongé dans un chaos sécuritaire sans précédent, largement dominé par des gangs armés qui contrôlent une grande partie de la capitale, Port-au-Prince, et son environnement. Alors que la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti (MMAS) a été déployée pour lutter contre cette menace, elle est en échec. Seules 400 des 2 500 forces promises sont sur le terrain, une situation alarmante pour le pays et la région. En outre, la MMAS souffre d’un manque crucial de financement et d’équipements, ce qui la rend largement inefficace face à des gangs mieux armés et plus organisés.

La proposition de transformation : une initiative controversée

Le Conseil présidentiel de transition (CPT) en Haïti, dirigé par un gouvernement intérimaire, a donc proposé de transformer la MMAS en une Mission de maintien de la paix menée par les Casques bleus. Une initiative qui fait débat au sein de la communauté internationale, et qui se heurte à l’opposition de la Chine et de la Russie.

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Profilage

Pour Haïti, contre ses prédateurs de tous poils, pour que vivre soit enfin beau un jour…

— Par Lenous Guillaume-Suprice —

Ta fabuliste de correspondante est vite devenue une (autre) abrutie du système, un phare de plus pour des croisiéristes, bruit seulement de ses copains comploteurs, écho par-ci par-là de leurs méfaits.

Toi, tu fais maintenant le chien à tes plaies, essaies de te guérir du passé et d’aujourd’hui, de certaines ratures d’un manque et des lésions du fouet sur ta conscience.

Tu verseras toute ta déconfiture, de l’autre côté d’un ancrage, dans une douloureuse mer d’adieux, fuyant l’acidité d’un grand nombre de scélérats aux dents à la fois perfides et caressantes.

Tu trouveras, sait-on jamais, un peu plus de monnaie pour tes songes-lecteurs, au cours des instants à venir, pour leur relocalisation dans d’autres bibliothèques de vie, hors des quartiers d’avilissements qui les défigurent, depuis l’éternité et plus on dirait, depuis le rétrécissement de l’avenir au profit d’un groupuscule de péteurs de feux, depuis par eux les vols à répétition des habits d’un mieux-être sur ta nudité.

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La « soup joumou », pseudo « soupe de l’Indépendance » 

Les dessous d’une obscure fraude académique à l’Université Laval (Québec, Canada)

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Lettre ouvert à : ( voir les destinataires en bas de page)

OBJET : Parution de l’article « La « soup joumou » dotée du statut chimérique de « soupe de l’Indépendance » ou l’histoire d’une frauduleuse affabulation dénuée de fondements historiques »

Montréal, le 18 novembre 2024.

Madame/Monsieur,

J’ai à cœur de vous informer de la parution, le 17 novembre 2024, de l’article « La « soup joumou » dotée du statut chimérique de « soupe de l’Indépendance » ou l’histoire d’une frauduleuse affabulation dénuée de fondements historiques ». Diffusé en Haïti auprès de nombreux enseignants-chercheurs et auprès d’un grand nombre de destinataires, cet article est paru sur divers sites aux États-Unis, en France et en Martinique.

La rédaction de cet article a été précédée d’une ample recherche documentaire et de la consultation de plusieurs collègues sociologues, historiens et anthropologues enseignants-chercheurs à l’Université d’État d’Haïti. Ils sont sous unanimes : aucune revue scientifique, aucune équipe pluridisciplinaire de chercheurs en Haïti ou ailleurs n’a à ce jour publié le moindre article scientifique dans lequel il est attesté que la « soup joumou », sur les plans scientifique et historique, a été de manière crédible consacrée « soupe de l’Indépendance » au lendemain de la guerre de l’Indépendance d’Haïti en 1804.

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L’éphéméride du 18 novembre

La bataille de Vertières, 18 novembre 1803, Haïti ou le jour où le droit à l’afro descendance et à la citoyenneté a triomphé dans les Amériques
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Valmy, Austerlitz, Ulm, Waterloo… autant de batailles dont les noms nous sont familiers. Mais qui, en dehors d’Haïti, a déjà entendu parler de la bataille de Vertières, point d’aboutissement spectaculaire et sanglant de la guerre d’indépendance haïtienne ? Qui sait que cet affrontement s’est soldé, le 18 novembre 1803, par l’une des pires défaites napoléoniennes ? Que les Noirs s’y réclamaient des idéaux de la Révolution ? Ceux qui connaissent cette histoire sont peu nombreux, car la France vaincue s’est employée à effacer les traces de sa déconfiture dès la bataille terminée. Depuis 220 ans, Vertières est tour à tour occultée, à peine mentionnée ou encore mal datée, sans parler de l’argument encore prévalent selon lequel les soldats de l’armée indigène n’auraient pu triompher n’eussent été de la fatigue et du découragement des soldats français et de l’aide militaire de l’ennemi britannique allié à Jean-Jacques Dessalines. Pourtant, Vertières aurait dû faire date : son issue, désastreuse pour la puissance coloniale française, allait fissurer de manière irrémédiable les assises de l’esclavage et du colonialisme.

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Haïti : Alix Didier Fils-Aimé dévoile un nouveau gouvernement de transition face à une crise multidimensionnelle

Le 15 novembre 2024 marque une nouvelle étape dans la vie politique d’Haïti avec la formation du gouvernement de transition sous la direction du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. Après plusieurs jours de négociations et d’intenses tractations entre les différents acteurs politiques, le cabinet ministériel a enfin été dévoilé. Composé de 18 ministres et d’un Secrétaire aux Collectivités territoriales, ce gouvernement comprend 4 femmes et 14 hommes. Cette répartition, qui associe figures expérimentées et nouvelles personnalités, suscite des attentes élevées dans un contexte de crise sécuritaire et politique aiguë.

Contrairement à son prédécesseur, Garry Conille, qui avait opté pour un cabinet restreint de 14 ministres, Alix Didier Fils-Aimé a choisi d’élargir l’équipe gouvernementale. Ce choix stratégique vise à renforcer les capacités de gestion de l’État, en réponse aux multiples défis auxquels le pays est confronté. Le Premier ministre entend ainsi s’attaquer à des dossiers prioritaires tels que la lutte contre l’insécurité grandissante, l’amélioration des conditions économiques, et la préparation d’élections inclusives pour sortir le pays de l’impasse politique.

La nomination d’Alix Didier Fils-Aimé fait suite à un différend prolongé entre l’ex-Premier ministre Garry Conille et le Conseil présidentiel de transition (CPT).

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Haïti : un nouveau premier ministre nommé dans un contexte de chaos sécuritaire et politique

Lundi 11 novembre, Haïti a un nouveau Premier ministre. Alix Didier Fils-Aimé, un homme d’affaires de 58 ans, a prêté serment après le limogeage de son prédécesseur, Garry Conille, qui n’était en fonction que depuis cinq mois. Le Conseil présidentiel de transition, chargé de gérer le pays dans cette période de crise aiguë, a pris cette décision après un conflit ouvert entre le gouvernement sortant et cette instance de transition, sur fond de désaccords sur la gestion des ministères clés du pays.

Dans un discours prononcé en direct à la télévision haïtienne, Alix Didier Fils-Aimé s’est engagé à « travailler sans relâche » pour rétablir la sécurité dans le pays, ravagé par la violence des gangs et l’instabilité politique chronique. Il a affirmé : « Je mets mon énergie, mes compétences et mon patriotisme au service de la cause nationale », tout en appelant à une « cohésion » politique indispensable à la relance du pays, privé de président depuis 2021. Le nouveau Premier ministre a également évoqué la nécessité de convoquer des élections, un sujet sensible dans un pays où la dernière élection présidentielle remonte à 2016.

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Haïti : limogeage de Garry Conille, un nouveau coup dur pour le pays en crise

— Par Jean Samblé —

La crise politique haïtienne a pris un tournant inattendu avec le limogeage du Premier ministre Garry Conille, nommé seulement cinq mois plus tôt. Cette décision, attendue pour être officialisée lundi dans le journal officiel, s’inscrit dans un contexte de violences de plus en plus incontrôlables, notamment celles des gangs qui contrôlent désormais 80 % de la capitale, Port-au-Prince. En dépit de son arrivée en juin dernier avec la mission de stabiliser un pays en plein chaos, Garry Conille n’a pas réussi à juguler la violence et l’instabilité qui frappent le pays.

Un Premier ministre en butte à l’impuissance et à la discorde

Le limogeage de Garry Conille intervient après plusieurs semaines de tensions avec le Conseil présidentiel de transition. Selon des sources proches du dossier, ce dernier cherchait à modifier la direction de ministères clés, tels que ceux de la Justice, des Finances, de la Défense et de la Santé, une décision que le Premier ministre a contestée, la qualifiant d’illégale. Un email confidentiel obtenu par l’AFP révèle que Garry Conille n’a pas accepté ce changement de cap et a dénoncé un manque de légitimité dans cette démarche.

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Haïti en crise : une escalade de la violence, une crise humanitaire sans précédent et des défis politiques inextricables

— Par Jean Samblé —
Depuis juillet, la situation en Haïti se dégrade malgré des efforts internationaux et l’activation de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya. Maria Isabel Salvador, cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), a dressé un bilan inquiétant au Conseil de sécurité des Nations Unies, soulignant la brutalité croissante des violences, l’ampleur des déplacements forcés et la dégradation générale des conditions de vie. Elle a aussi noté que le processus politique, malgré quelques avancées initiales, se heurte aujourd’hui à des obstacles de plus en plus importants.

Aggravation des violences et de la crise sécuritaire

La situation sécuritaire, déjà précaire, a atteint un niveau critique avec des pics de violence sans précédent. Le massacre de Pont-Sondé, survenu le 3 octobre, illustre cette escalade : des membres du gang « Gran Grif » ont tué au moins 115 civils et blessé des dizaines d’autres. Cet acte brutal témoigne de l’intensification des activités criminelles, qui ne se limitent plus à la capitale, Port-au-Prince, mais s’étendent désormais aux zones rurales.

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La chasse aux Haïtien.nes en République Dominicaine : Une tragédie ignorée

 — Communiqué —
Le 2 octobre dernier, le président Luis Abinader a présidé un conseil militaire dit de défense où il a été décidé de procéder à l’expulsion de 10000 haïtien.es par semaine.

Il faut rappeler que depuis plusieurs années, la République Dominicaine mène une campagne de répression systématique contre les Haïtien.nes et qu’en 2023, elle a expulsé plus de 250000 d’entre eux, soit environ 5000 par semaine.
Depuis le début du mois d’octobre 2024 ils sont déjà plus de 6000 migrant.es d’origine haïtienne refoulé.es vers Haïti dans des conditions dégradantes et en violation de droits humains.

Le plus souvent il s’agit d’hommes, de femmes, d’enfants, de familles entières qui vivent en République Dominicaine depuis plusieurs années et même qui ont été dominicains et qu’on a déchus de leur nationalité.
Ainsi certains sont renvoyés dans un pays qu’ils n’ont jamais connu, privés de leurs droits fondamentaux et de leur citoyenneté pour le simple fait d’être des Dominicains noirs.

En effet, la “chasse aux Haïtiens” se transforme le plus souvent en “chasse aux Noirs”.
Il s’agit d’une politique raciste et xénophobe qui permet au gouvernement de camoufler ses difficultés politiques et économiques et de gagner une popularité par démagogie.

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À propos du linguiste Michel Degraff

Le linguiste Michel DeGraff, actif supporteur du PHTK néo-duvaliériste, est-il également un propagandiste de l’antisémitisme ?

—Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le présent article consigne une analyse approfondie et rigoureuse de l’ample controverse idéologique et politique qui s’est développée ces derniers mois entre le linguiste haïtien Michel DeGraff et le Département de linguistique du Massachusetts Institute of Technology, le MIT, où il enseigne depuis vingt-huit ans. Loin d’être un fait divers ou un banal différend entre des professionnels du monde académique américain, cette controverse idéologique et politique interpelle et renvoie à des questions majeures qui méritent d’être analysées avec rigueur et débattues publiquement. Ainsi, dans nos universités un enseignant oeuvrant aux États-Unis, en France, au Canada, en Haïti, etc., a-t-il le droit –au nom de la liberté académique–, de faire l’apologie des idées du nazisme ou des idées relevant de la pédophilie ? Un enseignant est-il autorisé à diffuser des idées xénophobes, racistes, homophobes, ou de faire la promotion d’une culture d’infériorisation des femmes couplée à l’apologie du féminicide ou d’une culture du génocide et des idées relevant d’un « nettoyage ethnique » ?

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Haïti : des accusations de corruption ébranlent le nouveau pouvoir

En Haïti, une grave crise politique et institutionnelle secoue le Conseil présidentiel de transition, mis en place en avril 2024 suite à la démission de l’ancien Premier ministre Ariel Henry. Trois membres de ce Conseil, Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire, sont au cœur d’une enquête menée par l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC). Ils sont accusés d’avoir sollicité un pot-de-vin de 100 millions de gourdes (environ 685 000 euros) auprès de Raoul Pierre-Louis, président du Conseil d’administration de la Banque nationale de crédit (BNC), en échange de sa reconduction à ce poste stratégique.

L’enquête a révélé que, faute de pouvoir verser cette somme, Pierre-Louis aurait proposé des avantages sous forme de lignes de crédit et de cartes bancaires. Ces avantages ont effectivement été utilisés, et les preuves reposent sur des échanges téléphoniques et des transactions confirmées. Cette situation met en péril la crédibilité du Conseil de transition, chargé de stabiliser Haïti dans un contexte déjà marqué par des crises multiples.

Le scandale éclate alors que Smith Augustin s’apprête à prendre la tête du Conseil dans les jours à venir.

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En Haïti plus de 700 000 déplacés internes face à la violence et à la précarité

Autre aspect de la crise humanitaire d’une ampleur sans précédent,que traverse Haïti l’augmentation dramatique du nombre de déplacés internes. Plus de 700.000 personnes, dont la moitié sont des enfants, ont été contraintes de fuir leur foyer, une conséquence directe de la montée en flèche de la violence des gangs et de la précarité croissante des conditions de vie. Selon les derniers rapports de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre de déplacés a augmenté de 22% depuis juin, illustrant l’aggravation rapide de la situation.

La majorité de ces personnes, environ 75%, se sont réfugiées dans les provinces, avec un afflux particulièrement massif dans la région du Grand Sud, qui héberge 45% des déplacés. Ces déplacements massifs mettent une pression énorme sur les communautés d’accueil, qui, malgré leur résilience admirable, peinent à répondre aux besoins croissants. Les ressources, déjà limitées, sont insuffisantes pour faire face à la demande en nourriture, soins de santé, et services de base.

La situation à Port-au-Prince reste particulièrement préoccupante. La capitale accueille un quart des déplacés, vivant dans des conditions souvent insoutenables. Les gangs armés y règnent en maîtres, contrôlant des portions importantes de la ville et exacerbant les difficultés pour les habitants et les déplacés.

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Haïti : une crise humanitaire qui perdure, exacerbée par la violence des gangs

— Par Jean Smblé —
Depuis janvier 2024, Haïti vit une escalade sans précédent de la violence, exacerbée par les activités des gangs criminels. Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), plus de 3 600 personnes ont été tuées en seulement quelques mois, illustrant l’ampleur de la crise. Ce pays, déjà marqué par une instabilité politique chronique, fait désormais face à une urgence humanitaire grave, alimentée par des conflits armés et un sous-financement des efforts internationaux.

Une violence en hausse et des répercussions dévastatrices

Haïti, en proie à la violence des gangs depuis des années, a vu la situation se détériorer rapidement ces derniers mois. Le rapport de l’ONU publié en septembre 2024, qui couvre la période de janvier à juin, dresse un tableau sombre : 860 personnes ont été tuées et 393 blessées lors d’opérations de police dans des zones comme Port-au-Prince et d’autres départements autrefois épargnés. Parmi les victimes, des enfants, dont au moins 36, victimes d’un usage disproportionné de la force.

En plus des homicides, la violence sexuelle a pris une ampleur alarmante. L’ONU souligne que les gangs utilisent cette forme de violence comme une arme pour punir, terroriser et contrôler les populations, avec des cas horrifiants de viols collectifs d’enfants, certains âgés de moins de 5 ans.

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Haïti en crise : une spirale de violence et d’urgence humanitaire

— Par Jean Samblé —

Depuis plusieurs mois, Haïti vit l’une des crises humanitaires et sécuritaires les plus graves de son histoire récente. Les gangs criminels contrôlent désormais plus de 80% de la capitale Port-au-Prince et étendent leur emprise sur les principales routes du pays, plongeant la population dans un climat d’insécurité généralisée. Selon l’ONU, au moins 3661 personnes ont été tuées depuis janvier, tandis que plus de 700 000 Haïtiens ont dû fuir leurs foyers, dont plus de la moitié sont des enfants. Cette montée de la violence exacerbe une situation déjà désespérée où près de cinq millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire aiguë.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé cette spirale de violence, appelant à une intervention internationale urgente. « Aucune autre vie ne devrait être perdue du fait de cette criminalité insensée », a-t-il déclaré, soulignant l’importance d’un embargo efficace sur les armes, qui continuent d’affluer dans le pays malgré les sanctions en place. Les gangs utilisent non seulement la violence physique, mais aussi la violence sexuelle comme arme de terreur, des enfants étant souvent victimes de viols collectifs.

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Survivance et modélisation de la cleptocratie au Fonds national de l’éducation en Haïti

Lettre ouverte à l’Unité de lutte contre la corruption

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« La ’’cleptocratie’’ désigne l’action des gouvernants qui pillent, détournent et volent, sans sourciller et impunément, les biens de l’État ou les deniers publics » (Adja François Assemien, « Les dangers de la République : politologie salvatrice », Éditions Afro-Star, 2005)

M. Hans Jacques Ludwig Joseph
Directeur général
Unité de lutte contre la corruption (ULCC)
13, rue Sapotille
Port-au-Prince
Haïti

Montréal, le 6 septembre 2024.

OBJET : État des lieux, à l’ULCC, du dossier de la corruption au Fonds national de l’éducation au regard des poursuites judiciaires à venir.

Monsieur le Directeur général,

Je suis particulièrement ravi que l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) ait récemment entrepris –dans le contexte particulier du vingtième anniversaire de son combat citoyen contre la corruption en Haïti–, de « fournir à la Justice haïtienne 7 rapports d’enquêtes finalisés mettant en évidence des infractions bien identifiées et rigoureusement documentées pour détournement de biens publics, enrichissement illicite, blanchiment du produit du crime, concussion, abus de fonction, délit d’initié et prise illégale d’intérêt (…) » couvrant la somme de 614 millions de Gourdes.

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Tragédie au large d’Haïti : un bateau de migrants prend feu, faisant 40 Morts

Un drame a frappé Haïti le 17 juillet, lorsqu’un bateau de migrants a pris feu au large des côtes, causant la mort d’au moins 40 personnes et blessant plusieurs autres. Selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), l’incident met en lumière la crise profonde qui secoue ce pays des Caraïbes, gangrené par les violences des gangs et une instabilité chronique.

Le bateau, transportant plus de 80 personnes, avait quitté Labadie, dans le nord d’Haïti, en direction des îles Turques-et-Caïques, un archipel situé à 250 kilomètres. L’incendie s’est déclenché lorsqu’un passager a allumé une bougie pour une cérémonie vaudoue, provoquant une explosion en présence d’essence à bord. Les rites vaudous, souvent pratiqués par les migrants pour protéger leur traversée, se sont révélés fatals cette fois-ci.

Les gardes-côtes haïtiens ont secouru 41 migrants, désormais pris en charge par l’OIM. Onze blessés, dont sept dans un état grave, ont été transportés à l’hôpital. Arold Jean, porte-parole de la police haïtienne du département Nord, a confirmé que les recherches se poursuivent pour retrouver d’autres survivants et qu’une enquête a été ouverte pour démanteler les réseaux organisant ces voyages clandestins.

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Un enfant est déplacé chaque minute à Haïti en raison des violences armées – UNICEF

Plus de 300 000 enfants sont désormais déplacés à l’intérieur du pays, un chiffre en hausse de 60 % depuis le mois de mars.

Port-Prince/ New-York, le 2 juillet 2024 – Alors que les violences perpétrées par les groupes armés se poursuivent à Haïti, le nombre de déplacements d’enfants à l’intérieur du pays a augmenté de 60 % depuis le mois de mars, soit un rythme équivalent à un enfant déplacé chaque minute.

Selon les dernières estimations, près de 600 000 personnes, dont la moitié sont des enfants, sont désormais déplacées à l’intérieur du pays et ont besoin d’une aide humanitaire urgente.

« Les enfants à Haïti continuent de faire face à une multitude de dangers, notamment à des violences terribles et à des niveaux critiques de déplacement », déplore Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « Les enfants sont les premières victimes de cette crise humanitaire qui se déroule sous nos yeux. Les enfants déplacés ont désespérément besoin d’un environnement sûr et protecteur, ainsi que d’un soutien et d’un financement accrus de la communauté internationale. »

Les enfants et les adolescents déplacés à Haïti sont davantage exposés à la violence, notamment aux agressions, à l’exploitation et aux abus sexuels, et sont plus susceptibles d’être séparés de leur famille.

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L’arrivée du premier contingent de policiers kényans à Port-au-Prince

Après des mois de préparation, le premier contingent de policiers kényans est arrivé mardi 25 juin 2024 à Port-au-Prince, dans le cadre de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en Haïti. Cette mission, autorisée par les Nations Unies, vise à rétablir la sécurité dans le pays, en proie à une violence endémique des gangs.

Le président kényan William Ruto a tenu une cérémonie officielle à l’Académie de police d’Embakasi à Nairobi, avant le départ de ces policiers. Lors de cette cérémonie, il a rappelé à ses hommes l’importance de leur mission et la nécessité de respecter les droits humains. « Cette mission est l’une des plus urgentes, importantes et historiques de l’histoire de la solidarité mondiale », a déclaré le président Ruto.

Peu après minuit, les 400 policiers ont embarqué dans un avion de la Kenya Airways et ont quitté Nairobi. Le lendemain, leur avion a atterri à l’aéroport Toussaint Louverture de Port-au-Prince, où ils ont été accueillis par le ministre haïtien de la Justice et de la Sécurité publique. Habillés en treillis militaire, casqués et armés, ils ont immédiatement pris leurs postes pour commencer leur mission.

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Gary Conille ou Nesmy Manigat : lequel des deux est le véritable Premier ministre d’Haïti ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Paru sur le site Rezonòdwès le 20 juin 2024, l’article « Haïti – Plus ça change, plus c’est pareil : les six faux pas de Garry Conille, selon Josué Mérilien » a particulièrement retenu notre attention. L’on observe que la section 6 de cet article, qui a pour titre « Choix controversé de Nesmy Manigat », renferme une critique à visière levée de la désignation de l’ancien ministre de facto de l’Éducation nationale, « au bilan désastreux », à titre de Directeur de cabinet du Premier ministre Gary Conille.

La section 6 de l’article se lit comme suit :

« Le choix de l’ancien ministre Nesmy Manigat comme directeur de cabinet du Premier ministre va à contre-courant des promesses d’écarter les membres de l’ancien gouvernement du Dr Ariel Henry. Le professeur Josué Mérilien critique sévèrement Nesmy Manigat, un ancien ministre au bilan désastreux à la tête du ministère de l’Éducation nationale ».

Premier rappel, pour mémoire — Enseignant de carrière, coordonnateur de l’Union nationale des normaliens haïtiens (UNNOH) et syndicaliste respecté, Josué Mérilien est l’auteur du livre « Haïti, éducation à la citoyenneté : enjeux et perspectives » (Les Engagés éditions, 2018).

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Un nouveau gouvernement nommé en Haïti pour tenter de sortir de la crise

— Par Jean Samblé —

Un nouveau gouvernement a été constitué en Haïti pour relever l’un des défis sécuritaires et humanitaires les plus urgents au monde. Le pays, parmi les plus pauvres du globe, est en proie à près de deux cents gangs qui rackettent, tuent, violent et kidnappent en toute impunité sur la majeure partie du territoire. L’État haïtien, avec seulement 500 militaires mal équipés, mal formés et sous-payés, est quasiment inexistant, comme l’illustrent les récentes attaques contre des commissariats et les évadés massifs qui en ont résulté, ainsi que les nombreux enlèvements, atteignant 857 cas l’an dernier selon le Centre d’analyse et de recherches en droits humains (CARDH).

Les services publics essentiels tels que l’eau, l’électricité et les transports sont totalement dysfonctionnels. Avec un salaire mensuel moyen de 130 dollars, les Haïtiens peinent à subvenir à leurs besoins de base, le marché de l’essence étant dominé par des trafiquants. La situation sanitaire est catastrophique avec des épisodes récurrents de choléra, et près de la moitié des onze millions de citoyens souffrent de malnutrition. L’indice de développement humain, incluant l’alphabétisation, l’espérance de vie et la mortalité infantile, est parmi les plus bas au monde.

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Nouveau gouvernement en Haïti : une mission périlleuse pour la sécurité et la stabilité

— Par Jean Samblé —
Le 11 juin, un nouveau gouvernement a été formé en Haïti avec pour objectif de rétablir la sécurité et la stabilité dans un pays ravagé par la violence des gangs. Cette formation fait suite à la nomination par le conseil présidentiel de transition d’un Premier ministre intérimaire, Garry Conille, dont la désignation avait été actée deux semaines auparavant. L’arrêté détaillant les membres du nouveau cabinet a été publié dans Le Moniteur, le journal officiel haïtien. Garry Conille, médecin de formation et ancien directeur régional pour l’Unicef, exercera également les fonctions de ministre de l’Intérieur. Dominique Dupuy, représentante d’Haïti à l’Unesco, sera en charge des Affaires étrangères.

Un contexte de crise multidimensionnelle

Depuis des décennies, Haïti est plongée dans une instabilité politique chronique. La situation s’est aggravée fin février lorsque les gangs, déjà responsables de violences dans de nombreuses régions du pays, ont coordonné des attaques contre des sites stratégiques, affirmant vouloir renverser l’ex-Premier ministre Ariel Henry. Celui-ci, très contesté, a annoncé sa démission le 11 mars, permettant ainsi la mise en place d’un conseil présidentiel de transition en avril.

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Maltraitance et violence dans les écoles haïtiennes

— Par Dr Charles Tardieu, Ph.D.,  Ex Ministre de l’éducation —

Port-au-Prince le 30 mai 2024

Bonjour aux éducatrices et éducateurs d’Ayiti.

Je suis un enfant des années 1950-60. Un adolescent des années 1965.

Aujourd’hui, on observe une recrudescence des actes de violence physique et de maltraitance dans le système éducatif à travers le pays. On signale aussi une recrudescence de la violence sexuelle sur les filles dans les écoles un peu partout dans notre pays. Ces pratiques de violence semblent se multiplier et les ministères y répondent par des sanctions ciblées contre les contrevenants et des communiqués informant le public.

Qui aime bien châtie bien !

Notre génération, parents et éducateurs, adultes aujourd’hui, nous avons bien appris, pour les avoir vécues, les deux vérités sur l’arsenal disciplinaire, répressif, à la disposition des responsables chargés de notre éducation. Nous avons tous entendu parler des pratiques encore plus sévères peu avant notre époque :

– qui aime bien châtie bien, et

– ti nèg se ak baton ou leve sa.

Dans les années 1976-80, à la faveur de la « Réforme Bernard », de grandes dispositions, mesures et campagnes ont été adoptées et mises en œuvre pour contrer ces pratiques répressives largement utilisées en guise de méthodes disciplinaires dans le système éducatif.

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Haïti : Garry Conille comme nouveau Premier ministre intérimaire

— Par Sarha Fauré —

Le 28 mai, le Conseil présidentiel de transition en Haïti a unanimement désigné Garry Conille comme nouveau Premier ministre intérimaire, remplaçant Ariel Henry après sa démission en mars due à l’escalade de la violence des gangs. Âgé de 58 ans, Conille, qui a déjà dirigé le gouvernement haïtien pendant six mois entre 2011 et 2012, occupe actuellement le poste de directeur régional du Fonds des Nations unies pour l’enfance pour l’Amérique latine et les Caraïbes depuis janvier 2023.

Sa nomination intervient dans un contexte de crise profonde. Haïti est en proie à des troubles politiques, sécuritaires et humanitaires sans précédent. Port-au-Prince, la capitale, est contrôlée à 80 % par des bandes criminelles accusées de multiples exactions, incluant meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon. La situation sécuritaire déplorable a conduit à une grave crise humanitaire, exacerbée par des pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres produits essentiels. Le système de santé, déjà au bord de l’effondrement, est maintenant menacé par l’étranglement de la chaîne d’approvisionnement, selon l’Unicef.

Les violences ont culminé fin février avec des attaques coordonnées des gangs sur des sites stratégiques de la capitale, visant à renverser le gouvernement de Henry.

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