— Par Hafiz Chems-eddine, Recteur de la Grande Mosquée de Paris.—
Alors que s’est ouvert le procès de l’attentat de Charlie Hebdo le 2 septembre, le recteur de la grande mosquée de Paris Hafiz Chems-eddine qui avait pourtant engagé une procédure de justice contre le journal satirique il y a une quinzaine d’années condamne les crimes qui ont été commis au nom de la religion musulmane et «veut avant toute chose s’incliner devant la mémoire des victimes».
Je suis algérien. De naissance, de filiation et de cœur. Je suis originaire de la rive sud de la méditerranée, élevé dans des valeurs de respect de l’altérité, de générosité, d’ouverture à l’autre.Je suis français. D’adoption, d’adhésion et d’adhérence, car amoureux de la République, attaché à ses principes, respectueux de son histoire, avec une mémoire apaisée face à ses pages noires et un attrait pour l’esprit des Lumières qui fut le prélude de la Révolution et de la laïcité.
Je suis musulman par conviction, par héritage et par engagement. Mes parents, eux-mêmes croyants et pratiquants, ne m’ont pas enseigné la tolérance seulement, mais l’acceptation de l’autre, de la différence, la sacralité de l’intégrité physique et le respect de l’espèce humaine.