— Par René Ladouceur —
Bien sûr, il y a aussi pour chacun de nos élus politiques des raisons personnelles ou stratégiques de plaider en faveur des Accords de Guyane, d’autant plus que, dans l’opinion publique guyanaise, la mobilisation populaire de mars/avril dernier jouit encore d’un prestige intact. Mais prenons vite de l’altitude : nous en avons besoin.
C’est un fait que des hommes et des femmes qui n’ont pas été d’accord entre eux sur des points d’importance ont estimé, à l’occasion de notre grand mouvement social, devoir mettre les intérêts de la Guyane au-dessus de leurs désaccords. Il m’est arrivé de me poser la question de savoir s’il existe un sentiment d’appartenance proprement guyanais et si ce sentiment peut être considéré comme suffisamment important pour triompher de toutes les querelles partisanes. La réponse, sans ambages, est « oui », et ce sentiment est digne de l’intérêt le plus attentif. Evitons les conclusions faciles sur la versatilité de nos hommes politiques selon le changement des circonstances et des intérêts. Ce qui paraît le plus intéressant, c’est de voir que le sentiment que les intérêts supérieurs de la Guyane doivent prévaloir sur tout le reste commence à s’enraciner dans la conscience politique du pays.