— Le n° 357 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —
Cyniquement pour les uns, naïvement pour d’autres, il y aurait un changement de nature entre le Front National des Le Pen et le Rassemblement National des Le Pen.
Ainsi le RN serait devenu un parti normal. Cette fable ignore des choses essentielles. Un parti composé de milliers de membres ne change pas de nature sans une crise profonde, sans remise en cause radicale d’un parti né sous le signe de la radicalité. Fondé par des nostalgiques du nazisme et des adeptes de l’OAS, le FN/RN ne pourrait se transformer, se défaire de ses idées nauséabondes, de ses modèles vénérés, sans que cela ne fasse aucun bruit, ne provoque aucune rupture, ne déclenche aucune scission retentissante.
Le prétendre reviendrait d’ailleurs à nier le caractère exceptionnellement néfaste du fascisme dans ses différentes variantes. Or, nier cela, c’est justement une des caractéristiques du fascisme !
Ensuite, le premier geste qui caractérise un tournant aussi marquant que l’abandon d’un système de pensée mortifère, c’est justement le retour critique sur le passé honni.