Un festival de parole et de mémoire
–– Par Janine Bailly ––
Auto-fiction, théâtre documentaire, théâtre documenté… il semblerait que ces formes, dont la première permet d’ailleurs la performance du “seul en scène”, fassent actuellement florès sur les scènes théâtrales. Est-ce un besoin de se dire, d’affirmer qui l’on est, le spectacle devenant alors une sorte de catharsis pour le comédien qui écrit, ou fait écrire un texte à partir de sa vie réelle, avant de l’interpréter, en personne ou non, sur scène ? J’ai déjà parlé de Hanane Hajj Ali se disant dans Beyrouth. Plusieurs autres spectacles ressortent, au Festival d’Almada, de ce genre.
La enciclopedia del dolor , Tomo 1, Esto no salga de aqui
Interprété par l’acteur argentin Gonzalo Cunill, le texte est écrit et mis en scène par Pablo Fidalgo, originaire de Galice, ce qui apporte une distanciation bienvenue au spectacle, en raison du caractère éminemment intime et de la gravité des faits évoqués. Il s’agit en effet de relater des événements tragiques, ces agressions sexuelles dont furent victimes, dans les années soixante, nombre d’enfants, élèves d’un certain collège religieux de Vigo.