Étiquette : Gilles Nicolas

« Patinage », texte Damien Dutrait, m.e.s. Nelson-Rafaell Madel

Vendredi 28 avril 19h30 – Tropiques-Atrium – Salle Frantz Fanon

NOUS N’AVONS RIEN NOUS AVONS TOUT
Création
Texte : Damien Dutrait
Mise en scène : Nelson-Rafaell Madel
Avec : Emmanuelle Ramu, Karine Pédurand, Gilles Nicolas, Julien Masson
Assistant à la mise en scène : Simon Gelin
Musique : Yiannis Plastiras
Lumières, collaboration à la scénographie : Lucie Joliot
Costumes : Leslie Granger
Régie générale, son : Bastien Peralta
Régie lumières : Alice Marin
© crédit photo : Pascal Gély

MOM ne se lève plus et se laisse étourdir par la télé. Ce soir, les programmes de patinage artistique ont été remplacés par des allocutions à répétitions du Président et par des reportages sur les Encagoulésqui se révoltent. MOM ne se lève plus. Son mari l’a quittée. Son fils n’est pas revenu. Sa fille lui rend visite tous les jours. Mais elles ne se parlent plus. Soudain, le Président puis un Encagoulé, s’invitent chez MOM. Après leur passage, absurde et bouleversant, peut-être qu’elle se lèvera et parlera à sa fille…

Le metteur en scène en parle :

Comme dans La Rose pourpre du Caire, les personnages de Damien Dutrait crèvent l’écran, non pas du cinéma mais de la télévision familiale.

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Erzulie Dahomey, divinité de la liberté

— Vu par José Alpha au TAC le 17 fev 17 —

Avec la crise de possession du corps de Fanta, la jeune bonne haitienne au service de la famille Maison, par l’esprit Vaudou de « Erzulie (Fréda) Dahomey », comme un javelot de feu qui déchire les ténèbres de la Mort et les entrailles de la résignation, la pièce de Nelson-Rafaell Madel écrite par Jean René Lemoine sous le titre de « Erzulie Dahomey, déesse de l’amour », après une longue démonstration de l’effondrement social d’une « famille de petits blancs», s’arrache enfin du plancher du Théâtre Aimé Césaire.
On a beau dire que l’exotisme poétique présenté ici dans la pénombre des mystères du Vaudou haïtien dont les origines viennent certainement du Dahomey ( le Bénin), constitue déjà une passerelle vers « l’assemblée » invitée au rendez-vous pris avec l’un des loas le plus terrible du panthéon haïtien. On a envie de croire qu’il ne s’agit pas de racolage théâtral par la seule présence du nom de la divinité dans le titre du spectacle , d’autant que l’on sait que les esprits (loas) du Vaudou, à l’opposé des religions traditionnelles, sont des divinités qui se meuvent en dehors des problèmes du quotidien pour vivre dans les dimensions des hommes avec leurs joies, leurs craintes et leurs angoisses.

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« Erzuli Dahomey, déssse de l’amour » : le théâtre antillais sur la bonne voie

— Par Roland Sabra —

Le fantôme d’un mort apparaît dans une maison frappée par le deuil sans être celui qui doit être enterré dans le caveau familial. Fantôme d’un autre, celui d’un autre monde, proche et éloigné, étrange et familier, manifeste et refoulé il est celui d’un fils. Cela suppose une mère. L’un ne va pas sans l’autre. En tout lieu et en tout temps. Afrique, Europe et Caraïbes. Blancs, noirs et métisses confondus. Là est l’essentiel, tout le reste est secondaire. La filiation voilà la grande affaire. Tel semble être une des thématiques récurrentes des œuvres de Jean-René Lemoine. Il en est d’autres corrélatives comme la demande infinie et toujours croissante d’un amour dont le sol se dérobe avec le temps. Éloignement inéluctable. Nostalgie d’un temps qui n’est plus, et qui sans doute n’a jamais été. La première pièce qu’il n’aura pas écrite et que va monter Jean-René Lemoine est La Cerisaie de Tchekhov⋅ Dans Erzuli Dahomey l’ancrage des personnages n’est pas à un passé révolu il est est à des préjugés, des dénégations⋅

Lire : « Face à la mère » entretien avec Jean-René Lemoine

Victoire Maison, ex-comédienne, la cinquantaine mène une vie retirée avec ses deux enfants jumeaux, Sissi et Frantz, seize ans d’âge, leur précepteur, le Père Denis, frère de son mari décédé.

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